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Mosh Fest 8

Secret Place, 5 et 6 mai 2023

Benoit (blabla et photos nommées), Vincent (Photo sans nom)

Si il y avait bien un week end où il fallait être présent à Montpellier pour tout fan de metal extrême, c'était celui du 6 au 8, avec le Mosh Fest n°8 qui sévissait les 5 et 6 mai dernier. Deux soirs intenses de folies, avec quelques groupes faisant dans la finesse et la délicatesse pour les mélomanes avertis que nous sommes. 8è édition de ce festival où la bonne humeur règne, en même temps qu'une certaine folie. Vu l'affiche, la foule était au rendez-vous. On ne va pas tergiverser plus longtemps en ce qui concerne le son: ce dernier était très correct sur les deux soirs. Et juste ça, c'est cool.
Désolé du délai de rétrospective des évènements.

Cette édition voyait les groupes suivants:

le 5 mai: False, Bite the end, Gummo, Endless swarm, Bait et Bain de Sang

L'affiche est clairement axée grind, PxV et hardcore. Ca va être un joyeux bordel dans la salle normalement.

False avait la lourde tache d'ouvrir et le festival et les hostilités. Nous venant du nord de la France, le groupe balance sans fioriture et avec efficacité son punk hardcore nappé de powerviolence. Un set court et intense, le groupe ne lâche rien et me permet de mettre une identité sur un nom. Pas de temps mort, ça ne rigole pas mais distille quand même de la bonne humeur. Les titres courts font mouche, clairement, avec une partie plus punk qui se fracasse contre la powerviolence. Méchant!

Bite the end prend la suite. Le groupe nous vient de Barcelone et est mené par une chanteuse qui envoie le steak avec l'abattoir. Je ne connais pas du tout et je découvre donc la formation. Le groupe officie dans hardcore fastcore des plus efficaces, avec des titres concis, là encore intense. Pas de temps mort et un échange avec le public. Un set court (comme pour tous les groupes, plus ou moins une durée imposée) mais qui permet de livrer le potentiel du groupe, qui fédère les gens présent. Une bonne claque là aussi efficace, avec une bonne humeur communicative de la chanteuse.

Gummo enchaine. Là, je suis en terrain connu, connaissant le groupe et l'ayant déjà vu. Une grosse bonne humeur transmise par les nordistes, le groupe balance un grind matinée de powerviolence, qui y va avec direct, là encore sans fioriture ni pincette. Le groupe ouvre le bordel dans la salle, avec un set qui atomise la salle (façon de parler, la salle était intacte après leur passage). D'ailleurs, ça s'est densifié dans le public. Le groupe communique avec lui et entre les membres, ayant tous l'envie d'un bon moment mais qui poutre sévère. Pas de temps mort, le set est expédié plus rapidement qu'avec UPS et encore plus de fiabilité. Avec False, ce sont les groupes qui montrent que dans le Nord, ça bourrine sévère, avec des formations savoureuses.

Endless Swarm fait la transition. Le groupe est une découverte pour moi et vient d'Ecosse. On reste dans la même trame que les groupes précédents, à savoir un grinding powerviolence de toute beauté, amené avec la finesse d'un déchargement d'une livraison de palettes de parpaings en une seul coup. La rudesse de leur musique est amplifiée par la concision des titres, permettant d'enfiler un maximum de titres et de foutre un bordel monstre le temps de leur set. Une intensité qui là aussi ne retombe pas, permettant de continuer de se prendre une rasade de brutalité aux petits oignons. Très intense, avec une salle réceptive (bon, logiquement les gens présents savaient où ils venaient), la aussi dans une ambiance bon enfant mais qui n'oublie pas l'agressivité et le défouloir de règle.

Bait est le cinquième groupe de la soirée. Venant de Barcelonne, le groupe offre une variation de thème, avec un hardcore teinté de punk. Ca offre un petit changement de style, avec un côté punk expéditif que le groupe exécute sans rire. Des titres restant concis mais offrant un peu de variation dans leurs entrailles, s'appuyant sur un dosage malicieux entre les deux styles, donnant une aura particulière au groupe, qui semble connu du public, étant là aussi une découverte pour moi. Des titres offres des fulgurances jouissives et des alternances salopes d'efficacité. Et ce bordel dans la salle...

Ce premier soir se conclut avec Bain de Sang, qui nous vient de Paris. Offrant un grinding violence hardcore, le groupe ne fait pas dans la demi-mesure. Point de formalise. On atomise, on pulvérise et on dit que c'est terminé la pause. C'est intense, furieux, le chanteur semblant habité. La brutalité du set n'est rien à la furieuse concision des titres, qui sont enchainés. Malgré leur programmation tardive en remplacement d'un groupe, Bain de sang ne faillit pas et sort un set qui a dû calmer les plus récalcitrants, s'appuyant sur ses deux Ep qui atomisent la salle. Ca ressemble à la guerre, en plus convivial et moins de morts (bon, aucun) mais avec une hargne sans limite, pour le plus grand bonheur des amateurs.

le 6 mai: Illegal corpse, Verbal Razors, One day in Fukushima, Taste the floor, LMDA, Inhumate

On rempile pour le second soir. L'affiche est encore folle ce soir, offrant une montée en puissance qui fait sentir que ça va être la guerre. Le public est plus dense dès le début de la soirée (le vendredi étant une journée taf, des personnes arrivaient plus tard).

Illegal Corpse ouvre la soirée. Les nancéens commencent sobrement en nous balançant un thrash hardcore qui ne fait pas rire. Des relents crossovers ponctuent les titres, expéditifs dans le genre, amenant un peu de fraicheur avant le reste des hostilités à venir. Découverte pour moi, directement accroché par l'approche du groupe qui mêle différentes facettes explosives, permettant de pouvoir se péter les cervicales sur quelques passages (oui, vous ne me verrez jamais au milieu d'une salle). Communicatif, le groupe fait ressentir qu'il est content d'être là et la salle le rend bien. Incisif, vindicatif et un joyeux bordel!

Verbal Razors prend la suite. Mot d'ordre: bonne humeur et violence. Les tourangeaux ne font pas dans la finesse, avec un thrash crossover qui permet d'offrir des titres longs et qui n'est pas sans évoquer Suicidal tendencies. Le groupe sort un set efficace, mettant un peu plus la pression avec des titres dont la durée permet d'offrir différents aspects mais toujours avec une hargne certaine. Certainement le groupe qui est la fois le plus musicalement accessible du festival tout en offrant des passages plus brutaux, lorgnant vers un thrash oldschool, avec des moments plus martiaux et un esprit qui va un peu vers le skatecore. En tous les cas, c'est efficace!

Changement de ton avec One day in Fukushima, qui nous vient d'Italie. Cette fois, on sent que la guerre est sur le point de commencer, le groupe balançant un grind à l'ancienne, vindicatif, brutal et dont les racines death s'exhalent. Brutale, intense, le groupe ne fait pas dans al demi-mesure, malgré des titres qui amènent des breaks salopards suivit de fulgurances qui déclenche un boxon monstre dans la salle. L'intensité est montée de plusieurs crans, avec le groupe qui ne laisse pas vraiment de temps de répit.

Les compatriotes de ODIF prennent la suite. Taste the floor monte sur la scène et va clairement te faire gouter le sol. Ne vous fiez pas à l'étiquette du style, un fast thrashcore. Car c'est clairement un groupe qui est là pour démonter le public et amener la folie à monter d'un cran ou deux de plus, à travers des titres concis et efficaces, sans concessions. Dans la salle c'est le bordel, suivant le rythme qu'impose le groupe, le tout toujours dans la bonne humeur. C'est bourrin, efficace, communicatif et convivial. Le groupe fait sentir qu'il est heureux d'être là et c'est l'essentiel!

LMDA va pousser plus loin les potentiomètres de la guerre. Ca sent que ça devient un bordel chaotique dans la salle. Normal, sur scène les strasbourgeois explose tout avec leur mélange entre grind, powerviolence, punk, hardcore et fastcore. Autant dire que le coté chaotique de la musique amplifie la folie environnante. Mais ce chaos reste organisé et putain, le groupe ne fait pas dans la dentelle, amenant des fulgurances qui viennent détruire les cervicales après de soudains breaks redoutables. Et de jouer avec les contrastes musicaux qui sont la clé de la furie dans la salle. Bon et aussi cette communication et cette envie d'en découdre. C'est intense, car dès le premier titre, le groupe ne relaisse pas tomber la pression. C'est fou sur scène, dans la salle, dans un chaos organisé. Un set qui va nous approcher du point culminant du Mosh Fest avec le dernier groupe.

Et le dernier groupe n'est rien de moins que les cultes Inhumate. Et là, c'est clairement la guerre, dès le début. Fort de sept albums et de plus de 30 ans de carrière, les maitres du grind assènent un set brutal, complètement fou, qui explore leur discographie. Dire que c'est intense est un euphémisme. La scène est littéralement habitée et dans la salle c'est l'explosion de folie. Et c'est surtout la guerre. Inhumate s'impose clairement, déployant un set brutal, sans concession, sans temps mort. Ce qui n'empêche pas le groupe d'échanger avec le public et de faire un hommage à Ged de Nawakulture, décédé récemment et qui laisse un vide. C'est aussi la nouvelle officialisée de la fin d'Inhumate en 2025 qui prendra sa retraite. Mais ce petit intermède ne laisse pas le groupe se refroidir et reprend avec verve son set que l'on va qualifier de nucléaire. Le groupe est clairement le groupe qui était attendu et il le rend bien, avec une prestation complètement folle, débridée, menant le chaos au statut d'art. Une magistrale leçon de grind et aussi d'un moment de vie et de partage. Et putain, je le redis, mais quelle folie dans la salle! Le groupe met clairement la salle à genoux.

Et le Mosh Fest n°8 se finit sur cette leçon de brutalité, avec une édition variée mais qui a fait la part belle à la brutalité, la variété des styles mais surtout la bonne humeur, puisque Tristan est l'un des moteurs de ce festival à connaître (tous les ans, début mai). Un sacré travail!

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