Ce vendredi soir, il y avait une date au Kjbi, avec Coming Wolves. L'affiche intéressante car un groupe de prtimal indus et Coming Wolves, ça le faisait bien. J'étais néanmoins plus circonspect sur le groupe Présence.
Je ne suis malheureusement pas resté l'entièreté de la soirée, la fatigue faisant son œuvre et m'a écourté la séquence avec Coming Wolves (j'ai pu en profiter une grosse demi-heure).

C'est Présence qui a ouvert les hostilités. Se définissant comme un groupe de rock progressif et venant de Montpellier, la jeune formation (deux ans d'existence) m'a agréablement pris au dépourvu car l'étiquette du groupe ne reflétant pas du tout ce qu'il en est. Le groupe, un quatuor mené par une chanteuse, m'a surpris de par la qualité technique.
L'ambiance est à la cool, plutôt conviviale, une grosse partie des personnes présentes connaissant surement le groupe en dehors. Mais qu'importe, ce côté convivial fonctionne bien et le reste ne gâche rien.
La chanteuse offre une vraie puissance vocale, avec un chant agréable et varié dans le genre, puisque le groupe offrira deux reprises (une de Depp Purple dont le titre m'échappe et 'Antisocial' de Trust). Hors de ces reprises, le groupe offre quelque chose d'intéressant, avec une inclinaison plutôt stoner, un peu grasse et quelque chose de plus doom parfois, mais toujours avec une puissance derrière. Ce qui m'a aussi bien plu et surpris est la gestion de la basse: celle-ci recoupe le rôle de basse classique (pour la rythmique) mais aussi en jouant sur la particularité d'être parfois une seconde guitare plus lourde, associée alors avec la guitare principale. Très intéressant, d'autant que le son du groupe met en valeur les instruments et la basse (dont la technique est au rendez-vous). C'est clairement un groupe que je n'attendais pas, avec un gros potentiel et qui sera à surveiller pour la suite. Vraiment une très bonne surprise.

Heart Attack Genocide prend la suite, après un changement. Un trio formé en 2017, venant du côté de Saint Etienne. Nettement moins de personnes présentes, hélas (et d'autant qu'elles ont raté quelque chose). Changement de registre sévère, avec un indus primitif, froid et teinté de relent death. Le trio balance des titres où se superposent des samples indus, créant une ambiance singulière, froide et parfois presque synthétique. Les titres vont rapidement développer un relent death voire même quelque chose qui va puiser dans un hardcore vindicatif, ajoutant un côté abrupte à la froideur presque clinique des titres. Très intéressant, le groupe nous emmène dans un univers glaçant et inhumain où il assène une forme de brutalité particulière, à la frontière entre indus et death.
Le son est d'ailleurs ancré dans cette direction, offrant une approche un peu plus sale, froide, synthétique et poussant la limite dans un flou calculé, à la lisière des styles.
Le groupe y va franco, ne laissant que peu de répit. Il ne laisse pas retomber l'ambiance et l'approche assez primitive qu'il y a parfois renforce grandement le côté brut du groupe. Les rythmiques sont intéressantes car le groupe joue sur une lame de rasoir, entre indus (générant des rythmiques froides), hardcore (qui amène un côté plus agressif) et ces relents death, plus marqués par le chant d'ailleurs. Mais la force du groupe est aussi ce approche dans les rythmiques, lancinantes, mécaniques, qui marquent le coté indus.
Un autre univers qui fonctionne franchement, offrant un contraste par rapport à Présence et une montée en puissance.

Un dernier changement et c'est au tour de Coming Wolves, qui vient de Metz. Sous la forme d'un trio (chant, guitare et batterie), la basse étant samplée (et donc, force au groupe pour se caler dessus, ne laissant pas de marge d'erreur), le groupe confirme vraiment ce que je sentais dans l'album et avec les titres lives de son Ep 'Howl'. Grosse claque. La fusion metalcore / deathcore du groupe est juste terrible. Massif, brut et super efficace. Le groupe a joué les titres de son premier album et certains titres, comme 'Dimittis me ex inferis' sonnent vraiment plus violent en concert. Le contraste entre le chant clair metalcore et les autres facettes du chant (la face plus agressive du metalcore et les variations deathcore / death) sont juste une tuerie. Le trio envoie du bois, assurant comme des dingues, amenant la violence à son paroxysme. Les trois gars donnent tout ce qu'ils ont, sans laisser de répit. C'est clairement carré et malgré le peu de monde, le groupe joue comme si il y avait foule. Une sorte de concert en comité restreint mais où le groupe montre vraiment sa puissance et son potentiel. Plus que jamais, je suis sur qu'ils ne mangent que de la viande crue.
C'est une grosse correction que le trio offre, une série d'aller retour où celles d'Obélix paraissent des caresses.
Le contraste entre les parties plus lourdes et les fulgurances ne laissent pas vraiment de répit, que ce soit dans les cervicales ou dans la salle où quelques uns amorcent des pogos brefs (mais manque de monde, dommage...)
La différence avec l'album est clairement que la puissance est plus intense et que le groupe va plus loin dans la fusion et les contrastes des styles. Il y a un côté bestial, collant vraiment au nom du groupe. Mais dans le même temps, il y a un côté convivial, qui vient en complément de l'aspect plus brut. Le groupe confirme vraiment ce que je pressentais, cette puissance live décuplée. Le groupe fait aussi le show sur scène (Allan ,respect pour ton headbanging dément, qui fait un sacré effet!). Je venais très confiant et je suis au-delà de mes espérances! Si vous les avez vers chez vous, allez les voir!

Une excellente soirée, avec 3 groupes intéressants (Présence, franchement, je ne m'attendais vraiment pas ça!!), offrant 3 registres différents, avec une montée en puissance. Dommage qu'il y avait peu de monde, ça aurait pu être la guerre!