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2018 The Vostok

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6 titres

Durée: 28'28''

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The Vostok est un groupe niçois fondé en 2015 et ceci est leur second Ep. Ceci en est la chronique (et jingle de New-York : unité spéciale).

Bon, alors, petit rappel : je ne suis pas spécialement amateur de metal progressif, même si je connais quelques noms (5 ou 6 peut-être 7) et que j’apprécie particulièrement ce que fait le groupe Inepsys.

Donc The Vostok joue un metal progressif. Jusque là, ça reste normal. Mais y ajoute divers éléments venant d’autres horizons musicaux (il y a des relents de jazz ici et là) mais celui qui se détache nettement nous vient du hardcore.

Leur Ep m’a demandé plusieurs écoutes (et il y en aura d’autres, tranquilles) car ce que j’apprécie déjà, c’est la multitudes de facettes qui se dévoilent progressivement et non en une fois, nous ouvrant des perspectives intéressantes (ne serait-ce que pour me remettre la chose en tête, à l’écoute de ‘Black frost’, j’y ai choppé des choses qui m’avaient échappé, offrant une autre vision du titre). Car leur musique est évidemment complexe, faites de torsions de doigts, de sueurs d’ongles et de souffrances de paumes.

Malgré l’étiquette progressive, les titres ne sont pas des trop longs mais plutôt concis dans le genre, avec un maximum de recoins.

Au début j’ai été tenté de faire un titre par titre mais ce ne serait pas percutant et ne rendrait peut-être pas honneur à ce qu’offre le groupe sur la rondelle de plastique magique.

La base est clairement du progressif, comme seuls les amateurs éclairés pourront le décrire. Donc, ben, heu, genre les influences tout ça, pfuit, aucune idée à la base. Sauf que le groupe racle large. Et c’est là que ça devient foutrement excitant auditivement parlant et très intéressant. Car le groupe structure ses morceaux de façons intelligentes, offrant un panel large, émotionnellement parlant et musicalement parlant aussi (ça fait beaucoup de parlant tout ça…).

Et c’est par la mixité musicale que le groupe offre des passages puissants (sans que cette fois ce soit d’un point de vue brutal).

J’évoquais un poil plus haut ‘Black frost’ mais le titre le plus parlant pour ce groupe est à mon avis ‘City’, qui pourrait bien être un hymne à lui seul, vous rentrant dans la tête et se faisant un nid douillet dans votre cervelle pour y rester (et du coup, asssocié le nom du groupe avec ce titre, comme à chaque fois Split Brain m’explose dans la tête, ‘Discours idyllique’ sort de sa torpeur et envahit la tête). ‘City’ tient sa force dans la balance faite entre ce metal progressif et ces relents hardcore (que l’on retrouve régulièrement dans le Ep, offrant ces passages puissants évoqués). Et ainsi, de façon pernicieuse, s’incruste dans votre cerveau, nous montrant le potentiel que génère le groupe.

Même si les autres titres offrent moins de coté hardcore, ils renferment d’autres aspects, lorgnant vers des éléments sludge ou de brèves incartades évoquant le death, de rock progressif typé années 70... au milieu de structures dont les partitions doivent être un bien beau bordel pour le type lambda (ou une œuvre abstraite…).

The Vostok se place un peu comme Inepsys pour moi. Parler de leur musique n’est pas facile car le groupe joue aussi sur le coté émotionnel et en parler s’avère compliqué, en plus des multiples facettes qui se dévoilent progressivement, enrichissant finalement des titres qui ne nous auraient pas nécessairement marqués aux premières écoutes. Comme si on allait dans une contrée exotique avec un guide du petit routard et qu’en se perdant régulièrement, on découvrait d’autres aspects bien plus intéressants que le dit guide n’avait point capter.

Les chants valent aussi le détour, n’étant pas linéaires mais très variés, collant aussi bien aux titres qu’aux éléments où ceux-ci se posent. Le contraste qui est souvent offert s’avère savoureux, bousculant un peu ce qui semble consensuel dans le registre musical de base. Ou lorsque l’un des chant devient un chœur ou même si les deux se combinent, on a ainsi une autre approche, généralement qui n’est pas là pour faire juste joli mais bien pour marquer une ambiance ou appuyer un coté plus brut.

Le son est essentiel pour le groupe et là, on a du haut niveau, car chaque instrument est clairement audible, sans que l’on ait un effort à tendre l’oreille pour en capter un en retrait (la basse est bien présente, youpiation et confettis), tout comme la place des instruments dans les morceaux (rejoignant l’aspect vaguement évoqué des structures).

The Vostok nous offre donc un Ep très riche, tout en s’offrant le luxe de me faire mentir de nouveau, quand je dis que je ne suis pas un amateur de progressif. A découvrir pour les plus curieux (et ça vaut bien le détour!).

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