Xgrifox est un one man band californien (Watsonville) mené par Biggs qui fait tout comme un grand. Ici, vous ne trouverez point de titres progressifs, tout est fait dans la démesure de la violence et du matraquage festif en règle. Le monsieur fait dans le direct expéditif, avec la grande majorité des titres ne dépassant pas la minute et donc, ne s’emmerdant pas avec des fioritures, genre concepts, atmosphères et tout ces trucs vaguement inutiles ici. Le gars fait donc un travail qui dépote dans une veine grind/ powerviolence où des relents crust surnagent au milieu du flot de violence continue. Le gars ne laisse rien passer, surtout pas d’instants de flottement ou de tendresse ou de tout autre débordement qui n’aurait clairement pas sa place dans ce brûlot de colère débridée.

Adoptant l’anglais ou l’espagnol pour les titres, les titres vont tous à l’essentiel mais certains adoptent un chant plus taré, plus hystérique, dans la logique de l’urgence qui découle de la rondelle. On sent quand même que le type est concerné par la société de son pays, au travers des trucs qui ne vont pas du tout, le revers de la médaille du rêve américain et qu’il n’arrive pas à digérer (peu de chance qu’il soit un fan de Trump). Notamment par le biais de l’immigration et des tensions entre Mexique et Etats-Unis, Watsonville se trouvant à la frontière avec le Mexique.

Le son n’est pas top mais reste très correct, toujours en lien avec cette urgence et ce sentiment étrange où il semblerait que c’est vitale et pressé de dire ce qu’il vit ou ressent, proche plus de la colère ou de la résignation. Quoi qu’il en soit, ça envoie du lourd, c’est efficace et ça fait bien le taf ! Idéal pour une fête ou un réveil de tes voisins qui t’ont pourri ta nuit avec une fête avec de la musique qui… ben… qui t’a fait chier.