

MARGOTH 5
PDF5
Aaaaaaaaaaaah, la nostalgie de nos vertes années, à l'éclosion du 21è siècle... Il y a 20 ans, Gurkkhas mettait tout le monde d'accord avant de s'effacer en 2003. 20 ans après le groupe relance la machine, avec un best-of (chronique sur Margoth) et cette envie de revenir surtout. Suite à ma chronique, Romain (guitare) a répondu à mes questions, assez décousues. Bonne lecture!
Benoit
1- Salut Romain ! Comment vas-tu en ce riant mois d’avril ? On va commencer simplement avec la narration de l’histoire de Gurkkhas, avec des mots compliqués dans l’historique, pour élitiste, avant des questions parfois décousues (je n’ai pas de fil).
Salut Benoît ! Le soleil brille aussi en Bretagne. Très bien, je te suis.
2- Gurkkhas est un groupe culte (du moins pour moi). Une fulgurance avec deux albums début 2000 puis la disparation (jusqu’à 2023). Est-ce lié au contexte de l’époque (vie privé, boulot, gérer le groupe et le reste…) ou alors c’est le meilleur coup marketing du siècle, car finalement, 2023 était prévu ?
En effet tout était soigneusement orchestré depuis 23 ans. Et...un peu aussi dû à divers facteurs ; un membre fondateur avait quitté le groupe (Richard de Castro/guitariste) ajouté à des événements de vies privés.
3- Quelle est l’idée derrière la création du groupe, ainsi que l’état d’esprit ?
A la base quand Jeff à crée le groupe, l’idée était de s’inspirer de l’attitude Guerrière et Mystique des Soldats Gurkkhas . Ça s’est traduit par des tenues agressives sur scène, et un fil conducteur musicalement guerrier sur les deux albums, tant au niveaux des paroles, que de la musique.
4- Quelle est l’origine de la reformation de Gurkkhas ? Est-ce l’envie de casser de nouveau des nuques (à minima) ? Les instruments qui démangeaient ? Un besoin d’exutoire ?
Tout ça en même temps. Raph du label Great Danes nous a contacté pour nous proposer une réédition best of des 2 albums. Ce fut une agréable surprise de constater que des gens s’intéressaient encore à nous. Ça a été l’étincelle pour relancer la machine et une évidence pour JF, Nico et moi-même. S’ensuit toutes effervescences et excitation de reformer le groupe, en jouant du Death Metal, la meilleure musique du monde.
5- Pour signer votre retour fracassant, vous avez optez pour une sorte de best-of de vos titres les plus intenses, issus de vos deux albums. Le choix fut-il simple ou avez-vous eut des dissensions internes (genre à l’intérieur de vous même) ?
Nous nous sommes tous mis rapidement d’accord sur le choix des titres, en prenant les plus accrocheurs à notre sens (par contre mon double astral s’est barré).
6- Reprenez-vous les choses là où elles ont été mises en stand-by ou opter pour un autre angle d’approche ?
Et bien...Il s’est passé beaucoup de temps ! Nous n’avons pas changés mais évolués, donc forcément les choses bougent et seront quelque peu différentes par rapport à l’époque. C’est un nouveau groupe, avec presque les mêmes membres tout en reprenant certaines choses. Musicalement tout est à l’identique sauf la batterie que Nico a complètement retravaillé, donnant plus de puissance aux morceaux.
7- Moi, Gurkkhas, ça remonte au début de ma vie d’adulte (putain, ils sont loin nos 20 ans…), avec l’émergence de groupes comme SCD, Depraved… Étiez vous dans l’idée d’appartenir à cette vague émergente, de la levée de la scène extrême ou aviez-vous un point de vu différent ?
A qui le dis tu ! Oui la scène extrême à ce moment là était en pleine montée. Sans vouloir forcément appartenir à cette levée, on suivait tout simplement le mouvement avec de fortes ambitions. C’était entraînant comme époque il y avait du terrain à conquérir.
8- Entre 2003 et 2023, que s’est-il passé pour Gurkkhas et cela t’a t-il permis d’évoluer dans d’autres projets ou ce fut plus une période de construction de ta vie privée et professionnelle ?
Un peu des deux. Perso, j’ai habité à l’étranger en jouant dans différentes formations DM, tout en menant ma vie privée et explorant un peu d’autres projets comme le cinéma. Les autres membres aussi, Nicolas Hamond est batteur professionnel et enseigne sa discipline en conservatoire. JF gère sa boîte de pressage CD Hurricane. Je crois que Gurkkhas dormait toujours en nous, l’arrêt soudain et brutal (death!) fut amer avec un sentiment d’inachevé.
9- Comment perçois-tu l’évolution musicale sur ces 20 ans passés, aussi bien en tant que musicien, membre de Gurkkhas et fan (oui, je te l’accorde, la question est assez vicelarde)?
Comme tout, ça change, ça bouge et évolue. Je me considère chanceux d’avoir, comme toi, grandi pendant l’âge d’or du style. Aujourd’hui la scène à considérablement grossie, beaucoup plus de fans, de groupes, de festivals, de com, etc...pareil pour le matos. Le Métal en général est un style qui peut se mélanger avec presque tout et c’est intéressant de voir l’évolution de certains groupes.
10- D’ailleurs, qu’écoutes tu et à tu des suggestions de découvertes à faire (metal et hors metal) ?
Beaucoup de musique classique, certaines musique traditionnelles du monde, musique des 70, ça amène des idées surtout le classique bien sûr cousine du metal. Sinon des référence de brutal death classiques…Aeon, Immolation, C-Corpse….
11- Est-ce qu’être dans un groupe extrême a-t-il pu influencer tes goûts, notamment peut-être dans l’approche technique de la musique ?
Complètement. En pratiquant du metal extrême, qui est exigeant, l’esprit s’ouvre à d’autres styles du même niveau, car c’est une musique subtile et puissante et qui n’est pas forcément accessible à tous. Tu comprends mieux comment les autres styles fonctionnent, leur difficultés et codes.
12- Ces 20 ans de passés ont-ils changé ta manière de concevoir la musique et peut-être la philosophie rattachée à la musique ?
Clairement et c’est dû à l’âge tout simplement. Tu n’es plus le même qu’à 20 ans, la vie nous apprends avec la musique toujours à nos côtés. Je vois le Death Metal comme une musique très saine, positive, indestructible, avec plus de simplicité intérieure, moins de mentalisation.
13- Est-ce simple de reprendre les armes ou cela engendre-t-il une certaine lutte ? Ou rien de tout ça mon bon Benoit, c’est juste que le moment est venu de recommencer ?
C’est comme le vélo, tu retrouves l’équilibre sans les mollets !
14- Quels sont les projets que vous avez, à court terme ? Peut-on envisager sérieusement un nouvel Ep ou album, histoire de bien reprendre le bottage de culs ?
On n’ allait pas en rester là sur ce best-of uniquement, la faim est là, on planche sur la suite, probablement un EP en premier lieu et un album ensuite.
15- Votre musique pourrait-elle intégrer des éléments issus de ces 20 années de stand-by, mais toujours avec un fil rouge : la brutalité ?
Je crois que rien n’a vraiment changés aujourd’hui...la brutalité. Et dans la brutalité il y a différentes formes.
16- Avez-vous inspiré des groupes à Lannion, posant les graines de l’esprit rebelle ou non, c’est plutôt calme Lannion (sauf au bar PMU le vendredi, quand il y a apéro) ?
J’ignore ce qui s’y passe aujourd’hui, nous n’y sommes plus basés depuis longtemps.
17- Quand tu regardes le temps passé entre 1990 et maintenant, vois-tu des choses que tu aurais pu faire autrement (je ne parle pas de regrets mais juste de la manière de voir les choses et comment, avec le recul, tu aurais pu gérer différemment) ?
On s’est tous dis un jour « si c’était à refaire je le ferai différemment », on aurai laissé de côté nos jugements, nos peurs intérieures, nos barrières limitantes. J’aurai dû reprendre la guitare dans Gurkkhas plus tôt car j’y étais bassiste à l’origine, mais comme on dis tout vient en temps en heure et je crois qu’il y a toujours une bonne raison derrière tous ça.
18- L’un des éléments essentiels, ce sont les paroles. Qu’abordiez-vous dans les deux premiers albums et les thématiques vont-elles être différentes ou allez-vous au contraire creuser plus loin, l’expérience des 20 ans étant là ?
Jeff à écrit toutes les paroles des deux albums. Tous inspirés des pratiques Militaires et spirituelles des Gurkkhas, tout ça tourne finalement autour d’un code d’honneur et des fameux » 12 commandements Gurkkhas », qui façonnent ton attitude au combat mais également dans ta vie de tous les jours. Nous allons toujours parler de la brutalité et l’honneur mais en élargissant le sujet à la société, la cellule familiale etc etc …
19- Et comment ta famille et proches percevaient Gurkkhas à l’époque (si tu te souviens, ce n’est pas évident) et maintenant, avec la reformation ? Vos proches sont-ils un moteur ou vous regardent-ils d’un œil humide et inquisiteur, suspicieux dirais-je même, du fait de votre musique de sauvages ?
Ma famille et proche percevaient ça d’un bon œil car jouer dans un groupe est une saine activité. Gurkkhas n’était pas notre premier groupe. Pareil pour les autres, on porte tous une certaine fierté à pratiquer cette musique élitiste. Les gens te voient comme un gros bourrin, jusqu’au moment où ils te voient jouer et sont complètement largués. Les métalleux sont en général des personnes intelligentes et pleines de bon sens, avec une singularité propre, force est de constater pour les néophytes qu’il y a un fossé entre l’image et la réalité. Contrairement aux styles populaires qui se veulent accessibles en faisant du simple, du facile, jouant sur l’émotionnel et le divertissement en cultivant la médiocrité.
Nos proches sont enthousiastes de la reformation, ils nous voient heureux et c’est ce qui compte pour eux, même si il n’apprécient pas forcément le brutal death, on peux pas trop leur en vouloir ahah !
20- Quel rapport entretenez-vous avec les réseaux sociaux, le contexte technologique étant nettement différent du début des années 2000 ?
Comme tout le monde c’est une composante indispensable, pas le choix. C’est quand même un excellent moyen de communication, idem pour la MAO.
21- Est-ce simple de gérez tout ce qui gravite autour de l’aspect ‘social’ des sites et autres et est-ce une nécessité (pas vraiment le choix) ? As-tu une nostalgie de la méthode à l’ancienne (bon, évidemment, c’était plus lent mais l’aspect humain plus présent) ?
Bien sûr que c’est une nécessité, sinon tu n’existe pas ! Il a fallu s’y mettre, mais sans trop de difficulté. La méthode à l’ancienne correspondait au monde à l’ancienne, pas comparable.
22- Es-tu nostalgique d’avant (dans un sens pragmatique, pour certains aspects) ou non, du tout, tu es un guerrier de l’IA, un chevalier des processeurs et tu gères pas mal ?
C’est une composante du présent. Il faut admettre que c’est un formidable outil, surtout la MAO. Tu peux facilement communiquer à distance (nous ne sommes pas tous dans la même région) mais grâce à la technologie actuelle c’est possible, sans ça nous n’aurions pas pu reformer le groupe.
23- Allez-vous prendre la route pour des concerts (peut-être des festivals, que sais-je?) et envisagez-vous de descendre vers le sud, par exemple du côté de Montpellier ?
Oh oui c’est un objectif ! Du live ! Je ne vois pas l’intérêt sinon. Nous déjà sommes à la belle affiche du Muscadeath 2025 et c’est une chance. On verra la suite lorsqu’on aura sortis du neuf, on envisage aussi de bouger à l’étranger si les possibilités le permettent.
Le sud mais avec grand plaisir invitez-nous !
24- Merci du temps prit à répondre à mes questions, peut-être étranges parfois. Je te laisse le plaisir et la gloire de la conclusion ?
Je te remercie pour cette entrevue sympathique et pertinente. Je voudrai remercier les lecteurs de cette entrevue d’avoir pris le temps et l’intérêt de nous lire, en espérant venir rapidement dans le sud vous rendre visite !
Gurkkhas666@gmail.com
Vous êtes la véritable force qui alimente notre musique et notre passion. Chaque t-shirt, chaque casquette, chaque accessoire que vous portez est un symbole de notre connexion et de notre gratitude. Merci d’être une part essentielle de cette aventure, et de faire résonner notre son ! Continuez à faire du bruit !