

MARGOTH 5
PDF5
Houle et Silhouette
22 mars 2025, l'Antirouille, Montpellier
Photos et vidéos:
Benoit
Le 22 mars dernier, il y avait une date à l'Antirouille qui m'intéressait. Embarquant avec moi Vincent et Thorri (aka l'homme dont il ne faut pas dire le prénom parce que sinon ça casse le mythe (oui, un long aka)), sous le patronage de What The Fest - EX Tenebris LUX, on a pris place dans la salle, en mode tranquille.
On va virer de suite l'histoire du son: son excellent à la salle, très bon. Rien à en dire de mauvais (même en capture vidéo c'est très propre). C'est cool!
Une bonne centaine de personnes (entre 100 et 150 je pense) ont fait le déplacement.
Le temps de boire une mousse et l'horaire étant appliqué à la minute, démarre alors le set de Sihouette, un groupe de Montpellier, proposant un black atmosphérique assez onirique du fait de la présence d'une chanteuse, qui offre un contrepoids au chant du chanteur.
Il y a clairement une atmosphère qui se crée, reposant sur le chant mélodique de Ondine, offrant une opposition marqué au chant de Yhamam, très black. J'ai eut du mal à entrer dans l'univers du groupe. Cela tient de leur approche, qui demande le passage par le disque et plusieurs écoutes, pour pouvoir saisir toute la subtilité du groupe. J'ai donc eut du mal mais le groupe offre une musique qui vaut le détour, où les points forts, en ce qui me concerne, sont les parties black furieuses (vraiment un grand contraste avec les parties plus vers une sorte d'ambient atmosphérique teintée de black (ou l'inverse, le débat est ouvert)). C'est un contraste intéressant et ces aspects sont mis aussi en valeur par un jeu de lumière, oscillant entre une lumière onirique et d'autres plus dynamiques (selon les besoins des morceaux). C'est un élément qui amène une part d'immersion et je comprend que beaucoup ait pu apprécier.
L'autre élément qui m'a vraiment plus, et qui donne une densité et une complexité plus importante, c'est lorsque les deux aspects musicaux se rencontrent, ainsi que les deux chants. On a alors des moments assez dantesques, d'autant que le groupe essaie d'occuper l'espace, tout en restant dans leur concept. Dans ces moments, on est au-delà des contrastes et oppositions, partant dans un univers où l'onirisme devient une lame pour trancher l'âme. Vraiment un élément intéressant pour moi.
Ne connaissant pas le groupe, je n'ai pas pu transposer leur approche sur disque au live, ce qui m'a fait sortir un peu du truc. Mais ce n'est pas un regret, c'est même intéressant car c'est un groupe que j'irai bien revoir, ayant quelques clés pour entrer dans leur univers, d'autant que malgré mon décrochage, je n'ai pas trouvé le set long. Bon point aussi!
Après un changement de plateau, c'est au tour des parisiens de Houle de monter sur scène, avec un changement de ton, de lumière et d'ambiance. Petit aparté: j'ai découvert Houle par la participation de Adsagsona au dernier album de Anthropovore. Une participation intense et furieuse, qui m'a donné l'envie de voir ce que donne en live.
Houle, c'est un concept marin, sur les océans, avec la puissance de la nature. Cela se traduit par un black mélodique où de nombreux écueils brutaux viennent transcender la musique. Le groupe utilise aussi bien un éclairage dans des teintes bleues (dans une large dominance et qui me rappelle Skaphos), habillé en marins, avec un code vestimentaire unique. C'est aussi l'utilisation d'une lampe de marin, d'un harpon... La lumière change parfois, sur certains passages spécifiques, semblant marqué deux espaces différents. C'est bien vu, clairement.
Mais c'est surtout un black mélodique rapide, parfois violent, porté par une chanteuse à la voix puissante et fortement porteuse d'émotions, jouant sur une variabilité du chant, oscillant entre voix black agressive et une modulation avec un registre plus clair. Un contraste intéressant, qui se retrouve dans la musique. Je retrouve ce qui m'a marqué avec sa participation chez Anthropovore (allez écouter l'album 'Parthénogénèse').
J'ai rapidement été embarqué par le groupe, sur leur navire en perdition au milieu des flots déchainés. Si le groupe assure vraiment, je ne peux pas ne aps évoquer le charisme que Adsagsona, prenant le public en témoins de cet embarquement forcé. Forcé mais foutrement immersif, avec une salle qui réagit clairement au set du groupe. Le groupe a livré un set intense, parsemé de fulgurances structurelles et vocales, recélant de multiples idées exploitées à fond, dans l'univers thématique du groupe. Ca fonctionne complétement, d'autant que la chanteuse implique les gens présents, offrant un échange ne passant pas nécessairement par le canaux habituels. C'est simple mais efficace.
La musique, c'est un black mélodique jouant sur des aspects intenses, notamment par les structures des riffs et quelques éléments rythmiques qui vont rappeler l'univers, en même temps que le groupe reste dans un black pouvant offrir quelques passages plus véhéments. Clairement une grosse claque en live!
What The Fest - EX Tenebris LUX a offert une soirée très cool, avec deux groupes partageant deux facettes différentes du black metal et dont le point commun est la présence de chanteuses (partagé avec un chant masculin chez Silhouette et uniquement féminin chez Houle (et quelle puissance!!). Deux groupes à découvrir, si tu ne connais aps et à revoir pour moi.