Voilà un gros dossier pour moi, et un groupe que je voulais vraiment voir live! En tant que fan de Manigance, j'étais heureux de constater que Didier Delsaux, leur chanteur historique, avait remis le couvert avec Crazy Hammer. J'ai donc contacté ce dernier pour une interview vidéo dès que possible. Ce qui semblait compliqué de par la distance (ils sont dans le sud-ouest, moi dans le sud-est), alors lorsque Didier m'a parlé de la sortie de "Roll The Dice", je me suis dit que je n'avais plus qu'à attendre les dates par chez moi...
Des dates qui ne venaient pas car Crazy Hammer joue peu live et se cantonne du coté de Pau. Mais comme le dit Mathieu Papon (guitare) dans la petite interview que j'ai faite du groupe ce jour là : "Tout ce qui est rare est bon". Il n'a pas tort...

Me voilà donc parti pour un road trip de quatre / cinq jours avec escale à Castelnaudary, histoire de gouter le cassoulet local et tester les effets secondaires...
Ce sera donc la deuxième fois cette année, après le happening de Manigance en Mars, et c'est donc au tour des anciens membres (Didier, Marc Duffau - basse et Daniel Pouylau - batterie) de me faire voyager - dans tout les sens du terme.
Arrivée donc au Showroom vers 18h, un petit pub sympa, à Borderes Sur L'Echez (à coté de Tarbes) et je tombe rapidement sur Didier, qui me demande si j'ai mené Saxon (mon chien). On a bien sympathisé sur ce sujet, car c'est lui aussi un ami des animaux. D'ailleurs, si on se base sur son Facebook, il y a bien plus de posts sur la nature que sur ses activités musicales. Ceci n'étant plus qu'un passe-temps pour lui...

Discutions avec lui et les membres de Crazy Hammer, un œil sur le soundcheck, et on s'organise pour l'interview qui s'avèrera rock n'roll (pour ne pas dire catastrophique) : Pleins de questions à résumer en une vingtaine de minutes (cause catering), ma caméra qui tombe par terre en plein milieu (le regard de Karim Alkama - guitare, à ce moment est magique) et surtout, ils ne semblent pas à l'aise avec cet exercice. Je pense qu'ils ont surtout fait l'effort car Didier savait que cela me tenait à cœur. En tout cas, on y retrouve quand même des anecdotes sympas et beaucoup d'humour. Elle est toujours disponible sur ma chaine YouTube, les liens sont en bas de ce live-report...

Toujours est-il que si l'interview fut plus courte que ce que je pensais, les membres du groupe n'ont pas été avares en discussions hors caméra, que ce soit avec moi, ou d'autres fans présents.
J'y aurait appris beaucoup d'anecdotes sympas. Par exemple, sur le tout premier album enregistré en 1988 : il est donc disponible sur YouTube mais est condamné à ne jamais sortir car le studio (à Vic-En-Bigorre me semble t'il) et les bandes n'existent plus. C'est aussi bel et bien Daniel que l'on retrouve à la batterie sur celui-ci...
Après Didier, c'est avec lui que j'aurais le plus discuté durant la soirée. Ce fut un plaisir car son jeu m'a toujours marqué, surement mon batteur favori de la scène française.
Après, ils ne sont pas trop dans le système artistes / fans, c'est plutôt ambiance à la bonne franquette et j'ai ressenti un rapport potes / passionnés

Un petit breuvage et c'est l'heure de jeter un œil sur la prestation de Mocker's, une sorte de groupe / big band de reprises. Plutôt sympa, mais ces dernières ont deux axes : des gros hits (RATM, Trust...) et des trucs plus hard rock old-school (Judas, Saxon).

Les choses sérieuses commencent avec Crazy Hammer pour un set en deux parties : compos et reprises. Le groupe a un nouvel album à défendre "Roll The Dice" et y fera la part belle, en attaquant direct par "Wondering" et le title-track (des clips sont disponibles sur YouTube) et en interprétant sept des douze titres...
On en aura cinq de "Resurrection" (2020) et on peut constater qu'à l'exception de "Crazy Hammer" et "L"Ange Du Mal", le groupe privilégie les textes en anglais. Comme ils le disent dans l'interview, il y a une volonté de se démarquer de leur passé. Je trouve cela un peu dommage car le chant en français est une des grandes forces de Didier Delsaux, et, même s'il est logique qu'ils ne reprennent pas du Manigance, je n'aurais pas craché sur "Les Jours D'Après" ou "Illusions Perdues", voire même "Besoin De Survie" extrait de l'album jamais sorti dont je parlais plus haut.

C'est en tout cas un grand moment de les revoir live même si le contexte est différent. Outre le chant en anglais, la musique est très axée heavy traditionnel et Daniel Pouylau joue sur une batterie électronique. Toujours est-il, qu'au même titre que Mard Duffau (mention spéciale à celui-ci sur "Never Show"), ils assurent toujours en section rythmique et propose toujours des plans intéressants et inventifs. Ces petits ingrédients me ramenaient à "Ange Ou Démon" et "D'Un Autre Sang" qui avaient contribués à me faire aimer Manigance ! C'est d'autant plus appréciable que le tandem, sauf erreur de ma part, n'était plus très actif depuis leurs départs du groupe en 2012 et 2013.

Même s'ils sont moins connus au niveau national, il ne faut pas minimiser le jeu de Karim Alkama et Mathieu Papon, qui forment un mur de guitares très solide et cohérent, me faisant penser à la paire Hansen / Weikath sur "Walls Of Jericho", tant en rythmique qu'en solo... (parmi les anecdotes, Daniel me disait que Crazy Hammer avait déjà repris du Helloween : "Ride The Sky", "I'm Alive" et "I Want Out" me semble t'il, j'aimerais entendre ça).

Le répertoire passe bien, comme un gros bloc homogène de heavy metal. Le tout dans une bonne ambiance. Durant "Land Of Fire", Didier viens faire un tour dans le public pour tendre son micro et chanter en "duo" avec diverses personnes. J'ai eu droit à une phrase sur le refrain; si j'avais su, j'aurais précisé avant que je ne sais pas chanter...

On passe ensuite à la partie reprises, avec d'entrée "Unisonic" de ... Unisonic qu'ils qualifient d'impro. Didier, me sachant fan de Michael Kiske, me la dédie carrément, disant que je suis venu de loin. Mon chanteur favori all-time repris par mon chanteur favori de la scène française, voilà encore un souvenir qui restera gravé. Pour la petite anecdote, dans l'après-midi, il me disait avoir encore un doute sur les paroles. Je lui ai suggéré de ne pas s'emmerder et de chanter le morceau les lyrics à la main. Michael Kiske, lui-même en avait fait de même lorsqu'il a interprété "Time To Break Free" avec Gamma Ray sur le DVD "Skeletons & Majesties"...
Une autre qui est bien convaincante est le "Back To Back" de Pretty Maids, que HammerFall avait déjà reprise sur "Legacy Of Kings".

Ensuite, c'est un peu le bordel, Crazy Hammer se mélange sous plusieurs formes avec les Mocker's pour d'autres reprises sous forme de gros bœuf. Initiative plutôt sympa, mais il s'agit des mêmes reprises (globalement) effectuées en début de soirée, et surtout, cela tend à se prolonger (7 titres) jusqu'à la fin. Je m'attendais à ce que ces reprises ne soient qu'une incartade et que Crazy jouent d'autres compos. Ce sera là ma déception, mais ils ont mis l'ambiance et le public était conquis, c'est le principal.

Le groupe est encore resté un bon moment sur place pour diverses discutes, et ce 17 Septembre restera gravé pour moi ! Ils seront le 30 Mars prochain au Bidache Festival. Je me tâte

Line-Up
Didier Delsaux - Vocals
Karim Alkama - Guitars
Mathieu Papon - Guitars
Marc Duffau - Bass
Daniel Pouylau - Drums

Setlist
01 - Wondering
02 - Roll The Dice
03 - Crazy Hammer
04 - Another Way
05 - Never Show
06 - Sit Down & Wait
07 - One More Time
08 - L'Ange Du Mal
09 - Believe A Word
10 - All For One
11 - Pray For God
12 - Land Of Fire
13 - Unisonic
14 - (You've Got) Another Thing Comin'
15 - Back To Back
16 - The Trooper
17 - Strong Arm Of The Law
18 - Antisocial
19 - Whole Lotta Rosie
20 - Highway To Hell
21 - Killing In The Name
22 - Smoke On The Water

Mon interview du groupe
https://www.youtube.com/watch?v=-8eh85mKkng&t=38s

Photos
https://www.facebook.com/media/set/?set=a.10225992545434455&type=3

Mes articles sur Crazy Hammer
https://margothpdf.wixsite.com/margothpdf/coin-des-chroniques-1/resurrection