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Përl ‘Luminance’

Përl 2017

Ep digipack 5 titres

Durée : 33’34’’

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Përl est un trio de la région parisienne, mené par une chanteuse. Përl joue donc de la musique, dans une veine post metal, à un détail près : le trio s’en bat le steak des règles définissant le style.

Ma découverte de Përl s’est faite via Thibault, la batteur, à l’occasion de la sortie de leur clip ‘Séléné’ (dont vous pouvez admirer le style dans l’onglet Infos).

Përl nous offre donc 5 titres, qui se foutent complètement des règles et ça rabat un peu les cartes dans le registre.

 

Prendre cet Ep comme un disque consensuel n’est résolument pas une bonne idée et il est bon de mettre à coté de soi ces acquis et certitudes. Et de le prendre plus comme une sorte de quête initiatique, rituel marquant un passage symbolique vers une autre ère personnelle.

Ce qui dénote déjà est la forme de la violence. Ici elle n’est pas nécessairement frontale mais beaucoup plus subtile et insidieuse. Car elle revêt des oripeaux poétiques, mélancoliques et complètement mystique/mythologique. Voire philosophique.

L’essence qui s’en dégage est assez incantatoire, donnant une impression de rituel, collant parfaitement à l’univers que le groupe nous déploie sur ces titres dont on se branle complètement qu’ils soient longs ou pas. La mélodie règne mais toujours avec ce mélange de violence protéiforme et ce coté mystique (incluant des éléments incantatoires ou rituel, mais de façon fort subtile).

C’est empreint aussi d’une forme de douceur, en opposition totale à la violence que j’évoque et que l’on retrouve dans des phases que l’on peut rapprocher de notre attirance/répulsion pour ce qui est répugnant ou la mort, bien que l’ensemble baigne dans une sorte d’optimisme onirique.

Leur musique adopte tour à tour un temps lent, chargé d’ambiances et un autre, plus intense, parfois proche d’un chaos contenu, qui fait sens et qui tend vers une direction précise.

Là où le groupe nous emmène vraiment vers une voie mystique, c’est lorsqu’il part dans des sphères qui échappent complètement aux règles. On pourrait disserter longtemps sur les titres mais celui qui cristallise tous les éléments susmentionnés jusque là est ‘Séléné’ où l’aspect incantatoire/rituel prend son importance et s’oppose à une violence qui semble venir des tréfonds de l’âme. Que ce soit le coté rythmique, avec une basse presque hypnotique ou le jeu de la guitare, adoptant une certaine douceur qui n’est qu’un moyen détourné de mieux nous secouer au détour d’un changement qui se profile, utilisant cette attirance/répulsion mais en synthétisant celle-ci sous forme musicale.

 

Et pourtant, malgré tout ça, on n’a pas encore fini de faire le tour de l’essence de Përl. Car la voix d’Aline est pour beaucoup aussi dans ce voyage (spirituel?), posée, très mélodieuse ou adoptant un chant plus agressif, torturée, rejoignant ainsi par le chant un concept derrière cet Ep.

Aline apporte par sa modulation des chants une profondeur et va chercher au fond des âmes ce qui nous fait vibrer, pour mieux l’exploiter pour faire ressentir ce que le groupe nous offre.

Il y a beaucoup de symbolique qui marque à la fois la musique mais aussi les paroles, qui malgré la musique, sont porteuses d’un message positif et sur le questionnement de l’être.

Aline adopte son chant aussi bien pour les phases opposées (douceur/violence) mais aussi en modulant celui-ci dans les moments posés, jouant sur le coté émotionnel, rejoignant la musique dans une fusion bien heureuse et efficace.

Aline chante en français. Et ce choix n’est sûrement pas anecdotique car le chant est nettement audible et les paroles en anglais (ou tout autre langue) n’aurait eu ni sens (par le concept) ni pertinence (y perdu en compréhension).

 

Le groupe s’en bat le steak des règles. Certitude avec le titre ‘L’homme à l’éléphant blanc’ fort différent des autres titres mais dans le même temps, si semblable, avec une basse très jazzy, tout en finesse. Le chant d’Aline, agressif, est opposé à celui de Faustine Berardo, avec un coté presque electro (si ça parle à quelqu’un… le nom ne m’évoque rien) mais offre justement une opposition/complémentarité rejoignant cette foutue attirance/répulsion. Le titre se détache du reste lors du chant de Faustine, où la musique se fait plus en tonalité, en complète opposition au chant agressif et à la musique plus rapide mais lourde et entêtante qui rejoint ainsi le reste des titres. Et où les autres titres ont un coté incantatoire/rituel et symbolique, à ce titre, le symbolisme se retrouve dans les paroles et les chants, nous ramenant dans ce que l’on est. La boucle est bouclée. Et Përl nous offre un exemple de cohérence dans un contexte qui échappe aux règles plus conventionnelles.

 

Përl nous offre ainsi un voyage initiatique, rituel mais pas sur une voie mystique mais à l’intérieur de soi-même. Il est clair que le groupe ne laisse que deux choix : on adhère ou pas. En ce qui me concerne, j’adhère complètement avec leur vision musicale.

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