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Truie, le meilleur groupe du monde, selon certains, constitué de deux membres (donc, oui, c'est un duo) a répondu à quelques questions, dans la continuité de leur album 'Ménophilie' que je ne peux que vous recommander chaudement. Et de s'offrir l'occasion de parler de quelques sujets pointus, voire techniques, dans une interview qui vous offrira un excellent moment. Kaan et Eric ont répondu de manière collégiale à celle-ci.

1-Salut à vous deux ! Comment allez-vous en cette riante journée ? Vous sentez-vous prêts pour le flot de questions à venir, qui vous pousseront dans vos derniers retranchements (ou pas) ? On va commencer simple, facile : narrez-nous la belle histoire de Truie !

Le concept TRUIE est né dans le milieu des années 2000, sortant tout droit du cerveau quelque peu tourmenté d’Éric. L’idée était simple : Éric composait des morceaux puis invitait des potes à pousser la chansonnette. Un peu de blast, un peu de riffs qui pètent à la gueule, du growl et des samples de cul. C’est une dizaine d’années plus tard que Kaan, qui avait participé à l’enregistrement de quelques-uns de ces premiers morceaux, propose à Éric de reprendre le concept avec plus de sérieux et sous la forme d’un vrai groupe. TRUIE renaît donc de ses cendres en 2017 pour devenir la machine à fric que l’on connaît aujourd’hui.

2-Quel nom incroyable que Truie ! Mais à quoi fait-il référence, en dehors de la femelle du goret, du poisson mal orthographié ? Evoque-t-il une insinuation peu glorieuse faisant une comparaison animal / humain ou une erreur de prononciation d’un groupe commençant un titre à un concert et où le batteur aurait dit ‘un, deux, truie’ en tapant ses baguettes ?

La légende raconte qu’Éric cherchait un nom de groupe simple et explicite. Il a eu deux idées avant la bonne, mais il n’était pas totalement satisfait de ces dernières. Un ami lui a donc dit de chercher un peu plus car « jamais deux sans truie »… Toutoutcha !

Plus sérieusement, TRUIE c’est court, c'est animal, c’est beau et ça sous-entend beaucoup de choses… à l’auditeur de se faire sa propre interprétation.

3-Vous allez frontalement dans l’exploration merveilleuse des déviances sexuelles, dont le titre de l’album est l’une d’entre elle, bien spécifique. Si je ne m’abuse, toute la France se pose la même question : pourquoi celle-ci ? Pourquoi la ménophilie et pas une autre ?

Nous avions en tête beaucoup de différentes pratiques considérées comme déviantes pour nommer cet album. Toutes auraient pu faire l’affaire puisque notre invitation au public est de sortir des sentiers battus et de se laisser aller aux fantasmes les plus sauvages, sans jugement aucun. La ménophilie concerne la période de menstruations des femmes, et quoi de plus naturel que les règles ? Nous y avons vu un lien direct entre le sexe, notre thème de prédilection, et les menstruations. Ce sont deux sujets quelque peu tabous mais naturels qui ne devraient faire rougir personne.

Nous sommes aussi particulièrement attachés au visuel de nos œuvres et la ménophilie offrait un champ des possibles incroyable en termes d’artwork, entre la couleur rouge liée au sang, le sang faisant lui-même écho à quelque chose de très métôl et l’idée de plaisir liée à tout cela. Tout était réunis pour créer un artwork de fou.

4- Ne trouvez-vous pas trop populiste de parler de la ménophilie, au risque de déclencher des polémiques aux repas familiaux dominicaux ?

Loin de nous l’idée de diviser les gens. Nous voulons, au contraire, les rapprocher autour de sujets légers. La ménophilie devrait donc apaiser les discussions dominicales… on ne serait d’ailleurs pas surpris de voir tonton Gui s’enfermer dans les chiottes avec tatie Ginette et ressortir avec les moustaches.

5- Bon, on va se recentrer un peu pour parler de la musique elle-même. Vous abordez le grind par un angle plus aigu (un débat existe entre obtus et aigu) car vous injectez une approche plus électro / cyber.
a) Déjà, aigu ou obtus ?

b) Est-ce un besoin de mêler d’autres éléments (en l’occurrence de l’électro) afin d’enrichir la musique et de vous ménager des possibilités d’explorations musicales ?

Déjà on va répondre « obtus », nous qui préférons que les choses soient généralement bien ouvertes devant nous. On peut toujours transformer un angle aigu en obtus mais ça nécessite souvent un peu de salive et beaucoup de temps.

Ensuite concernant notre approche « électro », nous ne pensons pas développer plus l’électro que les arrangements symphoniques par exemple. Nous considérons chaque morceau comme une petite histoire qui doit développer des ambiances propres. Pour ça on ne se fixe aucune limite sonore, et l’usage de synthé et d’arrangements de manière générale devient vite primordiale pour imager l’univers que nous créons dans nos chansonnettes. Musicalement parlant nous devons aussi avouer raffoler des synthés en tout genre qui viennent gonfler nos morceaux. Ils ajoutent clairement un côté plus léger et décalé à des riffs qui peuvent de temps en temps nous faire couler un peu du cul. Donc en gros, pour répondre à ta question b) on va dire : oui.

6- Votre grind puise aussi dans la sphère du brutal death (entre les vocaux et le choix des tempos plus lourds ou certains riffs). Est-ce une façon pour vous de lier les deux, de rappeler que les deux sont proches et que, de toutes façons, c’est votre disque, vous faites ce que vous voulez ?

Il est vrai que notre musique se rapproche plus du death metal que du grind pur et dur. En fait, quand on compose on ne se pose même pas la question du style global. Ce sont naturellement des riffs death qui sortent, avec des passages plus grind et des sonorités sur certains riffs que l’on pourrait considérer comme blackeux. Le choix final du son des guitares en fonction des riffs aura aussi son impact sur la couleur générale du style, pouvant osciller entre brutal death et death old-school en mode full HM2. Au final, et tu as raison, quand on compose on fait exactement ce que l’on veut et surtout ce qui nous donne le plus de plaisir.

7- En plus d’avoir un talent exceptionnel, vous amenez nonchalamment une notion d’instruction à travers certains titres, comme, au hasard total, ‘Comment on fait (vraiment) les bébés’.
a) Est-ce un besoin d’apporter votre savoir au plus grand nombre ?
b) Avez-vous des velléités de rentrer dans l’éducation nationale ?

TRUIE est le plus grand groupe du monde. Nous pensons avoir été touchés par la grâce de Dieu à la naissance, et tout comme Jésus, nous nous sentons le devoir d’illuminer les lampes, pas tout le temps allumées à tous les étages, de l’humanité. Dire qu’il y a encore des gens qui pensent qu’on fait les bébés autrement qu'à trois et par le cul…

8- Un peu plus sérieusement, votre album semble promener l’auditeur au sein d’une soirée mondaine élitiste que je qualifierai de partouze éclatée.
a) Est-ce le cas ?
b) Est-ce une manière d’amener du second degré dans des thématiques certes, parfois un poil pétées, en même temps que d’offrir un moment de lâcher prise ?
c) Les intros et certains éléments apportent une atmosphère singulière à l’album. Est-ce un choix réfléchi (qui implique du coup un grand sérieux) ou est-ce un total hasard, bien heureux certes, mais total hasard (mais pas Thierry) ?

Est-ce que tu viens de volontairement mentionner Thierry Hazard ?

Pour répondre à tes questions, notre introduction image notre invitation à la décadence que nous apprécions énormément, et rien n’est le fruit du hasard. L’auditeur est effectivement plongé dans une boite de nuit à la musique douteuse, qui représente la société normale que nous fréquentons au quotidien… Il lui faudra prendre une porte secrète pour accéder à un tout nouveau monde où la musique est bien meilleure et les personnages plus accueillants… Cette seconde partie représente notre main tendue, une invitation à lâcher prise.

Pour nos thématiques, nous ne nous prenons pas vraiment au sérieux et ne portons pas spécialement de message engagé. L’écologie, la politique c’est quand même beaucoup plus chiant que de parler de gag ball et autres poings dans le cul non ?


9- Que dites-vous dans les paroles et peut-on raisonnablement sentir un côté engagé dans certains titres (‘#pute’) ?

Nos textes sont pensés comme des vers de poésie. Ils content des petites histoires fictives ou bien réelles et comme dit précédemment ne portent aucun message particulier.

#pute ne se veut aucunement engagé. C’est un texte simple, inspiré d’une histoire vraie. L’histoire d’une femme en mal de reconnaissance qui se sent finalement exister lorsqu’elle vend des photos et autres vidéos d’elle dans des situations quelque peu cocasses, et souvent sans vêtement. Le terme de « pute » est utilisé ici en tant que terme purement populaire et le hashtag représente le côté numérique du monde dans lequel nous vivons. Libre à chacun de se faire sa propre opinion concernant cette nouvelle mode des comptes mym et autres onlyfans, qui, si nous réfléchissons bien, peut indiquer un grave problème de société.

10- Est-ce facile d’écrire les paroles sans se fendre la gueule et avoir un fou-rire toutes les deux minutes à l’écriture ?

Lors de la première lecture des textes à deux, il y a bien quelques punchlines qui nous font marrer. Le plus dur n’est pas tant d’écrire des saloperies, mais plutôt de les chanter au micro pendant les prises. Kaan a souvent du mal à garder son sérieux pendant les enregistrements quand il voit Éric pouffer de rire derrière la console.

11- Mine de rien, en plus de votre talent, vous démontrez que vous avez une grande culture. De combien de pays vous êtes-vous imprégnés de pornos avant la conception de l’album ?

On est attaché à la France et souhaitons au maximum mettre nos artistes nationaux au premier plan. Nous aimons le grand cinéma X, mais trouvons de sacrées pépites dans le domaine de l’amateurisme français. Il y a un rapport à la réalité que nous apprécions et les gens sont fascinants au lit.

12- Ce qui est intéressant et dont je n’ai pas parlé encore, c’est que vous injectez des éléments venant du black, offrant des passages fulgurants, décalés et amenant une certaine noirceur, dans le contexte global de teinte plus rose.
a) Est-ce la réponse à un besoin lors de la conception et si, oui, quel est-il ?
b) Vous l’utilisez à la fois pour des contrastes et amener cette dimension plus abstraite du fait de ce contraste. Quelle est l’idée derrière et cela a-t-il changé certains titres par rapport à leur forme originelle ?

Nous mettons au service de notre musique toutes nos influences et le black metal est un style que nous apprécions particulièrement. Nous adorons ses sonorités et la couleur qu’il dégage. Malgré le côté décalé de TRUIE, et son aspect potache, nous maturons notre musique longtemps et la pensons avec sérieux. Ajouter ici et là des petites touches black metal donnent, selon nous, du relief à nos compositions et nous aimons tout simplement cela. Il faut savoir que nous ne nous refusons absolument rien. Si demain pour la pertinence d’un morceau nous devons développer une mélodie purement new wave, nous le ferons sans aucun souci.


13- Avec votre approche et les sujets abordés, on ne peut pas ne pas penser à Gronibard (mais avec une voie différente dans l’exécution). Donc on arrive à une question à tiroir qui va être étrange sûrement. Ou pas.
a) Quelles sont vos influences du coup (et qu’en est-il de Gronibard) ?
b) D’après vous, quels sont les éléments qui vous éloignent de l’approche du groupe susmentionné deux fois déjà ?
c) Pensez-vous que c’est une question de maturité différente (mais aussi d’expériences, d’environnements, de rencontres, de climats, de repas, du catalogue Dorcel épuisé…) ?
d) Pourrait-on rêver d’une tournée rencontre entre Truie et Gronibard (ou, quelque part, c’est le même combat) ?
e) D’ailleurs, pensez-vous partager la même philosophie de vie et être un élément de la contre culture mais pour le cul (mais en plus sauvage, faut pas déconner) ?
f) Aimez-vous les questions à petites lettres ?

Niveau influences ça tape large et bien au fond. Nous pourrions mentionner All Shall Perish, Cannibal Corpse, Terror ou encore Dissection. Mais il ne faudrait pas non plus oublier Benighted, Aborted ou encore Kronos.

Gronibard est bien évidemment une source d’inspiration. Nous sommes fans de ce groupe alors ne nous mentons pas, l’idée des samples de cul ça vient d’eux initialement, et ils faut bien admettre qu’ils sont les maîtres en terme de punchlines !
Ce qui nous différencie toutefois, c’est tout simplement la musique composée. Gronibard œuvre dans ce que l’on qualifierai de goregrind, TRUIE fait plus dans le death metal. Ceci est probablement le résultat de nos goûts qui diffèrent puisque niveau maturité, nous devrions être au même niveau… Preuve en est d’ailleurs, les deux groupes ont utilisé le même sample pour une chanson… sauras-tu reconnaître lequel ?

Concernant ta question d’une potentielle tournée Gronibard / TRUIE, il n’est pas interdit de rêver. Nous allons commencer à travailler en vue de proposer TRUIE sur scène, ce serait donc un honneur que de partager l’affiche avec les big boss que sont Gronibard un jour. Nous croisons les doigts pour que cette rencontre se fasse.

14- Vous a-t-on déjà dit que vous étiez très photogéniques vocalement ?

C’est un compliment que l’on nous fait assez régulièrement oui. Qu’il vaut mieux nous écouter que nous voir pour une érection réussie…

15- Vous accordez de l’importance aux visuels car même si ça peut être salace, il y a toujours un certain esthétisme ou une volonté d’offrir un visuel soigné en décalage par rapport au contenu.
a) Qu’est-ce qui vous guide dans le choix des visuels ?
b) Revêtent-ils une importance pour vous ?
c) Comment utilisez-vous le pouvoir des visuels ?

Les visuels sont très importants pour nous. Ils participent à la création de notre univers : la dualité entre le beau et le cracra. Nous aimons mettre à profit le sens de l’interprétation de nos auditeurs pour véhiculer nos saloperies. C’est un jeu pas toujours facile à réaliser, mais quand ça tombe juste, il y a quelque chose de jouissif. Nos visuels, sans lettrage, sont plutôt très propres et beaux, et pourtant, il nous suffit d’ajouter un mot pour que cette belle image prenne un sens plus répugnant.

Nous voulions éviter de tomber dans le premier degré en proposant des pochettes ultra cradingues. Nous pensons que se démarquer, aussi par le visuel, est important artistiquement parlant.

16- Une sodomie par le cou, on appelle ça comment ?

Facile, une trachéotomie. Mais les médecins ne sont pas joueurs, ils y foutent un tube en plastoc plutôt que leur gourdin.

17- Quel est pour vous l’élément essentiel à Truie ?

D’avoir ce petit truc - et on ne parle pas du sexe de Kaan - qui à un moment donné va surgir pendant le morceau. Que ce soit un sample, une mélodie au synthé ou un changement radical d’ambiance, nous aimons que TRUIE surprenne. Nous imaginons d’ailleurs assez bien nos auditeurs enchaîner les titres de nos sorties simplement par curiosité de savoir jusqu’où nous avons décidé d’aller, et quelle connerie les attend au tournant.

18- Quelle est la déviance sexuelle que vous trouvez la plus fun et à contrario, celle qui est la plus étrange et malsaine ?

Nous allons manquer d’originalité mais nous trouvons l´éproctophilie particulièrement sympa et super excitante ! Il y avait eu, il y a quelques années, un buzz là-dessus avec des vidéos venant du Brésil. Toute notre jeunesse…

Nous aimons aussi de temps à autre nous tremper les couilles dans des bols de pisse que nous remplissons l’un pour l’autre.

Concernant les pratiques les plus malsaines, nous parlerons plutôt d’une position qui nous dégoûte et met vraiment l’Homme, avec un grand H, au niveau des animaux : le Missionnaire. Quelle horreur bordel ! Quelle est la prochaine étape ? S’embrasser et se dire je t’aime ? Le monde va vraiment mal.

19- Quelqu’un qui se masturberait avec des chips aux vinaigres en regardant un épisode de Oui-oui rentre-t-il dans une catégorie ?

La catégorie des génies.

20- Avez-vous des métiers ou activités à coté de Truie ? Ou non, point besoin, Truie vous apporte la sécurité financière, alimentaire, sociale et un bon magret parfois ? Est-ce lié à la musique, à l’industrie du porno, aux deux ou rien de tout cela, vous acceptez de casser le mythe ?

TRUIE nous paie vraiment généreusement mais nous voulons garder les pieds sur terre, donc nous nous forçons à travailler un peu. Éric tient Notos Productions, son propre studio spécialisé dans les musiques extrêmes, situé au Pays Basque. TRUIE enregistre d’ailleurs toutes ses sorties là-bas.
Kaan, au vu de sa passion pour les relations humaines, s’est vu offrir un poste en tant que responsable des Ressources Humaines dans une boite sur Barcelone.

21- Plus sérieusement, est-ce simple de concilier Truie et vos vies privées et professionnelles, ne serait-ce aussi qu’avec le décalage engendré entre Truie et le quotidien ?

TRUIE représente à nos yeux une activité privée quelconque. Certains jouent à la pétanque, nous on fait du death metal en parlant de cul.

22- Et que pensent vos proches de tout ça ? Vous comprennent-ils, sont-ils un soutien ou au contraire, les soupçonnez-vous de fomenter une action contre vous, alliant unité psychiatrique, thérapie à base de Dora l’exploratrice et une cure de tic-tac ?

Nos familles nous ont reniés depuis longtemps. Elles n’acceptaient pas le fait que nous soyons aimés par autant de personnes. Mais il a fallu qu’elles se rendent à l’évidence : nous sommes des rockstars internationales et de ce fait, nous appartenons au public. Au moins un petit peu…

23- Avez-vous une progression dans l’univers de Truie, allant plus loin dans l’univers des possibles lié au porno, au milieu du sexe et de l’industrie pour adulte ou pas du tout, ça dépend des magazines que reçoit votre voisin mais qu’à chaque fois, ventre bleu, le facteur se trompe de boite aux lettres ?

Il est clair et net que TRUIE continuera de parler de cul. Satan, les meurtres, l’écologie, la politique, la religion, voilà des thèmes chiants à mourir. Alors qu’une belle chanson qui parle de s’enfoncer des coton tiges dans l’urètre, c’est quand même autre chose non ?

Il y a bien une idée de concept que nous avons en tête pour une prochaine sortie et qui demanderait la participation de nos fans les plus fidèles, et les plus cochons… mais nous ne pouvons pas en dire plus pour le moment.

24- A l’heure de la technologie à outrance (y êtes-vous déjà allés, il paraît que c’est beau Outrance), pensez-vous qu’il faut savoir revenir aux fondamentaux parfois (peut-être même aux fondements, notamment dans le porno) ?

Le monde évolue et avec lui notre manière de consommer. Le X est clairement devenu un truc énorme dans nos sociétés et peut-être qu’il nous est balancé à la face un peu trop facilement… Après, nous, tu sais, de toute façon tout ce qu’on nous balance à la face on a tendance à aimer ça. Nous ne sommes pas là pour développer ce vaste ce sujet. Nous prenons le monde comme il vient et tel qu’il est. Comme nos fans d’ailleurs !

25- Quels sont vos goûts en dehors de vos influences musicales ? Que ce soit la littérature, le cinéma, les loisirs (l’onanisme n’est pas vraiment un loisir mais pour certains une vocation) ?

Après le cul, Kaan passe beaucoup de temps à bouffer. Il adore les plaisirs simples, les longs et bons repas souvent bien arrosés. Il a aussi appris à lire il y a peu et a du coup englouti bon nombre de Lovecraft, auteur cher à notre cœur dans ce milieu, Poe et autre King. Il voyage aussi beaucoup et participe à un grand nombre de festivals chaque année.
Eric de son côté, quand il ne fait pas de la musique, a une grande passion pour le cinéma, la lecture et les jeux vidéos.

26- Est-ce facile d’être le meilleur groupe du monde tous les jours, et cela déclenche-t-il la jalousie de groupe comme, au hasard, Metallica, Sepultura, Iron Maiden, Devil Driver, Morbid Angel, Jean Louis Aubert, Jul… (mais pas Pleymo, je sais qu’ils ne se font pas de bile) ?

Metallica, Iron Maiden, Sepultura ? Aucune idée, jamais entendu parler… encore des mecs qui tournent dans des bars et pensent être des stars, c’est ça ?
Être le meilleur groupe du monde est un régal ! Imagine, le nombre d’heures à travailler ton instrument, les sommes dépensées dans du matos, la pression pendant les enregistrements et surtout, les sommes astronomiques que l’on dégage après autant de sacrifice ! Honnêtement, la vie de musicien est beaucoup trop simple et confortable.

27- Arrivez-vous à gérer la horde de fans qui vous harcèlent chaque jour, dans le flot ininterrompu certain(e)s voulant vos corps dans le délire de la luxure ?

Tu sais, quand on voit le troupeau arriver, on déballe nos engins et on laisse la plèbe faire mumuse avec. C’est pas compliqué.

28- Quels retours avez-vous de Ménophilie et envisagez-vous de faire des concerts (profonds et immersifs) ?

Ménophilie est le meilleur album jamais composé. Les retours sont évidemment incroyables. Des compositions riches, des arrangements majestueux, une technicité qui frôle le génie. Nous allons te parler franchement : le fait que tu poses la question est presque insultant.

Nous devinons une envie lubrique de ta part de nous voir jouer avec nos manches sur scène… tu aimerais ça hein ? Et bien range ta bite et rassure-toi, nous allons entamer le travail afin de tenter l’expérience live. Ça ne va pas se faire tout de suite, mais le projet est dans les tuyaux. Une chose est cependant à garder en tête : si nous ne sommes pas satisfaits du rendu live, TRUIE restera un projet studio.

29- Quels sont vos projets à venir ? Et avez-vous d’autres projets musicaux ?

Nous allons continuer de promouvoir autant que l’on peut Ménophilie, avec l’aide des différents webzines, radios et passionnés qui nous donnent la parole, afin que notre musique soit partagée au maximum. L’idée étant bien sûr de bénéficier d’une certaine renommée qui ferait que notre prochaine sortie soit plus facile à produire.

À côté de TRUIE, Éric joue dans Infero Lasta, un groupe de stoner/death/sludge/fuzz accordé très bas, et Kaan est bassiste dans un groupe de punk/hardcore espagnol, Mala Bëstia, qui vient tout juste de voir le jour.

30- Merci d’avoir pris de votre temps pour répondre à mes questions. Je vous laisse le bonheur absolu de la conclusion !

Nous avons pour habitude de toujours conclure sur le front de nos interlocuteurs, mais ce coup-ci j’imagine que nous devrons simplement te remercier pour cette interview quelque peu différente mais qui nous a permis de nous exprimer sur des sujets encore jamais abordés. Merci pour ta passion et pour ton intérêt envers notre art. Un grand merci aussi aux lecteurs qui prendront plaisir, nous l’espérons, à lire ce pavé dégoulinant. Nous espérons vous rencontrer tous très bientôt IRL.

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