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Përl est untrio parisien qui, outre l’idée folle de me contacter pour une découverte avec chronique de leur Ep ‘Luminance’, propose en même temps de la musique (ben oui, sinon, un cd sans rien, c’est con…) à travers du postmetal (pour mettre une étiquette car ce n’est pas si simple), porté par la voix d'Aline et produisant un effet dingue suivant les gens qui l’écoutent : adhérence ou pas. Beaucoup de mystères étaient à résoudre, une interview était indispensable. La voici, avec les réponses éclairées de Thibault et Aline. (photos de Elise Diederich, facebook : Elise Diederich)

 

1- Bonjour à vous et salutation ! Comment allez-vous en ce noble jour ? Bon, commençons calmement, dans la sérénité. Présentez nous Përl de façon concis mais précise avec moult détails mais pas trop dense, mais suffisamment que le lecteur puisse s’amuser des mots, tout en cultivant un coté mythologique !

 

Thibault : Salut à toi et merci de nous proposer cette interview ! Et bien ça va bien ma foi. Donc présenter Përl de façon concise mais précise, ou l'inverse ? Voici un exercice dont la difficulté est de mise ! Përl est né en novembre 2008 des cendres de plusieurs groupes. Bastien (bassiste) et moi-même (batteur) avions un groupe de rock metal progressif (Ambrage) quand nous étions au lycée et au début de nos études supérieures. Comme beaucoup de premiers groupes (comme les premiers couples) et bien on a splitté. Aline (guitariste/chanteuse) avait elle aussi eu des expériences avec plusieurs premiers groupes et elle était d'attaque pour reprendre un projet sérieux. De là Përl s'est créé en tant que trio de rock metal qui a changé constamment de styles au fil du temps. Point de mythologie au début, mais bien plus de spleen urbain. L'aspect poétique devait être un point central du groupe, l'introspectif, c'était notre objectif.

 

 

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2- Une question prend l’âme de tous ceux qui ont découvert Përl. Quel est le sens derrière ce nom ? A-t-il aussi un lien avec une mythologie ? Un concept ? Votre essence du fait de vos vies personnelles ?

 

Thibault : Si j'étais un super manager il me faudrait dire : « Hey faut trouver un super story-telling sur le nom du groupe ! », mais parfois la réalité est plus parlante. Le nom est un peu venu par hasard. Je rentrais de la fac et en traversant un passage piéton le mot « perle » est apparu. Comme je trouvais que ça faisait trop pop-rock, Aline a enlevé le « e » final et rajouté un tréma et bim ça fait Përl ! Alors ouais dit comme ça c'est pas très sexy, mais en vrai au fil du temps j'ai trouvé que le nom du groupe et son écriture nous reflète complètement. Nous sommes marqués par de multiples influences musicales et artistiques et avons tous les trois des personnalités bien marquées, de ce fait j'ai désormais l'impression que Përl est comme un collier sur lequel on greffe des perles de différentes couleurs. J'aime beaucoup cette approche. De plus « Përl » avec ce type d'écriture, ça sonne un peu rugueux mais doux en même temps, ça rejoint ce que l'on aime appeler le « clair-obscur musical » (#Caravage).

 

3- Vous êtes rattaché au post metal mais en ayant un angle complètement à part. Alors, dés maintenant, je tente la question vache : comment définiriez-vous votre musique d’une façon plus précise ? Entre quels registres musicaux faites-vous finalement un lien ?

 

Thibault : Question compliquée effectivement puisque nous n'avons pas forcément tous la même définition de ce qu'est le post-metal et que l'on en a pas forcément les mêmes attentes non plus. Pour moi ce qui fait le socle de Përl, c'est une approche poétique et romantique d'une certaine violence musicale, d'où le fait d'utiliser le metal ou le rock comme champs d'expression sonore. J'ai parlé de clair-obscur sur la question précédente, pour moi c'est ce qui défini le mieux notre musique. Actuellement on est classé post-metal, mais demain on ne sait pas. Ce sera peut-être metal prog, dark metal, metal expérimental...I don't know...

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4- Ce que vous jouez est à la fois très atmosphérique et en même temps cultive un coté incantatoire et mystique (peu évident à expliquer, à l’écoute c’est plus clair). Vous abordez la violence du style par un prisme assez inhabituel, utilisant les contrastes (musique ou chant).

a) Comment en êtes vous arrivé à ça ? Est-ce un choix plus ou moins défini pour vous détacher du lot ou est-ce venu comme ça, lié à ce qu’il y a autour de Përl ?

b) Le ressenti et l’émotion semble les maîtres dans Përl. Est-ce lié à la continuité du cheminement ou un besoin important pour pouvoir contrôler l’univers que vous créez ?

c) Quel est l’élément qui vous a fait injecter ce coté incantatoire ou rituel qui se dessine dans votre musique ?

 

Thibault : Je vais essayer de répondre mais va y avoir de la digression : Pour moi il y a beaucoup d'inconscient et de hasard dans la création de notre univers musical. Notre musique a aussi évolué selon nos écoutes du moment. La découverte pour moi quasi-simultanée du stoner, du sludge et du doom a par exemple pas mal changé mon approche de la batterie. J'ai eu un avant et un après Kylesa tout comme j'ai eu un avant et un après Gojira.

Concernant l'aspect rituel et mystique, moi c'est ce que j'aime dans certains genres de la musique metal, le fait de pouvoir quitter le monde terrestre pour se perdre dans de l'imaginaire, que cela soit de la mythologie, du fantastique, de l'onirique, de l'historique, de la fantasy ou de la science-fiction...Bref de Septicflesh à Rhapsody en passant par Myrkur, Alcest et The Great Old Ones, tout en faisant des escales chez Orphaned Land, Saor, Ereb Altor et Misanthrope ! J'ai jamais été fan du « metal pour le metal ». Le thrash metal, le deathcore ou le hardcore power violence ça me touche pas du tout par exemple, voir ça me rebute complètement (bon sauf Testament et Kickback). En fait je sais pas comment est venu ce coté incantatoire haha.

 

Aline : Pour compléter, je pense que mon univers littéraire  joue aussi pas mal. Je lis beaucoup et je m'intéresse à beaucoup de sujets qui peuvent avoir un impact sur l'écriture, et des textes, et de la musique. Après, tout n'est pas calculé à l'avance. Parfois, la musique composée dicte elle même des ambiances qui favorisent la mise en avant de certains thèmes. Pour le ressenti et l'émotion, par contre, c'est clairement une priorité. La musique doit véhiculer des émotions et ce, avant tout le reste. Un morceau qui ne fait pas vibrer, qui n'émeut pas est un morceau raté ou inintéressant pour moi. Il faut toucher... et c'est pour ça que chez Përl le ressenti passera toujours avant la technique pure et dure.

 

5- Il y a un coté très mythologique qui se dégage dans les paroles. Si quelqu’un les prend au premier degré, je pense qu’il lui faut un médecin de la tête ou un traitement de plomb ciblé. Bref, on est pas là pour parler médecine.

a) Quel est la mythologie qui se dissimule derrière Përl (bien qu’il semblerait, en regard des indices disséminés, que l’on puisse en avoir une idée) ?

b) Pourquoi le choix de cette mythologie ?

c) Quels sont les thèmes que vous abordez via le prisme de cette mythologie ?

 

Thibault : A dire vrai, j'ai pas souvenir que l'on s'était fixé une ligne directrice textuelle qui serait abordée dans le groupe. Là c'est comme pour la musique, ça a pas mal changé au fil du temps, même si on peut clairement trouver un lien thématique entre une de nos vieilles chansons comme Angkor Vat et l'album Luminance par exemple, mais c'est inconscient.

 

Aline: Je ne crois pas qu'il y ait une mythologie spécifique derrière Përl en général. J'utilise surtout des thèmes qui me touchent ou qui me parlent. R(a)ve, notre 1er album, était plus personnel que mythologique. Luminance tourne peut être plus autour des mythes en effet. Je voulais mettre en avant la part de lumière existante dans les choses les plus sombres. Pour moi, la nature est un mélange de choses à la fois très belles et très violentes. Les mythes m'ont permis d'aborder ça avec un cadre intéressant. Après, je peux te dire que le prochain album ne tournera pas autour de la mythologie. Comme quoi, ce n'est pas systématique.

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6- Cette question va rejoindre un peu la précédente à tiroir. Les textes sont très travaillés, avec beaucoup de symboliques (qui se retrouvent aussi en partit sur la couverture de l’Ep).

a) Qui est derrière les paroles ? Est-ce Aline ?

b) Il y a des éléments dans les paroles qui renvoient aussi indirectement à des films, quand par exemple il est évoqué les dieux architectes dans ‘Himalaya’ (j’ai en tête les références mais les titres se floutent…). Est-ce un pour hasard ou Përl fait aussi un lien avec des films à symboliques ?

c) Le mysticisme représente-t-il une clé de voûte à la symbolique qui règne dans Përl ?

d)Traitez-vous finalement de mythologies pour faire un parallèle avec le condition humaine, lié aux aux mythologies qu’elle a pu engendrer pour se donner une voie à suivre (hop, question bac philo 2020) ?

 

Thibault : De mon côté je réponds juste sur l’aspect cinématographique car j'avais déjà abordé mon goût pour les groupes à « ambiances mythologiques, fantasy » etc...Le fait est que réussir à projeter des images à l'auditeur, c'est un peu un but recherché aussi. Et c'est d'ailleurs pas pour rien qu'on a fait réaliser Séléné qui nous semblait être le plus « cinématographique ». Avec Claire Parizel (la performeuse qui joue Séléné dans le clip et qui est d'ailleurs à l'origine de ce projet), on s'était dit qu'on voulait une esthétique visuelle un peu à la Bill Viola (artiste contemporain spécialisé dans l'art vidéo). Elle a ensuite posé son univers gothique par dessus notre musique, ce qui donne un peu une approche fantasy urbaine très teintée romantisme noir. Si je devais mettre un film sur notre musique, il y a quelques années pour faire classe je pense que j'aurais dit Le septième sceau d'Ingmar Bergman (très bon film soit dit en passant), mais aujourd'hui j'aurais plus tendance à me rapprocher d'un La forme de l'eau de Guillermo del Toro, car plus poétique avec ce mélange de sombre et de merveilleux en même temps.

 

Aline : Oui, c'est bien moi qui écrit les textes et qui choisis les thèmes mais c'est toujours soumis à la validation des autres. A la base, il n'y a aucune référence cinématographique. Autant je suis grande lectrice, autant en cinéma j'ai un bon train de retard ! Je n'ai même pas de tv chez moi... En général, je suis plutôt influencée par des livres, des œuvres d'art, des situations/évènements, la nature ou simplement ma propre pensée.

Après pour le mysticisme, je ne crois pas qu'il soit plus ancré que ça. Pour moi, tout ça ce sont des images poétiques utilisées pour exprimer certaines choses, une forme de langage mais je ne crois pas y mettre tout ce qu'on entend par mysticisme.

Enfin pour l'utilisation des mythologies, comme je disais précédemment, pour moi c'est plus un cadre pour mettre en avant certains de mes concepts. Après, peut être que certains peuvent en effet faire des parallèles avec la condition humaine. L'interprétation de mes textes est ouverte.

 

7- Cette question va tourner un peu autour d’Aline. En effet, il est impossible, à mon sens, de pouvoir séparer la voix et le chant d’Aline de la musique, l’un servant de renfort à l’autre. La voix d’Aline nous porte et nous fracasse tour à tour, suivant les besoin des titres.

a) Quel est l’origine du choix de ce chant que tu as adopté. Est-ce délibéré ou cela est venu par la musique du groupe ?

b) Quels sont tes influences ? Suis-tu une voie ou es-tu plus à débroussailler ta propre voie ?

 

Aline : J'ai toujours écouté des groupes avec du chant saturé et je me souviens avoir été plusieurs fois impressionnée. Il y a donc une part délibérée. Après, la musique et l'histoire qu'elle raconte ont pas mal d'impact sur ma manière de chanter. Il y a clairement des passages que je vais sentir plus en clair qu'en saturé ou inversement. Tout dépend de l'émotion ou du message que nous voulons faire passer. Après, j'aime bien jouer sur les contrastes. Par exemple, envoyer un gros chant saturé sur un passage très calme et minimaliste. Parfois, ça donne de très bonnes parties comme sur Séléné. Niveaux influences, c'est difficile : il y en a tellement ! Ça va de Mickael Akerfeldt (Opeth) à Loïc Rossetti (The Ocean) en passant par le chanteur de Rosetta, Chino Moreno (Deftones) ou encore Brian Molko de Placebo. Avant, comme beaucoup de débutants, j'essayais de reproduire ce que j'entendais ailleurs mais maintenant je suis plutôt dans une phase où j'essaie de travailler et développer ma propre voix.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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8- Vous avez fait un titre (‘L’homme à l’éléphant blanc’) avec Faustine Berardo, une artiste en electro. Comment s’est fait ce titre et quel lien existe-t-il en Faustine, Përl et votre univers musical ?

 

Thibault : Plus précisément, Faustine est une artiste « touche à tout », capable de chanter sur de l'électro, de la chanson, en passant par le néo-metal, le rap, le trip-hop...Elle chante et dirige le collectif La Nébuleuse d'Hima (sorte de fusion musicale et visuelle rock metal electro) et a joué notamment dans le groupe Munshy (trip-hop metal inclassable). Quand on était ados, Munshy c'était très clairement une énorme influence en tant que groupe local du 77. C'était LA référence sur scène (leurs prestations étaient démentielles) et musicalement ça partait dans tous les sens en touchant à tous les styles mais en réussissant à en créer un socle cohérent pour bâtir leur « trip-hop metal ». Ce groupe là nous a énormément influencé car il nous a montré que oui « on peut faire ça », on peut mixer ses influences avec celles des autres et se créer une personnalité complètement unique à l'arrivée. Et Faustine est une chanteuse impressionnante à la voix immédiatement reconnaissable. Ce duo avec elle en fait coulait de source. Je ne te cache pas que j'en ressens encore beaucoup d'émotions en réécoutant L'homme à l'éléphant blanc aujourd'hui. Travailler avec une personne qui t'a tant inspiré et qui t'a aidé à te construire et te trouver en tant que musicien, ça fait un petit quelque chose...

 

9- Le titre semble différent des autres, avec un coté jazzy mais pourtant, il s’imbrique avec les autres. Comment expliquez vous cette sorcellerie incroyable ?

 

Thibault : Je me demande si c'est pas venu de moi, une sorte de challenge personnel en mode : « Hey tiens si je faisais un chabada à la batterie et une sorte de shuffle au début ? Ca pourrait être fun ! ». Il me semble que ça s'est lancé comme ça haha. Après pour la suite, comment ça s'est imbriqué avec le reste ? Je ne sais pas, peut-être l'esprit du morceau.

 

10- Et comment Aline et Faustine en sont arrivées pour construire les paroles et le chant autour du titre ? Quel était le point important ?

 

Aline : J'ai simplement expliqué l'histoire de cette chanson à Faustine et après je lui ai laissé la liberté d'écrire ses propres paroles sur les passages où elle devait poser sa voix. Déjà parce que techniquement je pense que c'est plus simple pour un chanteur de chanter ses propres mots, avec ses propres placements, ensuite parce que je trouve ça beau d'avoir deux pensées qui convergent sur un même thème. Ca donne l'impression d'une double vision poétique et j'adore ! Le seul point important était de faire ressortir la luminosité de la légende. Ne pas faire du saut dans le vide un suicide mais plutôt une sorte de retour à soi même, à la pureté de l'être comme principe existant... (Là en général c'est le moment où je perd tout le monde)

 

11- Une question me taraude : lorsque vous composez, quel est votre état d’esprit ? Faites vous comme Verdun (on se déchire et on compose) ou au contraire, du fait de la cohérence nécessaire, avez-vous besoin d’un cadre bien carré ?

 

Thibault : J'avoue ne pas bien connaître le groupe Verdun (je ne connais que de nom), mais je ne suis pas certain que l'on doive se mettre dans un certain état pour notre musique. A vrai dire après 11 ans de groupe, j'ai toujours un peu de mal à définir comment on fonctionne...

 

 

12- Ce qui est intéressant, c’est que la musique que vous proposez ne laisse pas indifférent et donne des avis très tranchés : soit on adhère, soit on aime pas. Avez-vous une idée du pourquoi de cet extrême ?

 

Thibault : Hmmm...j'ai tendance à dire que c'est peut-être lié à la personnalité que l'on tente d'insuffler au groupe. Plus tu tentes de créer un univers personnel, plus ça va faire dissonance cognitive avec le public qui va attendre de toi quelque chose. Tiens à titre d'exemple, on adore au sein du groupe le Magma de Gojira. Ils ont fait évoluer leur personnalité et sont allés vers quelque chose de différent, ils n'ont pas fait vraiment ce que l'on attendait d'eux. Mario l'a dit lui-même sur une interview sur Radio Metal si je ne dis pas de bêtises, que l'album a reçu un accueil public un petit peu mitigé. Et pourtant je pense que c'est vraiment leur album le plus personnel. Si le public post-metal s'attend à ce que l'on fasse une copie d'Isis ou Neurosis, c'est clair qu'il va se dire : « Hey mais c'est pas du post-metal ça ! On nous a menti sur la marchandise ! ». Et en même temps j'ai tendance à penser que les groupes les plus intéressants actuellement sont ceux qui ont travaillé à fond leur personnalité en apportant quelque chose de nouveau. Ghost, Igorrr, The Great Old Ones, Zeal and Ardor, Jinjer, Jo Quail, Solstafir...Rien que dans cette petite liste c'est pas vraiment que de l'expérimental, mais tu peux leur trouver une personnalité propre, même pour Jinjer dont on pourrait se dire « c'est du metalcore standard », ouais bah non en fait, leur personnalité est hyper travaillée et ça peut complètement bloquer un certain public (même si là en l’occurrence ça cartonne).

 

 

13- Quels sont les influences qui ont générées Përl ?

 

Thibault : J'ai tendance à dire, des artistes qui ont créé des univers à la fois beaux et puissants, planants et rugueux...Que ça soit dans les champs du metal ou du rock...Ouais c'est hyper relatif, mais comme les influences changent et s'ajoutent à d'autres, à force ça fait beaucoup...haha.

 

Aline : Oula ! Beaucoup... Beaucoup trop !

 

14- Quels groupes assimilés au post metal, mais abordant la chose différemment comme vous le faites, pouvez-vous enjoindre à découvrir ?

 

Thibault : Pour moi Lingua Ignota a mis un beau coup de pied dans la fourmilière post-metal avec ses deux albums All bitches dies et Caligula en proposant quelque chose de plus proche de la performance onirique et torturée. C'est beau et tortueux à souhaits. J'aime beaucoup aussi Lili Refrain, une artiste italienne. C'est également un projet « one-woman band », mais avec une approche plus tribale et mystique, il y a un côté « sorcière-chamane bienveillante » que j'apprécie beaucoup dans son univers, je trouve que c'est très poétique. Je vais citer aussi les hongrois de Perihelion, qui ont un petit quelque chose dans leur personnalité musicale qui fonctionne vraiment bien et le chant en hongrois apporte une belle couleur à leur musique. Enfin, c'est pas vraiment metal même si ça s'en inspire, mais Esben and the witch et son post-rock teinté de cold-wave et de romantisme noir très goth est vraiment savoureux ! Et quelle voix ! En parlant de voix, j'oubliais les projets de Laure le Prunenec. Rïcïnn, si on classe son projet en post-metal correspondrait parfaitement, si on considère le « post » au sens propre et donc que l'on est « au delà du metal ».

 

15- A coté de Përl, que faites vous donc de vos vies trépidantes ? Des métiers fascinants ? Des études incroyables ? Des passions inavouables à avouer maintenant ?

 

Thibault : J'ai fait des études en musicologie (licence + master en arts du spectacle). Mais en attendant que l'avenir soit meilleur pour la recherche musicale universitaire (#plusdefinancements), je tente de redonner des cours de batterie et de faire des formations en management artistique pour des groupes de musique. Mais ceci est une reconversion, car officieusement je suis agent périscolaire, donc je travaille dans les cantines et garderies haha (ce qui, ne nous le cachons pas, n’est pas le boulot le plus trépidant au monde).

 

Aline : J'ai fait des études en philosophie, puis je suis devenue professeure des écoles et maintenant je travaille dans la communication pour un syndicat des métiers de l'éducation. Bastien est lui en post doc et fait de la recherche en biochimie. J'ai une grande passion pour les Printen et Bastien pour les yeux. Comprenne qui pourra…

 

Thibault : Ah bah ouais tiens, moi en passions inavouables mais que je n’ai aucun problème à avouer, je suis hyper fan du site Bide et Musique! Allez-y c’est magique et ça va pimenter vos soirées entre amis!

 

16- Quel est le regard et avis de vos proches et amis concernant Përl ? Ont-ils aussi des avis aussi tranchés ?

 

Thibault : Ah bah je peux te citer une petite anecdote amusante ! Yannick, notre ingé-lumière et best friend est parfois aussi (souvent) notre « regard extérieur ». Il y a quelques années on se demandait si on devait changer la fin d'un morceau (sous les conseils d'un coach scénique). On lui a présenté cette nouvelle fin, voici la réponse de Yannick : « Mais...c'est de la merde... ». Ce fut très certainement un des avis les plus utiles haha.

 

17- Quels sont les projets pour Përl pour 2020 ? Des infos toutes chaudes à dévoiler ?

 

Thibault : De la composition et une tournée avec les néerlandais de Laster avec des dates en janvier et février en France, Suisse, Belgique, Allemagne et Pays-Bas. C'est notre première tournée, on a hâte d'être sur les routes ! Par ailleurs on recherche toujours des concerts pour les festivals de l'été, à bon entendeur !

 

18- Merci beaucoup du temps pris pour répondre à ces questions. Je vous laisse conclure, faites vous plaisir !

 

Thibault : Merci à toi pour cette interview, n'oubliez pas de soutenir vos scènes locales, ainsi que les petits médias qui nous aident à grandir ! Et je vais terminer par cette citation de mon personnage préféré de fiction (le Dude), « The Dude abides » !

 

Aline : Merci à toi !

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