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Spirit Bomb est un groupe dont l'album me partage en deux. Malgré cela, le concept derrière celui-ci et son approche s'avèrent intéressant et le groupe a répondu à des questions qui m'ont un peu effleuré l'esprit, apportant des précisions qui éclaircissent un peu plus la musique derrière le groupe.

1- Bonjour à vous ! Comment ça va ? On va commencer pas trop compliqué : racontez nous l’histoire de Spirit Bomb !

Bonjour, ça va bien merci. Pour commencer, il ne s’agit pas de la question la plus simple vu que notre histoire regorge de rebondissements, mais bon, pour faire simple, on est un groupe de la région marseillaise, on fait du rock et de la bande dessinée et on a plein de trucs à raconter.

2- Que se cache-t-il derrière le nom du groupe, Spirit Bomb ?

Un certain hommage à Dragon Ball, et un concept à la fois brûlant et réfléchi. Un bel oxymore qui nous sert de base.

3- Derrière Spirit Bomb, il y a un concept que l’on va aborder après. Ce qui tranche chez vous, c’est votre façon de faire votre musique. Vous mêlez des éléments très différents entre eux, aussi bien en s’inspirant des RHCP que de choses plus typées années 70’s et psychédélique.
a) Qu’est-ce qui vous a mené vers ce choix et cette façon de faire ?
b) Même si certains aspects me laissent complètement indifférents, il faut bien reconnaître que vous travaillez avec des similitudes ou des points convergents dans les différents styles pour offrir votre musique. Quel est le niveau de difficulté pour faire cohabité le tout et garder la cohérence ?
c) On peut passer du r’n’r à la AC/DC au RHCP en passant par des choses plus typées 70. Est-ce un reflet des panel des goûts dans le groupe ou est-ce que ça vient plus de votre culture personnelle, dans laquelle vous baignez depuis toujours ?

On aime la musique, pas une musique, mais LA musique. Du coup, proposer quelque chose qui soit dès son concept enfermé dans un carcan stylistique nous paraissait aller à l’encontre de ce qu’on est. Le rock propose tellement de choses que nous trouvons dommage de les opposer, ou de ne choisir qu’un seul courant. Le rock comporte le psyche 70s, le grunge des 90s, et tout plein d’autres trucs. Nous pensons que notre job c’est de faire du Rock au sens large, et de laisser les critiques nommer ce que l’ont fait. C’est leur boulot et nous avons le notre.
Le plus difficile comme tu l’as remarqué (et désolé si ça te laisse indifférent parfois, c’est le risque après tout) c’est de garder tout ça cohérent. Pour se faire nous avons choisi plusieurs choses. Déjà, il y a le travail du son, avec ce basse/batterie en avant, et une guitare qui garde sa personnalité malgré les styles. Ensuite, le coté live, joué réellement, qui apporte par notre cohésion cet aspect « son commun ». Enfin, il y a l’économie de « gimmick ». Je veux dire par là que si on fait un morceau influencé par le reggae on bannira probablement les clichés où le chanteur prends un faux accent jamaïcain en disant « raggababylone ouh yé ». On jouera quelque chose que l’on peut honnêtement interpréter sans se travestir.
En terme d’influence, on joue des choses que l’on aime. On a évidement nos morceaux préférés, les genres que l’on écoute le plus chacun de notre coté, mais tout ces genres, tout ces styles font parti de nous, de nos goûts, de notre culture. Si on joue pas ce qu’on aime, ça sert à quoi !


4- La plupart de vos titres sont relativement catchys, dégageant cette énergie rock’n’roll dans laquelle l’album baigne. Et pourtant, sans prévenir, vous offrez une improbable ballade, ‘Bad words’ (qui est clairement une véritable réussite, en plus d’être un titre qui se détache coplètement du lot).
a) Cette ballade a-t-elle une place particulière, dans le cadre de votre concept ?
b) Est-ce un moyen d’offrir un clin d’œil à un pan de la scène rock ?
C) Et du coup, qu’aborde-t-elle, s’appuyant pas mal sur des sonorités des années 70 (orgues, la guitare, la structure…) ?

Bad Words a un sens, c’est une musique qui parle du pouvoir des mots et de leurs limites, et de la force de la musique et de l’art en général. En ce sens, elle a effectivement un sens particulier dans notre concept. On ne l’a pas écrite pour faire un clin d’œil, c’est une musique qui nous habite, elle était presque nécessaire pour nous. Il fallait qu’on aille par là car c’est ce que l’on veut exprimer aussi, en plus de cette énergie rock pure que l’on cherche à envoyer.
Dans ce qu’elle aborde, forcément il y a cette patte slow blues ouvertement revendiquée. Le bues c’est les racines de notre style, on voulait donc intégrer cet héritage.

5- Et c’est ainsi que l’on arrive au concept. Il lie musique et bande dessinée. Pouvez-vous dégrossir un peu celui-ci ?

Tout est parti de là : on a créé ce groupe avec Pierre (dessinateur) pour créer un espace où l’on pourrait s’exprimer ensemble, chacun avec notre art. On a donc créé un univers de bande dessiné en plus de la musique. Cet univers nous sert d’allégorie commune à laquelle on fait référence dans les textes. Nos textes sont écrits avec plusieurs sens de lecture. On peut les prendre comme des chansons à part entière, ou reliés à notre univers. Cela nous permet de parler de la même chose de 2 manières. Sur scène, quand les conditions le permettent, on fait cohabiter les 2 univers (le notre et celui de la bd) sur scène avec de la projection de BD.

6- Que raconte donc la bande dessinée à paraître et l’album suit-il du coup le développement de l’histoire  et qu’elle est-elle ?

C’est l’histoire d’une colline sur laquelle les gens habitent, et qui fonce droit dans un mur gigantesque à une vitesse folle. Dans cette colline vivent des personnages à tête de bombe, qui vont progressivement prendre conscience de ce danger imminent et tenter de sauver le monde. Nous ne voulions pas faire un album concept descriptif où l’on raconterais l’histoire en chansons, nous avons pris le parti de parler des mêmes sujets dans l’album et dans la BD, chacun avec la spécificité de son art. En gros, on peut lire la BD indépendamment de l’album et vice versa, mais si on veut se prendre vraiment dans le concept, ça se mange ensemble.

7- Votre but est-il de lier le concept graphique avec la musique et ainsi d’offrir en concert une expérience à part (et qui du coup, ferait que l’album serait un moyen de se remémorez l’ambiance et l’entité elle-même) ?

Ce serait plutôt le contraire en fait : tu prends l’album et t’as du rock n roll fait avec amour, tu prends la BD et t’as une histoire qui te raconte plein de trucs, et en concert : woush ! Tout devient lié, cohérent, imbriqué. Le concert devient une expérience à part entière : un pur live (parce qu’on aime ça) avec tout ce que ça implique en terme d’interprétation, improvisation, sueurs, amplis à donf et autres joyeuseté agrémenté d’un beau show visuel qui t’emmène visiter la colline et t’en fous plein la gueule !

8- Comment comptez vous l’aspect musical au sein de la bande-dessinée ?

De la même manière que l’on compte la BD dans la musique. De manière complémentaire si le cœur t’en dit, mais tu peux tout à fait les prendre séparément. On a pas forcément la possibilité de mettre de la musique à fond quand on lit une BD, ou de lire une BD quand on écoute de la musique. J’écoute pas mal de musique en voiture, mais on m’a déconseillé de lire une BD en même temps.

9- En lisant les titres et en réécoutant l’album, on découvre une progression qui semble mener à autre chose. Souhaitez vous emmener les auditeurs et lecteurs vers un univers plus vaste, avec d’autres ramifications ?

Oui. Cet album pose les bases, on a très envie de continuer le voyage.

10- Un autre titre semble marquer une étape, abordant l’aspect du gospel. Pouvez-vous nous parler de ‘take my land’ et de ce qu’il exploite ?

Take my land est un titre qui provient de notre amour pour les musiques dites « du monde ». Il y a une puissance dans ces musiques qui nous touche et qu’on a voulu retranscrire dans une espèce de voyage qui relie ces différents styles. Il est très représentatif de notre démarche et de notre univers de BD : c’est un morceau fourni, avec un aspect parfois lourd, solennel et qui décolle ensuite pour explorer des aspects plus lyriques, plus envolés. Il y a ce break après la partie gospel où ça s’enflamme dans un gros foutrac rocknroll. Dans notre histoire, tu as des enjeux lourds, de la violence, du risque, et de la légèreté et une grosse dose de connerie.

11- La basse joue un rôle important dans votre musique. Est-ce simplement parce que la basse c’est bien ou est-ce un moyen de symboliser des éléments de l’histoire qui est développée ?

C’est plutôt une question à aborder dans notre recherche du son. On voulait un bon basse/bat’, ça donne le groove, ca donne le ton, et ça nous permet d’avoir une fondation solide pour aller partout.

12- D’ailleurs, quelle est la gageure de retranscrire en musique une histoire qui s’appuie sur du graphisme ?

Comme je le disais plus haut, les textes sont à sens multiple. Le gros défi c’est d’écrire des chansons honnêtes qui parlent de ce qu’on ressent et de mettre des indices de notre histoire, de distiller du contenu, de la matière de notre histoire.

13- Il y a un coté SF et comics qui se dégage des dessins. Est-ce juste ce qui est venu ainsi ou bien cela cache-t-il des références et des hommages, à des artistes ou des genres ?

Le coté coloré et punchy qui rappelle le comics nous tenait à cœur parce qu’il exprime quelque chose de similaire à notre musique. En gros c’est comme le bass/bat’, ce style de dessin pose les bases et permet d’aller partout. Les dessins de Pierre communiquent une énergie incroyable dans son trait depuis toujours, et il a semblé assez évident, naturel d’aller vers ce genre de dessin pour lui.

14- Que faites vous à coté du groupe ? Des métiers incroyables ?

On est musiciens et dessinateur pour Pierre à côté du groupe. Pour les musiciens, globalement on cachetonne en jouant des reprises.

15- Vous êtes d’Aix en Provence (donc des voisins). Et du coup :
a) Quels groupes existent à Aix (et des conseils éventuels) ?
b) Où se situe Spirit Bomb par rapport à ce qui existe, que ce soit musicalement ou par votre concept ?
c) Je ne peux ne pas évoquer La Fare les Oliviers et son asso très active en concerts Rising Dead Boys. Y-a-t-il de la part de cette asso un coup de pouce pour Spirit Bomb (concert, aide…) ?

Etant parti de la région depuis plusieurs années je connais assez mal les gens de la scène locale. Je sais juste que j’ai rencontré des gens très cool dans plein de styles et qui jouent très bien mais je connais pas forcément les noms (je vis à Lille actuellement)
Par rapport à ce qui existe par contre dans notre concept ou notre musique, il n’y a pas beaucoup de groupe qui font le même genre de choses. En général il s’agit de groupe plutôt cantonnés à une seule esthétique.
Nous ne connaissons pas les Rising Dead Boys mais on les rencontre quand ils veulent. Bière !


16- Quel sont vos influences (et du coup, on englobe le coté dessin aussi) ?

La liste est longue ! Et variée. Alors de manière non exhaustive, On peut citer Led Zeppelin, Rage against the machine, Ali Farka Touré, Pantera, Gary Moore, Snoop Dogg, ou Damian Marley pour la musique et pour le dessin Hellboy de Mike Mignola, l'oeuvre de Myazaki, Mutafukaz de Run et des inspirations venant de Philémon, de Fred.

17- Quels sont vos goûts en matière de cinéma, littérature et musique ? Influencent-ils votre musique ?

De la même manière, ils sont nombreux et assez variés. On est assez cinéphile dans le groupe notamment, et ça va du film d’auteur au blockbuster. Du coup si je me lance dans une liste, je vais faire planter le PC ça risque de prendre trop de place.

18- Quel sont les projets pour le groupe et la date de publication de la bande dessinée ?

Pour l’instant nous n’avons pas de dates de prévu pour la BD : nous discutons activement avec des éditeurs. Nous prévoyons malgré tout de sortit la BD en ligne en 2022 (au moins le début).
Pour la musique, on cherche à tourner un peu partout en France. On aimerai sortir de PACA pour faire découvrir notre groupe. On devrait être en Bretagne fin mars.

19- Merci à vous d’avoir pris le temps de répondre à mes quelques questions. Je vous laisse conclure de la manière souhaitée !

Merci à toi et Vive le live !

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