top of page

KUGELBLITZ​

Ce jeune duo évoluant dans une base doom/sludge a lâché un premier album (Pale blue dot) qui fait mouche, en plus d'être très dense et de brasser d'autres éléments et/ou références, musicaux ou culturels. Mélangeant métaphysique, astronomie et religion, il nous offre un concept intéressant dont certains aspects demandaient à être creusés un peu plus. Voici donc les réponses qui suivent des questions (oui, c'est le principe d'une interview...) que le duo à pris le temps de révéler, en t'apprenant des termes qui font bien dans des discutions mondaines.

​

Les photos sont de Hugo Josse.

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

​

 

 

1- Bonjour à vous ! Comment allez-vous, compte tenu du contexte guère festif ? Bon, on va commencer en douceur, calmement : résumez nous l’histoire de Kugelblitz ?


Bonjour, de notre côté ça va malgré plusieurs dates annulées dont celle de la release party de l’album en vinyle...
Mais le confinement nous donne également l'occasion travailler à distance.
On a lancé le projet Kugelblitz il y a un peu plus d'un an et demi environ. On est des amis de longue date qui avons déjà collaboré ensemble sur d’autres projets musicaux auparavant et Kugelblitz est né d’une volonté d’explorer de nouveaux horizons.

2- Bon, je pense que les questions faciles sont passées (ouais, ça en fait peu). Qu’est-ce qui vous a motivé à aller dans ce registre de doom/sludge ? L’amour du style , des affinités, le coté lourd ? Ou alors, chaud, scoop exclusif ? Et, surtout, question qui brûle nombre de lèvres : pourquoi ce nom ?


Ce sont nos influences communes qui nous ont dirigées vers ce style, mais nous avions aussi la volonté de créer un mur de son à deux, ce qui a assez naturellement découlé vers la lourdeur du doom sludge.
Le nom c'est de la faute d'Antoine, c'est un terme d’astrophysique en relation avec les trous noir, c'est une concentration de chaleur et de lumière / radiation tellement intense qu’un trou noir se crée (pour essayer de résumer assez brièvement). Disons que ça définit bien le son qu’on veut produire.

3- Ce qui est aussi un élément de votre musique, c’est que vous y intégrer des éléments venant du punk et du black.

a) Trouvez vous que ces styles peuvent se marier facilement avec la base ?


C'est plutôt un mélange de nos influences, on est pas tellement pionnier dans le mélange de genre, c’est un tournant naturel dans les musiques extrêmes comme par exemple pour des groupes comme Darkthrone ou The Necrodancer.

b) Apportent-ils quelque chose d’important, qui permet d’augmenter l’impact de Kugelblitz ?


Pour le live on veut garder ce côté "punk", on a pas de clic, on préfère faire vivre le morceau comme on le sent sur le moment, qu'il ne sonne pas toujours pareil.. Antoine lance juste des samples one shot pendant certains morceaux.

c) Quelle est la part de complexité à intégrer ces éléments assez différents, structurellement parlant ?


Le tout est de garder une trame cohérente dans les morceaux mais on ne cherche pas vraiment de complexité, de mélange, c’est en fait nos influences qui se complètent naturellement.. et donne le résultat que vous entendez.

4- Vous abordez un concept assez complexe, faisant un lien avec l’astronomie , une forme de cosmogonie et la religion (pour rester simple), par le biais d’une trame narrative constituant le fond de l’album, allant même titiller la métaphysique.

a) Comment vous est venu cette idée, pour le moins inhabituelle ?


Le concept découle d’un mélange de nos inspirations, l'astrophysique, un voyage spatial, le côté secte…
On a fait pas mal de recherches sur ces thèmes et sur la mythologie, la théologie, l’ufologie, les sociétés secrètes, etc…
Kugelblitz s’est nourri de tout ça pour créer et partager un univers singulier.

b) Et quel est le concept ?


Kohrnüu était là, au commencement, dans le néant. Suite à un affrontement avec une autre entité, et a explosé, s'est fragmenté… créant ainsi l'Univers (ce que les Hommes ont appelé le Big Bang).
Depuis des milliards d’années, Korhnüu parcours l’Univers et fusionne l’énergie astrale d’étoiles, de planètes, de trous noirs et de galaxies entières.
Son but ultime est de maîtriser l’espace temps et de reprendre sa forme originelle, pour enfin assouvir sa vengeance.
Un des éléments essentiels pour retrouver sa toute puissance est la haine, et il se trouve qu’elle est cultivée en masse sur une planète, la Terre.
Kugelblitz est là pour enfin révéler la prophétie de son retour, gardée secrète depuis des générations, et annoncer son arrivée sur Terre.

c) Est-il la base du groupe ou n’est-il qu’un aspect de quelque chose de plus vaste, à développer ?


Les deux, on a construit l’album autour de ce thème qui est continuellement nourri par de nouveaux thèmes et morceaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

 

 

 



5- Il y a des références à l’astronomie, dans les titres aussi bien que le nom du groupe lui-même (certaines sont faciles à trouver, les autres demandent une certaine connaissance).

a) Êtes vous amateurs d’astronomie ou du tout, mais pour le concept, vous avez un peu fait des recherches, pour densifier le propos et la trame (bon, je penche pour la première solution, à minima)?


On apprécie tout ce qui touche à l’astronomie, qui a beaucoup guidé nos recherches pour cet album, on est surtout passionnés par tout ce qui dépasse l’Homme, ce qu’on ne voit pas.

b) Que vous apporte justement de toucher à l’astronomie par rapport au concept que vous développer et les dérives vers la métaphysique ?


L’astronomie a été un portail pour poser les bases de notre musique, qui a rapidement débordé vers la métaphysique ainsi que l’aspect théologique.

c) Il y a aussi une évolution, si l’on prend du nom du groupe, en passant par le titre de l’album et certains titres. En tenant compte de ça, il semble qu’il y ait un voyage (qui s’achève sur le super amas de galaxie Laniakea). Peut-on y voir une allégorie et si oui, quelle est sa teneur et son sens ?


L’album est composé comme un voyage, un vaste univers dans lequel on suit les avancées de Kohrnüu vers sa rédemption, une unité dans l’infini.

6- Il semble aussi, de façon plus subtile, que la science fiction soit aussi un élément de Kugelblitz. Quelle est sa part et son rôle dans la musique et surtout le concept que vous développez ? Ou n’est-ce qu’une impression, que vous avez brillamment intégré, dans le but de perdre un peu les gens, dans des circonvolutions qui se valent le relai du concept métaphysique (hop, question bac philo 2021) ?


 Une fois les bases du concept posées, la science fiction s’est invitée naturellement au projet, on la retrouve dans de nombreux éléments, de la pochette, aux paroles, aux sons électroniques, qui font bien souvent appel à l’imaginaire collectif autour de l’espace.

7- Je ne peux pas ne pas aborder Verdun avec vous. Une musique prenant aussi pied dans le doom sludge, plus vers le doomcore chez eux, un concept d’un amiral perdu dans l’espace égrenant aussi des concepts flirtant avec la métaphysique… Est-ce un hasard, donnant un autre point d’approche du style ? Une influence parmi d’autres ou est-ce lié à l’émergence d’un mouvement musical, de quelque chose de plus large (et vous avez des exemples qui appuient ce fait) ?


On ne connaissait pas plus que ça Verdun au début du projet mais on a découvert en cours de route. Les concepts d'astrophysique ou de science de manière générale se retrouvent dans pas mal d’albums récent dans le metal , par exemple avec Suma, Spotlights ou même Meshuggah avec le transhumanisme ou la technologie. L’hybridité de la musique se retrouve bien souvent dans les thèmes abordés.

8- Vous avez des morceaux qui collent au titre auquel ils se rapportent, jouant sur l’ambiance du morceau mais aussi sur la globalité de l’album. Etait-ce un absolu pour vous ou est-ce venu naturellement ?


C’est venu naturellement mais c’était une volonté très présente de vouloir faire un album cohérent, dans son ensemble et dans chacun de ses titres.

9- Cette identité que vous créez tout le long de l’album est très prenante car justement, très travaillé. Et l’un des éléments, dans mon cas notamment, qui me semble primordial, est la basse qui est ainsi omniprésente et permet de jouer sur beaucoup de niveau.

a) Comment est venu l’idée d’intégrer la basse comme telle et aussi d’en jouer, cassant les codes ?


(Simon) Un ami avait laissé une basse 6 chez moi pendant quelque jours, j’ai été fasciné par l’instrument, j’avais l’impression de découvrir un hybride basse/guitare et de pouvoir réinventer ma façon de jouer. J’ai commencé à utiliser des grosses distortions et des effets avec pour la détourner de sa vocation première… Puis j’en ai acheté une d’occasion sur laquelle j’ai fait pas mal de modifications pour en faire un instrument unique en son genre.
J’ai découvert l’instrument au moment ou on était en train de définir le projet, la basse 6 est entré dans l’équation car elle était plus versatile qu’une basse classique et bien plus lourde qu’une guitare normale. En plus, j’en avais marre de casser des cordes et on venait de me voler ma guitare dans un cambriolage, j’avais besoin de me renouveler.

b) Comment vous entendez-vous pour la composition (on sent quand même une complicité entre musicien, sinon la sauce prendrait moins bien) ?


On avait déjà bossé ensemble sur d’autres projets, depuis le lycée, dans un registre plus hard rock/psyché.
Simon est parti de France pendant quasiment 3 ans on a commencé a travailler sur Kugelblitz à distance, un peu avant qu’il rentre.
On a beaucoup appris de ce mode de travail, qu’on pratique en ce moment même avec le confinement, en s’envoyant des patterns de batterie programmés, des riffs, des synthés et autres idées à distance.

c) Quels sont les éléments essentiels pour vous à intégrer dans vos morceaux ? Doivent-ils suivre un fil rouge ou un lieu commun à l’album ?


On ne se fixe vraiment pas de règle ni de cahier des charges, il faut juste que le résultat nous plaise à tout les deux. C’est d’ailleurs vite facile de tomber d’accord à deux, on a une vision commune.
L’album a été composé comme un tout, ce qui assure quand même une cohérence entre les morceaux et une trame commune.

10- Le titre ‘Cosmic convultion’ est aussi un titre qui est diabolique, nom d’une pipe en bois !! Il m’évoque énormément ‘Silver machine’ de Voivod. Quelle est donc cette sorcellerie ? Hasard total ou bien quelque chose de plus sournois ?


Convultion est en fait une contraction de convulsion et convolution. Les réverbérations à convolution sont utilisées pour recréer un espace sonore à partir d’une réponse impulsionnelle d’un lieu. Le but était de recréer un espace vaste comme l’espace et ses convulsions.

11- Il semblerait qu’il y ait deux parties distinctes à l’album, dont ‘S50014+81’ soit la charnière.
a) Ai-je bon (j’espère sinon le reste sera foireux du coup…) ?


Absolument ! C’est le titre charnière entre la face A et B du vinyle.
D’ailleurs la découpe des morceaux a été faite après le mastering pour le streaming, les titres sont tous liés sur le vinyle, il n’y a pas de coupure.

b) Que renferment ces deux parties, d’un point de vue trame et entretien au concept ?


Les deux parties sont pensées comme une sorte de miroir, elles se répondent avec un équilibre, et une structure commune.
Kathedräal est un second départ comme First Among Equals, les deux parties du disque finissent en ambiant, avec un premier track (S50014+81) évoquant un voyage sans fin aux sonorités ethnique, et le deuxième (Laniakea) une sorte de résumé de l’immensité de l’univers.

c) Peut-on y voir un message à la fois très terre à terre et symbolique ?


On a composé Pale Blue Dot comme un univers à découvrir, un voyage. L’album nous permet aussi d’évoquer la place infime qu’on occupe dans l’univers.
Le nom Pale Blue Dot vient d’une description par Carl Sagan (un scientifique américain) d’une photo de la Terre vu de l’espace.
Son texte est en fait un message d’unité face à l’immensité du cosmos. On a voulu jouer avec ces codes pour retourner le problème et parler d’une conquête qui dépasse l’entendement humain.

d) Font-elles appel à une sorte d’introspection ?


A une remise en question permanente qui est le propre de l’Homme, oui.
Sa place dans l’ordre des choses.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​



12- Bon, on va se relâcher un peu et évoquer vos influences, qui doivent être soit large soit très spécifiques.
a) Musicalement, quelles sont elles ? N’aurais-je point évoquer l’une d’elle (avec le recul, de la réflexion et un début de doute certain…) ?


Du metal extrême à la musique électronique en passant par la musique de film ou traditionnelle, la musique brute…. On aime la musique en général, c’est peut-être pour ça que nos frontières sont floues.

b) N’y a-t-il pas des influences et des références qui viennent d’autres sphères culturelles ?


Si bien sûr, de l’art en général, la peinture, le cinéma, la littérature… Tout ce qui nous touche nourri notre univers.

13- Quels sont les métiers (ou études) qui constituent aussi une part de vos vie ? Existe-t-il un lien entre ça et la musique que vous développez ?


Simon est ingénieur du son (d’où l’autoproduction et le challenge de créer un son le plus lourd possible), il travaille dans un centre de recherche, autour de concepts comme le sublime en musique, qui viennent bien sur nourrir la création.
Antoine a fait plusieurs années en école de musique avec une formation en batterie, percussions, MAO, et autres.
Il travaille avec d’autres formations comme les Wealthy Hobos (où on retrouve Simon en ingé son sur le dernier titre!)
On a fait appel à des amis pour réaliser l’album; pochette, graphisme, promotion… On est une bande d’amis qui travaille ensemble sur différents projets.

14- Alors, cette question est intéressante, dans le sens du point de vue, du rapport à la musique…  quand c’est un groupe qui joue dans un registre plus extrême (grind, brutal death, gore noise…). Comment vos proches perçoivent-ils Kugelblitz ? Et qu’en penses Hubert Reeves (oui, il fallait vraiment que je glisse ce nom quelque part…) ? Sont-ils un œil extérieur bienvenu, qui plus est si en plus ils sont étrangers au registre musical ?


Comme je disais, nos amis nous on aidé tout au long du processus, avec regard bienveillant même si le style ne plaît pas à tous.
On a eu la chance d’avoir beaucoup de soutient et de retours positifs.
Hubert Reeves n’a pas encore fait de commentaires à ce sujet, peut-être dans sa prochaine publication !

15- Quels sont les projets à venir pour vous ? Seriez-vous tentez par une date avec Verdun (hum, ça ferait un plateau sympa, si on y ajoute un groupe comme Celeste ou Hypno5e…) ?


On devait jouer avec Verdun le 21 Mai, la date sera sûrement repoussée… Les concerts qu’on avait de prévu (Toulouse, Bordeaux, Angers, Nantes, Paris) sont pour l’instant reportés, on verra comment la situation évolue…
Sinon on va continuer à diffuser le message de Kohrnüu à travers ce premier album, faire de la promo sur les ventes de notre vinyle, t shirt, patch, disponibles sur notre bandcamp.
Et on travaille actuellement sur une suite à ce premier opus.

16- Merci à vous d’avoir pris le temps de répondre à mes questions. C’est à vous de conclure !


Merci à toi pour l’intérêt que tu portes au projet, on espère tous se retrouver bientôt, en dehors de chez nous !  

PROMO PIC 2020 2 copyright Hugo Josse.jp
_HJS2305.jpg
PROMO PIC 2020- copyright Hugo Josse.jpg
bottom of page