Je ne suis que moyennement connaisseur en matière de metal extrême, comme vous le savez peut-être, mais Napalm Death fait partie de ces exceptions que j'apprécie particulièrement.
Déjà, il s'agit d'un groupe culte dont je lis les articles depuis 1991, et puis je les écoute toujours volontiers (quand j'écoute). Pour finir, j'adore le coffre qu'à cette grande gueule de Barney. Quelle puissance !
J'ai vu le groupe live pour ma première fois en Aout dernier au Sylak Festival. Ayant aimé leur prestation, pourquoi ne pas en reprendre une dose?

Quatre groupes à l'affiche, et la soirée commence avec Escuela Grind qui évolue dans un registre plutôt deathcore, je dirais.
On y retrouve deux fillettes gringalettes au chant et à la guitare, ainsi que deux gros ours en section rythmique, contraste amusant.
Au niveau de la prestation, je n'ai pas aimé; musicalement, ça passe, mais la voix ne ressort pas du tout, et le fait que la chanteuse saute dans tout les sens n'y change rien.
Il y a également un coté poseur, voire rockstar que je trouve un peu agaçant. Ils en font un peu trop à mon goût...
Des speeches à rallonge contre l'homophobie ou le racisme prenant trop de temps sur des morceaux courts, le batteur faisant chanter le public à deux reprises etc...
On a envie de leur dire :"Vous êtes en ouverture et avez peu de temps de jeu, montrez nous ce que vous savez faire, vous parlerez au stand..."
J'ai quand même noté quelques passages sympas, notamment sur les parties thrashisantes. J'aurais bien pris 1/2h de plus de Napalm plutôt que cette prestation.

Ensuite, c'est Siberian Meat Grinder, que j'ai déjà trouvés bien plus intéressants. C'est dans un style hardcore / metal avec de la patate.
J'ai remarqué pas mal de solos mélodiques pouvant faire penser à Maiden qui se mélangent bien avec le coté rythmique du groupe.
Le chanteur à une sorte de cagoule / masque en forme de félin, et la gardera durant tout le set.
Il annonceront aussi un invité spécial, et on voit un gars déguisé en ours, venant faire le pitre sur scène. Amusant.

Dropdead attaque d'entrée par un speech contre (encore) le racisme et le fachisme. J'espère ne pas revivre le même moment que le premier groupe...
Il s'agit la d'un groupe punk; je ne connaissais pas du tout mais ils ont de la bouteille, leur premier album étant sorti en 1993.
Ils ne sont pas tout jeunes, mais ils ont une sacrée patate. Il y a quelques speeches, mais ça passe mieux, peut-être car il y en a deux sur la cause de la défense animale et ça me parle carrément.
Je précise tout de même que je ne suis pas opposé aux autres, hein...
Un concert cool avant l'arrivée des maitres !

Et c'est parti pour une petite heure de Napalm Death. C'est un peu court mais cela semble le format standard pour les groupes de death metal (je me souviens des 65 minutes de Obituary à Lyon en 2018, les boules), peut-être cela est il du au coté physique des prestations?
Barney s'étant blessé récemment, arrive sur scène avec des béquilles, et assurera tout de même le concert assis, avec une jambe plâtrée, plutôt que d'annuler. Bel esprit, mais il doit être malheureux de ne pas pouvoir courir dans tout les sens comme à son habitude...
Autour de lui, les trois bons gros débonnaires que sont Shane Embury (basse), Danny Herrera (batterie), et John Cooke, le guitariste live remplaçant Mitch Harris qui ne tourne plus depuis sept ou huit ans.
A noter que Cooke a enfin mis sa patte en studio avec Napalm, sur un nouvel EP disponible au stand...
Le set est donc court, mais intense ! C'est brutal, précis et ça envoie. N'étant pas adepte des pogos, je me suis placé à l'arrière, mais j'ai pu constater que les pratiquants faisaient preuve de respect en ne débordant pas.
Une scène comique se reproduisant étant les slammeurs tournant autour de Barney pendant que celui-ci, bloqué sur son siège hurle et grimace comme un goret, comme si cela l'énervait. Après l'imitation de Jim Carrey, cela pourrait être digne d'un gag dans South Park !
N'étant pas suffisamment connaisseur de Napalm, je ne pourrait détailler la set-list. Je préciserai juste que le groupe a effectué deux reprises : "Don't Need It" des Bad Brains que l'on retrouve sur leur nouvel EP "Resentment Is Always Seismic - A Final Throw Of Throes", ainsi que le traditionnel "Nazi Punks Fuck Off" des Dead Kennedys.
Dans les classiques, on retrouve aussi l'incontournable "Suffer The Children", qui est peut-être le seul titre typiquement death metal joué. En effet, le groupe accumule pas mal d'influences et l'on retrouve beaucoup de hardcore, punk, noisy etc dans leurs sets...
Un petit tour au stand pour prendre l'EP en vinyl, ainsi qu'un t-shirt... rose bonbon avec un lapin accompagné d'un bon gros logo Napalm Death !
Outre l'aspect comique, on y retrouve un slogan contre l'homophobie à l'arrière, un double sens sympa.

Pour conclure, et pour rester dans South Park, je citerai le grand philosophe Mr McKay : "Le racisme, l'homophobie et la maltraitance animale, c'est mal 'Voyeeez ! "

Mark "Barney" Greenway - Chant
John Cooke - Guitare
Shane Embury - Basse
Danny Herrera - Batterie