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Anesthesia, Le carogne, Ambre

Samedi 4 mars 2023, le Kjbi, le Crès

Benoit

De retour au Kjbi avec une affiche qui m'était, dans les 2/3 inconnue. Ambre était le groupe qui m'a fait venir.

Le premier groupe est un duo de Montpellier, nommé Anesthesia, sans doute assez récent. Le groupe, constitué d'un bassiste et d'un batteur, se définit comme faisant du stoner noise. Autant dire que ça titillait ma curiosité. Le duo officie dans un registre instrumental, offrant un travail intéressant sur les sonorités de la basse, arrivant à faire oublier que c'est une basse. Quelques passages très intéressants sur cet aspect ainsi que celui qui concerne les rythmiques. Là, il y a des choses très intéressantes aussi, entre changements de tempos et autres transitions ou montée en puissance mais hélas, il y a un côté frustrant, car j'attendais que ça explose, lâchant complètement la bride. Mais non, les titres se finissaient sur ça.
Un point qui m'a bien gêné est l'utilisation d'un effet spécifique d'une pédale qui faisait un son bien chiant, reléguant la sonorité de la basse en arrière plan, le temps de son utilisation. Pas compris l'intérêt car ça me sortait des moments où je rentrais vraiment dans l'approche du groupe (surtout lorsque le duo développais des rythmiques plus alambiquées ici et là. J'ai eut du mal avec ce duo même si je suis certain qu'il y a un potentiel (référence aux travail des sonorités et des rythmiques).
Bon, clairement, c'est bel et bien du stoner, le groupe amenant une certaine lourdeur (là aussi, quelques trouvailles très sympas!), tout en offrant une oscillation de sonorités riches, pouvant allez parfois vers quelque chose de plus desert rock (qui amène un côté chaleureux.
Mais le point noir est qu'il n'y a strictement rien de noise. Pas une fraction, rien (j'ai voulu cherché sous les enceintes, dans les poches du public, dans des canettes (on ne sait jamais). Que dalle. C'est du stoner, très bien calibré (et même que ça pourrait titiller du sludge). Mais aucun élément noise.
Cela dit, le duo s'éclatait visiblement et c'était assez communicatif avec la salle, même si j'ai eut du mal à adhérer (la frustration de l'absence de noise).

Le second groupe qui prend la relève est un quintet italien, Le Carogne, que je ne connaissais pas, à l'étiquette garage punk'n'roll (tellement restrictif, par rapport à la réalité). Car s'arrêter à juste ça ne correspond pas à la réalité. C'est beaucoup plus riche, très dense. Le groupe a livré un set très intéressant, qui m'a rapidement accroché, déployant des moments où se créait une ambiance particulière du fait de l'utilisation d'un synthé (ça, ça va, c'est assez classique) mais aussi d'un thérémine (et ça, ça l'est nettement moins!), amenant une ambiance où l'oscillation entre punk, garage rock et des éléments plus blues générait une approche renvoyant aux films de SF des années 50.
Très communicatif, le groupe compensait sa limitation de barrière de langue avec la musique et l'énergie qu'il dégageait, tout en cultivant une approche convivial. Le set s'avère très riche, offrant de nombreux détails musicaux, reposant sur une partie rythmique dense, variée mais gardant cohérence entre le style et leur univers assez spécifique.
Le groupe nous emmène ici et là aux confins de certains styles, comme le blues, des relents jazz et une sphère plus globalement axée garage punk, avec cette énergie rock'n'roll mais aussi dans l'approche du style qui enlace les différentes facettes. Ca apporte beaucoup de richesses, de possibilités que le groupe explore mais tout en gardant cette fameuse cohérence qui m'est chère.
Musicalement varié et carré, le groupe nous embarque vraiment dans un univers à la frontière de styles et d'univers, dans un moment parfois un peu hors du temps. Excellente découverte!

Après un dernier changement, les 4/5 d'Ambre prennent place (oui, il n'y avait pas la guitare rythmique). Le groupe nous a donc offert un set plus rock mais avec cette efficacité et surtout, la puissance des instruments derrière. Le groupe de Vichy (enfin, surtout Yvan) assure, avec un côté très convivial, malgré le côté clairsemé du public. Si sur disque les titres sont bons, ça prend clairement toute sa dimension en live, avec cette même énergie et le côté communicatif du groupe, en plus de la bonne humeur.
Le plaisir d'entendre 'Restons vivants' ou 'Danse' en concert est énorme, le groupe jouant la carte de l'énergie, sans prétention, avec sincérité et efficacité. Le chant joue cette veine plus rap, offrant vraiment un impact supplémentaire, en plus de la musique qui peut avoir des aspects qui vont prendre dans d'autres styles, apportant quelque chose en plus. Les titres ont aussi ce côté plus subtil qui joue sur la finesse et la retenue, au besoin des titres, offrant des contrastes très efficaces.
C'est carré, convivial et ça fonctionne terriblement en live, en plus du côté engagé du groupe, qui apporte des informations aux titres. L'absence de la guitare rythmique offre une approche plus rock mais bien massif, avec une énergie communicative. Le set est passé bien vite, du fait de la bonne humeur et de l'efficacité du groupe. Juste excellent.

Une soirée bien sympathique, en plus de la rencontre avec Ambre et d'avoir pu échangé avec le chanteur du groupe.

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