MARGOTH 5
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Après un album tonitruant et très direct de grind chroniqué, il était finalement bienvenu de poser quelques questions faciles au groupe, histoire d'en savoir un peu plus sur sa vie, son œuvre, les implications, les origines, si il y aura de la neige à Noël*... Et voilà les réponses. Photos venant du facebook du groupe.
* un doute pour ça
1- Bonjour à vous ! Comment allez-vous ? Commençons dans la grande tradition des questions de base: narrez nous la longue histoire de Massive Charge !
Salut ! Ca roule et toi ?
Haha ! Cette fameuse question de base... Eh bien notre histoire a commencé en novembre 2003. Des potes se sont réunis pour créer un groupe de Grindcore. 18 ans plus tard, quelques péripéties, concerts, albums et changements de line up, et nous voilà !
2- Votre nom est sans équivoque : Massive Charge. On se doute d’office, avant même d’écouter que ça envoie le bousin. Mais que cache le nom et d’où émerge-t-il ?
C’est venu un peu comme ça. On cherchait un nom de groupe qui annonçait la couleur. Chacun a proposé ses idées, et c’est celle-ci qui a été adoptée à l’unanimité.
3- Vous avez choisi de vous exprimer à travers le grind.
a) Pourquoi ce choix ? Un amour du style ou du doom goth, avec un nom comme ça, ça collait moyen ?
b) Ce style est-il pour vous un moyen d’avoir en même temps un exutoire et un vecteur de messages ?
c) Que représente pour vous le grind ?
Le nom est venu après. On a choisi dès le départ de jouer du Grind parce que c’est un style qui nous parlait. On s’entendait tous sur le sujet, et Vince (guitariste originel) avait le talent de composer des morceaux très efficaces dans ce style.
C’est clairement un exutoire de jouer du Grind. En tout cas pour nous. Ça permet de sortir tout ce qu’on a accumulé dans notre vie « normale », et ça évite de casser des dents !
Je pense qu’en tant que spectateur, c’est aussi un moyen de se défouler. La société nous rend tellement dingues au quotidien, qu’il est indispensable de trouver un truc pour extérioriser ses colères, ses frustrations, etc. Il y a plein de moyens de faire ça. La musique en est une, et c’est celle qu’on a choisie.
4- Justement, comme on parle de messages :
a) quels sont les thématiques abordées (social et sociétal ne seraient-ils pas les dominants) ?
b) Est-ce que vous faites un constat acerbe ou vous offrez quelque chose de plus nuancé, avec une part d’optimisme ?
c) Les titres n’auraient-ils pas un lien entre eux, diffus certes, par une incarnation d’une entité ?
Les thèmes abordés sont principalement les choses qui nous énervent dans la société, peu importe le niveau. Nous ne véhiculons pas spécialement d’idée ou de message particulier. C’est un constat général de l’état du monde du fait de la connerie humaine (hyper-consumérisme, déviances, excès de capitalisme, etc.). Nous ne sommes pas un groupe très engagé, notre démarche est avant tout artistique.
5- Bon, avec tout ça, à l’écoute, il y a une forte ressemblance avec un groupe pas trop connu, qui débute à peine : Napalm Death (musique et tonalité du chant)
a) Trêve de plaisanterie, est-ce quelque chose de totalement assumé, leur vision collant à la vôtre ?
b) Est-ce un hommage à ce groupe mythique, en même temps qu’un moyen de vous exprimer ?
c) c’est plus simple : on ne change pas une recette qui fonctionne ?
C’est totalement assumé. Nous avons toujours crié haut et fort que ND était notre principale influence musicale. Nous adorons ce qu’ils font depuis très longtemps. Ce n’est pas forcément un hommage, mais c’est un style dans lequel nous nous sentons à l’aise pour nous exprimer. Après, nous travaillons aussi à ne pas nous contenter de faire du ND bis… Sinon notre musique n’aurait pas grand intérêt.
6- Certes il y a cette similitude à Napalm Death mais il y a aussi une part qui vous est propre, notamment par des inclusions hardcore ou même à la limite de la powerviolence. Vouliez-vous aller plus loin (au-delà de vous démarquer de votre potentiel modèle) et pouvoir approcher d’autres registres extrêmes, vous ouvrant des possibilités autres collant plus à ce que vous souhaitez exprimer (ouais, la question est longue) ?
C’est ça. Comme on est dans une démarche surtout artistique, nous voulions explorer un peu d’autres styles, sans pour autant trop s’éloigner de la base de notre musique, et que le tout reste cohérent. Certains riffs sonnent Hardcore, mais on retrouve aussi pas mal d’influences Death Metal, voire Black Metal de temps en temps.
7- Du coup, le chant est un élément marquant chez vous. D’ailleurs, il est bon de parler des deux chants (un chant féminin venant en renfort).
a) Comment avez-vous appréhendé cet aspect ?
b) Est-ce important d’avoir à la fois cette opposition et cette complémentarité ?
c) Au-delà de ce simple constat, est-ce pour vous la seule alternative par rapport à votre musique ?
Là il y a une histoire… Depuis le départ, c’est Vince qui faisait les backing vocals. Ses parties ont toujours été plus aigües que celles du chant lead, et c’est quelque chose qu’on a souhaité conserver après qu’il ait quitté le groupe (c’est effectivement une complémentarité qu’on aime beaucoup). Nous avons recruté Gino (guitare) et Emy (basse) presque en même temps. Il se trouve qu’à la base, Emy est chanteuse. Elle chantait dans Kaliyuga, un groupe avec Matt à la batterie. Connaissant ses performances, on s’est dit qu’elle tiendrait le rôle des backings à la perfection. Et on a eu la confirmation quand on l’a entendue faire !
8- La batterie mène une cadence de tous les diables, derrière laquelle les riffs agressifs arrivent non-stop. Ca parait simple dis comme ça mais en réalité, quel est le degré de complication pour tenir à la fois cette cadence et la cohérence, dans les compositions tout comme dans la restitution des idées ?
Lors de la composition, nous voulons que ce soit simple, mais efficace, avec la dose d’originalité qui fera accrocher l’auditeur. A la base, notre groupe est taillé pour le live. Nous voulons que le public en ait pour son argent pendant toute la durée du set. Notre recette est faite à base de riffs violents, de blasts, de tapis de doubles et d-beats. On essaye d’arranger ça de manière à ce que les salves de violence soient très présentes. Mais on essaie aussi de permettre quelques pauses à l’auditoire, sinon, à en mettre trop partout, ça peut vite devenir lassant.
9- Quelles sont les influences du groupe et sur l’album, au-delà de Napalm Death ?
Depuis nos débuts, nos influences sont : Napalm Death, Brutal Truth et Terrorizer. Alors, c’est clair que Napalm Death est le groupe qui ressort le plus souvent quand on parle de nous, mais il arrive aussi que des plans puissent ressembler à Misery Index ou Dying Fetus. Je pense qu’avec le temps, nous avons aussi trouvé le moyen de mélanger notre patte à nous dans toutes ces influences.
10- Envisagez-vous d’aller plus loin en termes de mélange entre le grind et les autres registres qui apparaissent dans votre album ?
Notre musique peut être amenée à évoluer, oui, mais nous ne souhaitons pour autant pas nous éloigner de ce que nous faisons depuis toujours. Nous ne faisons pas du Grind Progressif, ni du Grind Fusion. Ca restera du Grind, parsemé d’autres styles pour colorer un peu la musique, certes, mais la base restera Grindcore.
11- Une question que tout le monde se pose (ou alors je suis le seul) : comment vos proches et familles perçoivent la musique que vous jouez ? Sont-ils un soutien ou un regard extérieur important ou bien sont-ils juste terrifiés dès que vous arrivez dans la même pièce qu’eux ?
Nos moitiés nous soutiennent totalement, même si elles n’écoutent pas du tout ce genre de musique. Après, nos familles et nos entourages proches nous connaissent depuis assez longtemps pour connaître nos goûts musicaux si particuliers. Ce n’est pas pour autant que nous sommes pestiférés. Chacun son exutoire après tout !
12- A moins que vous soyez à minima millionnaires, il est peu probable que le groupe puisse vous apporter richesse.
a) Quels sont vos activités professionnelles et est-ce facile de concilier les deux entités ?
b) Est-ce que vos métiers/autres servent-ils un peu en apport d’idées ou c’est plus lié à l’environnement dans lequel vous évoluez (et les implications multiples) ?
Emy est aide-soignante, Gino bosse sur une chaîne de production, Jérémy est carrossier et Matt bosse dans une banque. Ce n’est pas toujours facile de concilier les deux, parce que, notamment pour Matt, il y a un grand écart entre l’environnement pro et musical, surtout quand on est dans le Grindcore… Jérémy est l’auteur de la grande majorité des titres, et son inspiration est tirée de son quotidien, que ce soit au boulot ou en dehors, mais aussi de l’environnement général dans lequel nous vivons tous.
13- Au-delà du groupe, avez-vous des jardins secrets, des passions enivrantes ?
Emy est une artiste peintre et plasticienne à ses heures perdue. Gino est un gros fan de jeux vidéo (World of Warcraft notamment), Jérémy est amateur de cylindrées bruyantes à deux roues, et Matt est prestidigitateur et joue au baseball depuis qu’il est gamin.
14- Qu’est ce qui constitue votre culture personnelle (littérature, cinéma, arts et musique) et est-ce un vecteur à votre musique ?
Emy : Ma vie est une création permanente dans tout ce que je fais, vois ou entends… Du coup, tout est lié !
Gino : Je n’ai pas vraiment de choses extérieures qui m’influencent, mis à part peut être ce que j’ai écouté à certains moments. Les plans me viennent comme ça, avec ce qui m’entoure, et je les mets ensuite en ordre pour en faire une compo.
Jérémy : Musique, cinéma, moto, littérature… Dans un sens oui, ça contribue à faire notre musique.
Matt : Je suis un gros passionné de musique, quelle qu’elle soit. J’en écoute à longueur de journée, dans la voiture, en bossant, quand je ne fais rien, avant de m’endormir, bref, tout le temps ! Et évidemment, inconsciemment, ça influence mon jeu et mes contributions à la composition.
15- Quels sont les projets à venir pour Massive Charge ?
A court terme des concerts, le plus possible !
Sinon, on a 2 nouveaux titres à enregistrer à paraître sur un Split qui sortira chez Music Records.
Et à plus long terme, un autre album. Mais on va déjà défendre celui-ci sur scène.
16- Merci à vous d’avoir pris le temps de répondre à mes questions. Faites-vous plaisir en concluant comme vous le souhaitez !
La période de confinement a fait beaucoup de mal au milieu de la musique live. Les groupes et organisateurs ont plus que jamais besoin de vous pour continuer à vous proposer des concerts de qualité.
Même si tout est disponible en ligne, continuez à soutenir la scène locale en venant aux concerts et en achetant les albums et le merch de vos groupes préférés. Sans public, un groupe n’a pas de raison d’être.
Et si nos singles vous ont plu, précommandez notre album ici, promis, vous ne serez pas déçus : https://bit.ly/3BuuJLI