1- Bonjour à vous ! Comment allez-vous en cette étrange période de fin d’année prenant des accents bizarres ? On va commencer simplement : contez nous la belle histoire de Stone Horns !

(Devf/chant) Bonjour Margoth Webzine ! Nous sommes Stone Horns, groupe de groove/death metal avec influences black fondé en 2016 à Marseille par moi-même, Devf, chanteur. Après un premier album auto-produit en solo en 2018 avec la collaboration d'Antoine (guitare) pour les solos et Raph (AcoD) pour la composition des drums, le reste de l'équipe rejoint le groupe (Vincent/basse, Loïc/batterie), répondant au désir du public de voir le groupe exister. S'en sont suivies une vingtaine de dates entre Mai 2019 et Février 2020, sous le nom de « The Beast Inside Tour ». Le groupe enregistre par la suite son deuxième album « Rise of Apophis » durant l'été/automne 2020 pour sortir celui-ci au printemps 2021.

2- On va aussi régler de suite ce qui se cache derrière le nom du groupe, Stone Horns. Est-ce qu’il y a une référence à une mythologie, un univers fantasy ou non, du tout, vous trouviez le nom (trouvé en jouant au scrabble) terrible ?

(Devf/chant) Et bien figure toi que c'est bien le nom qui m'est venu en tout premier au début de l'histoire. J'ai par la suite essayé de trouver autre chose mais finalement c'est bien le nom de Stone Horns qui est resté, aucune légende autour de notre nom donc !

3- Votre approche musicale est très directe, radicale et un peu particulière. Vous offrez un death bourrin groovy teinté de black. Est-ce un choix dès le début ou une évolution qui a peaufiné cet art de la brutalité ?

(Devf/chant) Au début, le style était disons «  plus calme ». L'arrivée des musiciens a vite démontré que certains titres du premier album n'étaient pas au bon tempo pour la scène, on en a donc accéléré certains. Notre deuxième album, « Rise of Apophis », est lui taillé pour le live de bout en bout (ormis « Night and Day »qui fait office d'interlude). Chez Stone Horns, on ne se bonifie pas avec le temps, je dirais plutôt qu'on se « bourrinifie ».

4- Rise of Apophis, votre petit dernier est un véritable brûlot. Sur votre base musicale vous développez un concept semblant puiser dans la mythologie égyptienne, auquel il semble aussi se rattacher une symbolique. Pouvez-vous développer le concept qui se dissimule derrière l’album ?

(Devf/chant) " Rise of Apophis " est un concept-album. Et je pense que tous nos disques seront des concepts. Je trouve cette approche beaucoup plus intéressante et surtout ça permet d'avoir un fil conducteur et aussi une certaine homogénéité. La thématique du premier album était donc " The Beast Inside ", je vous fais pas un dessin... Pour ce nouvel album, j'ai fouillé un peu dans les différentes mythologies et je suis tombé sur Apophis, enfant né de la plus horrible des façons et informe, il a été rejeté pour être élevé aux Enfers... Charmante introduction me direz-vous ! J'ai un peu réécrit l'histoire d'Apophis à ma sauce mais la finalité restant la même, son désir de vengeance envers la race humaine. Je n'irai pas plus loin pour garder un petit peu de surprise aux lecteurs/auditeurs.


5- Est-ce un élément important pour vous de lier l’univers déployé sur l’album avec votre approche musicale ou là encore, ça s’est fait comme ça, naturellement ?

(Devf/chant) Cela c'est fait assez naturellement, effectivement. On ne s'est pas dit « Il faut absolument faire des mélodies orientales ». C'est venu dans la composition, à son service. Ensuite, oui, cela est tout de même beaucoup plus intéressant si l'on retrouve l'esprit de l'album dans la musique, c'est important.

6- Avec votre premier album, The beast inside, il semble que vous soignez si ce n’est un concept, une sorte de fil rouge.
a) Quelle est la source derrière ces deux albums ?
b) Entretiennent-ils un lien ensemble ou sont-ils indépendants, bien que rattachés par ce potentiel fil rouge ?
c)Suivez-vous un développement, qui va servir à évoquer quelque chose de plus ambitieux ?

(Devf/chant)a) La source de « The Beast Inside » : C'est en fait une nouvelle que j'ai écrit qui a servi de base aux paroles de l'album. Cette histoire est en même temps personnelle et impersonnelle, car elle peut s'appliquer à tout le monde, mais je l'ai écrit avec mes tripes. On y découvre la bête qui est en nous et jusqu'où on doit aller pour se battre contre elle, et « peut être » pouvoir triompher. Le deuxième album lui, est tiré de l'histoire d'Apophis, mais j'ai ici seulement remanié l'histoire.

b) Les deux albums sont indépendants l'un de l'autre.

c) En revanche, on se pose encore la question de si le prochain album, déjà en cours de composition, sera une suite de « Rise of Apophis » ou bien un élément indépendant. A suivre !

7- Vous offrez ainsi un condensé extrême avec Rise of Apophis. Et le coté black qui est présent appuie l’aspect mythologie (au sens large). Du coup, l’ajout des relents black est-il un choix réfléchi pour impacter les titres et appuyer l’atmosphère et la thématique ou découle-t-il simplement de l’évolution normale des choses ?

(Devf/chant) Ces relents black sont eux aussi venus naturellement. Du fait de l'arrivée des musiciens dans le groupe, car « The Beast Inside » est un album solo. On a tous nos influences, et elles évoluent perpétuellement. La thématique étant assez sombre ici, l'on s'est permis de retranscrire ça musicalement. Le black est assez représentatif d'un certain côté dramatique qui nous appelle un peu vers lui.

8- Le choix des styles, avec le groove, est-il facile à mettre en place ou bien au contraire, du fait des particularités, certains éléments demandent un peu plus de travail ?

(Devf/chant) Bien sur, cela demande du travail. Les titres ne viennent pas tous seuls. On travaille beaucoup en binôme avec Antoine (guitare) pour ce qui est de la composition. On est assez complémentaire et on a maintenant l'habitude de travailler ensemble donc on arrive à avancer assez vite. Ensuite on réécoute, on peaufine, on change carrément des parties. Chaque chanson a un peu sa timeline est elles sont toutes différentes de ce côté là. Certaines sont très vite terminées, d'autres mettent beaucoup plus de temps. Certaines sont le fruit d'un seul cerveau, d'autres le fruit de deux. On ne force pas les choses et c'est ça qui est très cool dans Stone Horns.

9- A l’écoute, on s’imaginerait bien une orgie entre Machine Head et Devildriver, mais sous acides (à minima). Ces groupes font-ils partie de vos influences et d’ailleurs, quelles sont vos influences ?

(Devf/chant) Tout d'abord merci pour ce compliment. Le but de base de Stone Horns à sa création était de créer cette « orgie » comme tu l'appelles (rires). Force est de constater que cet objectif est rempli car la comparaison est souvent citée. Etre comparés à ces deux poids lourds, c'est vraiment quelque chose. Maintenant à nous de savoir nous démarquer un peu tout en gardant cet esprit que l'on a depuis le début.

10- Vous êtes de Marseille. Il y a une scène là-bas, ainsi que des structures. Mais est-ce facile d’exister en tant que groupe plutôt très extrême là-bas (je pense à Charnier notamment) ou malheureusement c’est assez compliqué, malgré l’importance de la ville et du contexte musical dominant ?

(Devf/chant) e répondrais oui Et non à cette question. La scène existe, les groupes sont là, nombreux, et prêts à en découdre. Le seul problème sur la région Marseille c'est le manque de confiance des « grosses » salles envers les groupes locaux, qui, malgré ce qu'on peut penser, ont bel et bien leur public. Je ne parlerai pas des plus petites salles qui ont beaucoup de mal à payer les groupes. Le fait est qu'aujourd'hui, la plupart des groupes de Marseille essayent avant tout de s'exporter, et je pense que c'est l'objectif de tout groupe qui se veut semi pro.

11- D’ailleurs, quels groupes conseilleriez-vous de découvrir ?

(Devf/chant) Il y en a pas mal mais si je ne devais en citer qu'un seul, ça serait Happy Fist. Des gars géniaux et qui savent tenir leur scène. Dans le genre hardcore vous serez servis ! Si vous recherchez plus le côté obscur je vous conseille fortement AcoD, qui est en passe de sortir son nouvel album.

12- A moins que vous ne soyez millionnaires (ce qui serait cool pour vous), il y a fort à parier que vous exercez des activités professionnelles pour pouvoir vivre. Quelles sont elles et ont-elles un lien avec la musique ?

(Devf/chant) A part Antoine, qui bosse en tant que vendeur guitares dans un magasin de musique, nous n'avons pas vraiment de lien avec la musique dans nos activités professionnelles. Je suis moi même gestionnaire de contenu vidéo, Loïc manageur des ventes et Vincent gardien de nuit en auberge de jeunesse.

13- A coté de ça, quels sont vos goûts en matière de littérature, cinéma, musique et autres ? Sont-ils en parti injectés dans Stone Horns ?

(Devf/chant) Je sais que Vincent est un gros dévoreur de livres. Pour ma part, je ne suis pas un très gros lecteur, surtout quand je fais des recherches ou bien une découverte fortuite ! Côté ciné on est plus SF et Fantasy. Et pour ce qui est de la musique, les goûts sont vraiment divers et variés. Vous pourrez retrouver dans notre musique et nos visuels les inspirations musicales que nos avons cité plus tôt, ainsi que des teintes de Slipknot, KoRn ou encore Jinjer, mais l'inspiration peut venir également de Behemoth ou encore Carnifex par moments. On peut retrouver également le côté Fantasy dans le sens ou les histoires qui entourent les deux albums sont un peu des épopées.

14- Comment vos proches perçoivent-ils la musique que vous pratiquez ? Sont-ils un bon moyen d’avoir un regard extérieur neutre ?

(Devf/chant) Ils ne sont pas mécontent à ce qu'on peut voir ! Ils sont toujours été des soutiens et leur avis compte, bien évidement. On pourra dire le contraire, mais c'est faux. Et justement comme il ne font pas du tout partie de ce milieu leurs avis positifs ne sont que mieux reçus !

15- Le contexte actuel n’est pas top pour les groupes. Néanmoins, quels sont les projets que vous caressez pour les mois à venir ?

(Devf/chant) Et bien à l'heure où je réponds à cette interview, rien n'est moins incertain en ce moment. Nous attendons encore quelques confirmation de dates mais avec tous les reports et re-reports, les calendriers sont malheureusement bouchés jusqu'à l'année prochaine minimum... Nous allons tout de même sortir un clip pour l'anniversaire de « Rise of Apophis » et bossons déjà sur sont successeur. Voilà pour les plans !

16- merci à vous d’avoir pris le temps de répondre à ces quelques questions. Je vous laisse la primeur de conclure comme bon vous semble !

 (Devf/chant) Merci à vous de nous avoir accordé cette interview ! Nous sommes très heureux de l'engouement autour de « Rise of Apophis », cela nous pousse à nous dépasser encore plus et vous proposer toujours plus de musique pour vous décrocher la tête ! On a vraiment hâte de vous retrouver sur scène pour vous présenter nos nouveaux morceaux, qui j'en suis sûr vous feront bouger, même sur vos chaises dans un premier temps !
A bientôt les Horns !