top of page

LOFOFORA ‘Vanités’ 2019 AT(h)OME

CD 11 titres

Durée : 41’04’’

 

Sortie le 8 novembre 2019

Lofofora-Vanites.jpg

Lofofora est un groupe incontournable dans la scène française et un de ceux que j’écoute depuis leur album ‘L’œuf’ en 1995 (même si je n’ai point tout écouté car il y en a quelques uns d’albums et autres…) et dont je ne ferais pas l’affront de vous présenter ce groupe qui existe depuis 1989 (Houlà ! Champagne et fiesta pour les 30 ans!!) et qui fait partie des groupes marquant la scène hexagonale avec quelques autres, du moins d’un point de vue personnel (Tagada Jones, Black Bomb A…). Bref, arrêtons de tergiverser et occupons nous donc de ce nouvel album.

Lofofora nous balance ainsi 11 titres où l’on reconnaît clairement que c’est du Lofofora pur jus, toujours dans cette lignée metal/fusion qui leur est caractéristique. Que ce soit au niveau du son (toujours ce coté chaleureux et cette basse bien présente!!), de la voix unique de Reuno ou plus simplement les paroles.

Bonne guerre’ ouvre les hostilités sur la galette et c’est certain : on n’a pas à craindre un album qui pourrait être moi ou consensuel. Lofofora n’en a rien à foutre et conserve son mordant. Le titre est quand même relativement posé, par rapport à d’autres, nous offrant une mise en bouche de ce que sera la suite de cet album.

Et la suite le vaut bien, mieux que l’Oréal. On retrouve ce qui fait que Lofofora est une référence, avec des titres incisifs (dans les textes toujours aussi percutants), mettant le doigt sur ce qui déconne vraiment dans notre société. Et on retrouve une variété dans sa musique, nous offrant des titres accrocheurs et qui sont denses, aussi bien dans leur propre structures ou les uns envers les autres.

On est en territoire conquis certes mais le groupe ne se repose pas sur ses lauriers, allant toujours plus en avant dans son registre, restant intègre à ce qu’il a construit, à ses idées et à sa vision.

Les titres nous offrent des passages au tempo parfois plus posé, une petite lourdeur qui sert à marquer les paroles, se mettant en adéquation avec le thème de la chanson.

On est loin d’un défourraillage comme je les aime avec des groupes frontalement brutaux mais c’est en fait juste une façade, le défouraillage se faisant via deux méthodes cartons : des titres qui sont plus rapides ou agressifs que les autres et les paroles que Reuno nous balance, alternant des vocaux qui varient dans son registre, amenant comme toujours un plus à la musique du groupe, où musique et voix sont intrinsèquement liés à l’identité de Lofofora.

Il y a un coté rock’n’roll (parfois même teinté de blues, comme sur ‘La surface’) qui plane aussi sur la galette. Celui-ci est généralement discret (bien que présent, c’est certain), néanmoins, le groupe le fait exploser complètement avec le titre ‘Le futur’, titre à la fois le plus court avec ‘X-it’ (à la rythmique là aussi béton) de l’album, le plus énervé et le plus rock’n’roll mais toujours avec ce doigt qui appuie là où ça fait mal. Mais qui rend l’ensemble chaleureux, malgré le contexte des thématiques qu’aborde le groupe.

Lofofora, comme je le disais plus haut, le groupe ne se repose pas sur ses acquis et il le fait, sur cet album, par le biais de sonorités qui ponctue l’album, à des moments précis, servant d’appuis à un percutant plu subtil mais toujours là. Et aussi des rythmiques pouvant revêtir des habits différents, parfois plus martial ou tribaux.

Quand on se penche sur les paroles que nous chantent Reuno, le titre de l’album prend tout son sens, celui-ci épluchant différentes facettes que ce peut être la vanité, qu’il soit plus global à la société ou plus centré sur un problème particulier (comme par exemple la violence conjugale avec ‘Le mâle’).

Cet album, c’est la continuité de ce que nous offre depuis 30 ans le groupe. Mais à leur façon : une continuité qui progresse et qui change de forme, le fond étant le même certes mais toujours aussi mordant. Vanités est aussi différents des autres albums qu’ils sont tous pourtant identifiables au groupe, avec cette essence qui fait ce qu’est Lofofora (et ça, si on ne connaît pas le groupe, c’est difficile de l’expliquer).

Lofofora nous offre pour leur 30 ans un album où ils continuent de développer leur style alors même que le groupe pourrait se la couler douce, pépère. Mais non, ce n’est pas ça Lofofora. Lofofora, c’est en remettre une couche, continuer à appuyer là où ça fait mal, gardant ce coté engagé et restant des Maîtres dans le genre. Et nous le prouve magistralement avec ce Vanités.

bottom of page