top of page

2020 Kugelblitz

Dématérialisé 8 titres

Durée : 43’55’’

kugel.jpg

Kugelblitz est un jeune duo parisien, un peu fou, de doom / sludge basé sur une basse 6 cordes et une batterie. N’étant pas suffisant pour être un peu à part, tout, du nom du groupe au concept tourne autour de l’espace (j’entends le cosmos). Donc, si je résume : du doom sludge, en duo, avec une basse (du coup c’est plus percutant) touchant à l’espace, le plus proche que je peux mettre avec eux est Verdun et son concept de cosmonaute perdu dans l’espace. Sauf que Kugelblitz va plus loin dans les références cosmologistes et adopte une approche pour le moins différente.

Le duo développe en effet une mythologie spatiale, avec une dérive religieuse (dis comme ça, c’est bizarre…). Dans cette approche conceptuelle, je retrouve beaucoup de terme qui me sont familiers (car grand amateur d’astronomie et de cosmogonie) mais aussi une certaine forme de folie que le duo dissémine à travers ses 8 titres.

Les titres sont eux aussi un peu dans un cadre peu usuel, car du doom sludge, les gars peuvent aller flirter avec d’autres styles, comme le black par exemple, lors de phases dont certaines frôlent le coté épique. Et tout ça, juste avec une basse, une batterie et une voix… Et souvent, un coté groovy inattendu !

Les titres sont certes longs (bon, dans le registre, c’est logique) mais n’en sont pas moins accrocheurs, du fait de la structure propre à chacun. Poussant passer de moments assez lourds à d’autres plus intimistes, le duo n’oublie pas non plus d’amener des passages fulgurants, effleurant une violence intense, par une rythmique sous acides (ouais, il y a beaucoup d’acides dedans).

Ha oui, c’est de putain de massif, vraiment. Et ce n’est pas que lié à la basse, il y a aussi le jeu de celle-ci mais surtout la symbiose qui se pose entre les deux types. Mais ce coté massif n’empêche pas de partir parfois loin, très loin, égarant un peu l’auditeur mais revenant par surprise amener un élément qui fait le lien, semblant amener des réponses à des mystères lointains.

Ce qui est aussi intéressant, ce sont les évocations que le groupe peut nous amener sur un plateau (Voïvod et le titre ‘Silver machine’) que l’on ressent fortement sur ‘Cosmic convultion’, dû à la fois par le morceau lui-même et aussi la voix. Ou même d’autres références musicales, plus dans des styles qui soudainement explosent aux oreilles, n’en n’ayant rien à carrer de l’avis, puisque cela est imbriquée de façon naturelle dans l’essence des titres. Mais gardant toujours cette base qu’est la leur. A l’image de ‘S50014+81’, à la fois quelque chose proche d’une sorte de musique traditionnelle, d’un coté world mais avec cette base en sous-bassement, auquel des éléments renvoient au concept. Des fous, je vous l’avais dit !

Il y a peu d’autres éléments en plus, mais ceux-ci sont mis avec parcimonie et subtilités, en lien avec le concept lui-même, comme ses sonorités qui évoquent l’espace (en faisant appel à notre perception modulé par le cinéma). Cela évite une possible saturation (que l’on a plus dans le son de la basse) ainsi qu’elle facilité que le duo refuse nettement, préférant miser sur leur savoir faire.

Et d’utiliser la basse à la fois comme telle et comme guitare dans le même temps.

La voix de Simon, vraiment rauque, colle parfaitement à) l’approche du groupe et permet même de s’enfoncer encore plus loin dans les profondeurs du concept, servant de catalyseur au voyage que le duo nous propose. Il n’hésite pas à la moduler au besoin, en jouant un peu, permettant d’ouvrir des atmosphères différentes ici et là.

Et tout ça, juste avec une basse, une voix et une batterie. Bordel. Car le groupe nous emmène dès le début vers un périple spatial qui nous emmène vers les confins de la musique, et du super amas de galaxie auquel on appartient, amenant des passages à la fois immersifs et presque introspectifs.

En ce qui me concerne, c’est une excellente découverte que je vous recommande chaudement !

bottom of page