1- Bonjour à vous ! Comment ça va ? On va commencer en douceur, avec un petit historique d’Inner Light.

Marine : Inner Light est né d'un projet précédent (Thorn in Flesh) que l'on avait en commun, Tristan (guitare), Mathieu (basse), et moi. Le covid a eu raison du groupe, mais nous avions la volonté de continuer à jouer ensemble. On a lancé une annonce et Nico (guitare) nous a rejoint puis Max (batterie).

2- On va régler de suite le mystère derrière la signification et son implication du nom Inner Light. Peut-on aussi y voir une approche mêlant divers domaines, comme la philosophie ou un certain art de vie ?

Marine : Lorsque nous cherchions un nom de groupe, la première chose que l'on voulait était un nom « lumineux » et pas tomber dans les « dark » quelque chose … Nous voulions un nom positif et plein d'espoir. Il en est sorti Inner Light.
Mathieu : C'est cette lumière intérieure qui te fait avancer, qui fait que tu te bats dans les moments difficiles de la vie.

3- Vous œuvrez dans le metalcore. Le choix repose-t-il sur un compromis qui a fait consensus ?

Marine : Le choix du style s'est plutôt imposé à nous. On s'est fixé 3 lignes directrices pour la composition : des riffs metal, de la mosh part, et de la mélodie.
Tristan : C’est ça, j’ai commencé à composer quelques maquettes avec ces 3 lignes directrices au début du projet. Ça a globalement été bien reçu pas les membres du projet

4- Comment percevez-vous ce que doit être le metalcore, votre vision étant divergente ?

Tristan : C’est un style qui est populaire depuis pas mal de temps maintenant. Je pense qu’aujourd’hui le metalcore doit être surprenant et rafraîchissant. Je ne sais pas si c’est ce que l’on propose mais nous sommes fiers de proposer notre version.

5- Ce qui me plaît bien, c’est que vous menez deux notions différentes : la mélodie et un côté puissant (vous naviguez sur la zone grise entre metalcore et hardcore). Est-ce un critère qui était essentiel pour vous, vous permettant entre autre de vous distinguer du lot ?

Tristan : On a pas spécialement cherché à se distinguer du lot mais c’est bien un critère qui était important pour nous. Ça reflète nos influences mais aussi ce qu’on a envie de dégager sur scène.


6- Vous injectez aussi des éléments plus spécifiques, comme les dissonances (dans les sonorités ou certaines rythmiques), semblant appuyer certains points essentiels.
a) N’amèneriez vous pas d’autres éléments venant de styles différents, avec parcimonie ?
b) N’avez-vous une volonté de vous extirper du metalcore pour aller vers quelque chose qui proposerait une forme plus mature ?

Tristan : Les dissonances font parties de ma manière de composer. J’aime beaucoup apporter quelques touches exotiques aux compos que ce soit pour les sonorités ou les rythmiques. La seule règle est de ne rien s’interdire tant que le tout reste cohérent. On ne se sent pas enfermé dans un style, le groupe évolue et sa musique aussi.
Mathieu : Le but n'est pas de faire du metalcore, le but est de faire une musique qui nous plaît et nous ressemble. Amener d'autres éléments à notre musique ne me semble pas exclu si tout les membres sont partants.
7- Il y a aussi le chant de Marine. Tu fais le choix d’un chant saturé très dominant, le chant clair apparaissant très peu.
a) Est-ce un choix réfléchi ou est-ce venu naturellement ?

Marine : J'ai toujours fait le choix des voix saturés. C'est ce que j'aime, je ne suis pas forcement à l'aise avec ma voix claire mais pour l'ep, les parties claires me sont venues naturellement. L'important est que la voix clair soit un automatisme pour le refrain, il fait que ça apporte quelque chose à la musique.

b) Est-ce que le chant est aussi un moyen d’appuyer les thèmes dans les titres (on en parle plus loin) ?

Marine : Les différents styles de voix me permet effectivement d'appuyer les paroles pour leur donner encore plus de sens et d'impact.

c) Il y a aussi le fait que ton chant fait un lien avec le côté percutant de la musique, en amenant cette notion de rythme. Est-ce à voir avec quelque chose de plus profond que le chant en lui-même ?

Marine : J'ai la volonté que le chant soit un instrument à part entière, qu'il est du sens et un impact dans la musique autre que par le thème des paroles.

8- Vous balancez les cinq titres en moins de 20 minutes, choisissant quand même un côté assez expéditif. Est-ce un moyen d’amener du contraste et de la densité en peu de temps ?

Marine : Cet EP a clairement pour objectif de faire circuler notre nom et faire connaître notre musique. Se sont nos premiers morceaux, il fallait être direct tout en montrant notre identité musicale.

9- Il semble y avoir dans les titres une progression, comme une introspection qui mène vers une sorte de révélation. Qui est derrière les textes et qu’abordent-ils ?

Marine: Les 4 premiers titres ont été écrit par Mathieu. Je n'ai écrit que Inner Light. Le thème commun est la noirceur profonde de l'être humain, et sa possibilité de tendre vers le positif.
Mathieu : je trouve l'être humain fascinant par sa complexité, ses déviances et ses contradictions. C'est une source d'inspiration parfaite.

10- Derrière le côté brut, il semble se dessiner une approche qui mêle philosophie mais aussi des symboliques (lutte intérieure, contre ses démons…), qui semble aussi se retrouver dans les aspects musicaux plus légers ou aux sonorités qui tranchent avec le reste. Inner light a-t-il une implication qui va plus loin que les simples aspects musicaux et souhaitez-vous poser aux personnes un moment de réflexion ?

Marine : Pour moi, l'écriture de Inner Light a été une forme de thérapie. C'est un moyen d'extérioriser et de faire partager.
Mathieu : Sans avoir la prétention de faire réfléchir des personnes sur les thèmes qu'on aborde, nous voulons quand même avoir des textes qui traitent de sujets qui nous touchent. On peut parler d'écologie, ou des déviances créées par notre société parce qu'a un moment ça nous a interrogé.

11- L’artwork est intéressant car il renvoie aussi à cette idée de philosophie et de symboliques. Qui est derrière celui-ci et que représente-t-il ?

Mathieu : Quand est venu le moment de parler artwork, on s'est posé la question de ce qu'on voulait, de ce qu'on voulait pas, ce qu'on imaginait, les couleurs etc. L'artwork a été fait par Tristan. Il nous a fallu pas mal de temps de discussion pour savoir vers quoi s'orienter. Nous trouvions que l'ensemble étant dynamique sans trop en dévoiler. L'idée de mettre une silhouette de femme au milieu est aussi un clin d'œil à notre chanteuse.

12- Il y a un contraste entre le rouge et le noir, en même temps que ça fait un rappel avec les titres. Touche-t-il à quelque chose de particulier, pouvant renvoyer à une philosophie bien précise (c’est du moins ce que je ressens en regardant l’artwork) ou est-ce juste pour déclencher une interrogation ou une réflexion ?

Mathieu : ces couleurs peuvent représenter des étapes d'une vie, mais le but était d'interroger, de faire en sorte qu'on puisse se demander quelle musique se cache derrière cette pochette.

13- Quelle est la part d’importance que vous accordez au visuel ?

Mathieu : pour un groupe actuel, je pense que le visuel et l'image d'un groupe au sens large et presque aussi important que la musique en elle même. Il faut réussir à se démarquer sans tomber dans les extrêmes ou les clichés du genre, il faut proposer quelque chose de cohérent et complet.

14- On n’a pas encore abordez un point essentiel. Quelles sont les influences chez Inner Light ?

Tristan : Les principales influences pour la composition sont des groupes comme Parkway Drive, Deftones ou Darkest Hour, mais nous avons tous une ouverture musicale large, donc ça peut venir également d'autres style musicaux.

15- J’aime abordez un peu l’aspect humain dans les groupes (sans allez dans le privé). Quels sont les métiers chez Inner Light et peuvent-ils interférer dans la musique ?

Mathieu : on a tous des métiers différents, la seule interférence pourrait être en terme de planning. Globalement on réussit tous à concilier notre vie professionnelle, privée et vie de groupe.

16- Quels sont vos goûts en matière de littérature, cinéma et musique (des découvertes à faire) ?

Mathieu : en matière de littérature, je suis un grand fan de Maxime Chattam, Franck Thilliez et de genre de livre. J'aime beaucoup le coté quasi malsain et l'exploration psy qu'ils font de leurs personnages. Musicalement, il faut que ce ne me laisse pas indifférent.

17- Quel groupe / artiste est un mystère pour chacun d’entre vous (du genre, par exemple Fadades) ?

Marine : Et bien tu nous poses une colle. J'ai envie de dire que tout à sa raison d'être et peut plaire ou déplaire à chacun !

18- Vous venez de Rouen.
a) Comment est la scène sur Rouen et quels sont les groupes qui vous paraissent intéressants ?

Marine : La scène est assez riche. Il y a un vivier de musiciens important. Le problème qui se posent est plutôt la difficulté à trouver des lieux pour jouer, lier à des normes de sécurité très strictes dans les bars et également des problèmes de voisinage.
Concernant les groupes, on peut parler de Sangheilis, Nothing to Lose, Praïm Faya mais le groupe « local » de référence de la Normandie serait Primal Age.

b) Comment vous situez-vous sur la scène locale (oui, question tordue) ?

Marine : Le groupe est encore jeune, il est difficile de répondre à la question, mais je pense que l'on commence à faire parler de nous.

19- Comment vos proches et amis voient-ils votre musique et apportent-ils un regard extérieur qui peut être intéressant ou sont-ils complètement extérieurs à ce que vous faites ?

Mathieu : Pour ma part, il sont complètement extérieurs même si ils suivent et s'intéressent à notre évolution.
Marine : Me concernant, mes proches sont enthousiastes, et impressionnés de ce que l'on arrive à accomplir, même s'ils ne sont pas forcement connaisseur.

20- A quel point Inner Lignt impacte-t-il vos vies (j’entends par là l’implication, les contraintes…) ?

Mathieu : jouer dans un groupe est une contrainte, c'est plus facile de rester sur son canapé à rien faire. Mais malgré tout c'est un plaisir d'avancer, de se dépasser et d'arriver à porter ce genre de projet. Mais oui, il faut s'organiser pour prendre le temps de bosser notre instrument, écrire, répéter etc. il faut trouver un juste équilibre.
Marine: Certaines taches liées à la gestion du groupe sont très chronophages. C'est pourquoi on a décidé de faire appel à Sound of Silence. Il nous accompagne dans la promotion, dans le mangement et le booking, ce qui nous laisse plus de temps à consacrer à la musique.

21- Quels sont vos projets à venir ?

Marine : Le prochain projet est un second EP qui sortira courant Octobre 2023 , et les bonnes dates de fin d'année !

22- Merci à vous de la découverte de votre groupe et d’avoir pris le temps de répondre aux questions. Je vous laisse conclure comme vous le souhaitez.

Merci de nous avoir consacré du temps, de nous permettre de nous exprimer et pour la visibilité du groupe. L'EP est disponible en streaming mais également en version physique dans notre boutique en ligne. C'est l'occasion de nous soutenir !