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Explicit silence a répondu à quelques questions, dans la continuité de la chronique de leur nouvel album 'Embers of an undying flame', un très solide album metal hardcore (que je te conseille d'écouter si ce n'est pas déjà fait). Dans les questions, différents sujets sont abordés et Bruce y a répondu, ouvrant un peu plus le voile sur le groupe. Prépare ta boisson, c'est assez dense!

1- Salutations à vous ! Comment ça va ? Question simple pour commencer : résumez nous l’histoire de Explicit Silence !

En bref, l’histoire Explicit Silence débute dans les années 90 et a évolué pas mal au fil des changements de line-up. Né des cendres d’un projet précédent orienté metal/punk, où l’on trouvait déjà Bruce à la guitare, Explicit Silence souhaitait se tourner plus franchement vers un style hardcore/metal, plus violent. C’est avec l’arrivée de Rudy que cette volonté s’est concrétisée. L’esthétique musicale du groupe a par la suite évolué progressivement, au fur et à mesure des arrivées/départs de musiciens et des albums, au nombre de 5 maintenant.
Malgré cela, la formation a toujours conservé son ADN grâce à la présence des deux frères, encore présents à l’heure actuelle. Depuis 2020, le groupe s’articule autour de 4 musiciens, Bruce et Rudy, toujours respectivement à la guitare et à la batterie, Ben, à la basse, et Aurélien, au chant et à la guitare.

2- Vous œuvrez dans le brutal hardcore metal, pour faire simple. Mais c’est quand même plus compliqué, avec des éléments beatdown et d’autres venant de sphères musicales différentes. Était ce déjà le cas à vos débuts ou est-ce une sorte de bonification violente avec le temps ?

On a toujours souhaité que notre mix soit une fusion la plus « cohérente » possible des influences des membres du groupe. Les changements de line up ont forcément eu un impact sur notre façon de composer et plus généralement sur l'évolution de notre style, mais on a toujours fait en sorte de conserver notre ADN, et aussi sans forcément vouloir suivre aveuglément les tendances musicales du moment.

3- Quelles sont les évolutions que vous avez eu dans votre approche musicale et est-il des éléments qui ont disparu ou se sont atténués, au contraire d’autres mis en avant ?

Comme je l’évoquais, je dirais que les changements de line-up ont été LE facteur qui a fait évoluer notre composition. Le premier album « Nothing Lasts Forever » a des touches metal, death ou encore grind, avec une patte HxC des années 90’s. Ça partait un peu dans tous les sens, les morceaux étaient longs et plutôt chargés !
Le second album est beaucoup plus teinté punk/HxC, les influences s’orientaient davantage vers des groupes comme To Kill, No Turning Back mais toujours en y mêlant l’esthétique metal/hardcore. Le troisième album « Condemned to Struggle » signe un retour vraiment metal. On y entend les premiers passages du groupe vraiment typés beatdown. L’apport des nouvelles influences se ressent nettement sur False Supremacy, notre quatrième album, avec l’arrivée de deux nouveaux musiciens au chant et à la guitare. Le second guitariste appréciait énormément le hardcore, le chanteur venait du deathcore. Nous avons fait le maximum à nouveau pour garder quelque chose qui nous ressemblait.
Et de nouveau avec Embers of an Undying Flame, où on a repris une formule à quatre avec un nouveau bassiste et un chanteur/guitariste. Les morceaux étaient très avancés à leur arrivée en 2020, mais ils ont vraiment contribué à apporter une approche plus « riche » en y ajoutant leur patte, en poussant plus loin les compositions, en travaillant aussi plus en profondeur sur les ambiances, la production.

4- Dans le paysage musical, vous êtes parmi les références du genre (notamment sur la scène normande où quelques groupes sont représentatifs du style). Est-ce que cela joue dans votre vision musicale, pose une sorte de pression ou non, du tout, point de ça, c’est juste la fête à la composition ?

Explicit fait très probablement encore partie des “vieux” groupes de metal normand encore en activité, mais de là à penser que nous sommes une référence à proprement parler, cela serait sincèrement prétentieux de notre part. Ce n’est pas parce que le groupe a une “longue” histoire qu’on ne se remet pas régulièrement en question sur la composition, l’esthétique musicale, la manière dont on veut partager notre énergie en studio et en live. On le fait comme tous les groupes qui ont à cœur de bien faire, de faire plaisir et de se faire plaisir, tout simplement.
On ne s’est jamais mis de pression ou imposé de choses irréalisables. On a toujours opté pour l’autoproduction pour sortir nos disques et les ventes qu’on réalise nous permettent de faire du merch, etc. Certains nous disent qu’on a notre place pour jouer sur des festivals, par exemple, mais n’ayant jamais fait les démarches pour être accompagnés par un label ou un tourneur, ce n’est pas le cas. On a aucune rancœur ou regret. Qui plus est, à nos yeux, faire de la musique, sortir des disques ou faire des concerts n’est en rien une compétition.
Certains groupes régionaux tournent beaucoup plus que nous et on est content de le constater, le principal est que la scène continue de vivre, après tout.

5- On va évoquer votre nouvel album. Celui-ci fait fort, en jouant aussi bien la carte de la rapidité que celle du déboitage de cervicales. Il y a une sorte de structuration des titres.
a) Est-ce important d’offrir une base identifiable à laquelle vous apportez d’autres éléments ?

Effectivement, à part quelques exceptions, il y a une base commune sur la plupart des morceaux, notamment parce que les riffs ont été en majorité initiés par Bruce (guitare). Ce n’est pas une volonté spécifique de sa part ou du groupe, c’est simplement une habitude de fonctionnement qui date des précédents opus. De fait, on retrouve sa patte, mais oui, je pense que c’est important de retrouver une certaine base, un son commun sur un album, plutôt qu’un patchwork d’idées qui n’ont rien en commun. On a encore une conception assez “à l’ancienne”, on pense avant tout “album” / “EP” plutôt que “single”. Maintenant que le line-up s’est figé et stabilisé autour de cet album, il n’est pas exclu que nous fassions évoluer notre façon de travailler sur les prochains morceaux, dans le sens où chacun peut venir avec une compo originale, déjà bien avancée. Au delà de ce besoin d’homogénéité, Embers of an Undying Flame reste quand même le produit d’un travail de groupe : chacun a énormément travaillé chaque titre de son côté, on mixait le travail en répétition pour ajuster ensemble les différents tempos, la structure de chaque morceau, le groove ou encore la mélodie. Chacun partageant ses impressions et ses idées. Lorsque les morceaux se sont vraiment concrétisés, on s’est ensuite penché sur le travail de production, sur des détails esthétiques.

b) Vous naviguez entre le hardcore bien bourrin et le metal (notamment dans certains riffs ou la tonalité et des altérations ou dissonances). Est-ce lié juste à vos envies ou vous utilisez les styles pour servir le propos et offrir une cohérence avec les textes (on va en parler plus loin) ?

Dans la plupart des morceaux, les textes et les voix ont été posés une fois l’instru un minimum définie, mais il est arrivé qu’on opère quelques ajustements de composition pour mettre en avant spécifiquement la voix. Le travail de production dont je parlais juste avant (les ajouts de dissonances discrètes dont tu fais mention par exemple, mais aussi le design sonore, les samples) a clairement été influencé par l’atmosphère créée par le texte et l’interprétation vocale.

c) Il semble être guidé par l’intensité. Est-ce le cas ou est-ce un effet de manche magistralement exécuté ?

C’est certainement une résultante de l’agencement des riffs et de la patte de Bruce que j’évoquais. On retrouve souvent cette volonté de montée en puissance qui termine sur une rythmique violente très marquée. On a tous fait en sorte de pousser, d’exagérer cette conception pour la rendre encore plus franche, plus viscérale.

6- L’album déploie une atmosphère assez sombre (tonalité et le jeu des riffs et de structures). Il me semble que celui-ci appuie plus cet aspect. Est-ce le cas et est-ce lié, du coup, aux thématiques ou est-ce pour donner une couleur différente, qui se retrouve finalement comme une marque sur les autres albums ?

Oui, il y a eu une volonté claire de mettre l’emphase sur cette atmosphère, que ce soit dans la composition, les arrangements ou même l’esthétique apportée par le mixage. C’est aussi certainement lié au changement de line-up, qui a insufflé des influences différentes (sans aucun doute plus sombres) de celles que l’on retrouve sur les précédents albums. En tous les cas, tout a convergé facilement, que ce soit au niveau de l’instru ou des textes, et on est content que cela se ressente à l’écoute. On voulait passer un cap avec cet album.

7- Vous associez l’émotionnel à l’instinctif sur l’album. Est-ce un développement naturel ou bien cela découle d’une réflexion, aussi bien pour repousser les limites mais aussi offrir une continuité avec les autres albums ?

C’est absolument naturel à vrai dire, nous ne l’avons pas fait intentionnellement. La conception de l’album a été marquée par pas mal de chamboulements, non seulement en matière de line-up, mais surtout sur le plan personnel avec la disparition de la mère de Rudy et Bruce en 2021, c’est pour cela qu’il a une portée émotionnelle différente, lourde et forte, ne serait-ce que pour le groupe.
Cela se retrouve donc dans les compos et le son final, ces évènements ont directement influencé le côté “instinctif/cash” historique du groupe en apportant une certaine subtilité “émotionnelle”. Je pense aussi que le travail opéré sur l'esthétique des morceaux, un peu plus riche et mélodique qu’auparavant, y participe aussi.

8- J’évoque dans ma chronique qu’il me manque les paroles car au vu des titres, cela semble être à la fois analytique, posant une réflexion et mettant en exergue la face sombre humaine.
a) Qui est derrière les textes et qu’est-ce qui guide les thématiques ?
b) Conceptualisez vous les textes comme la musique, dans la manière de les mettre en forme ?

Principalement Aurélien (chant) et Rudy (batteur). Nous n’avions pas forcément de ligne directrice définie pour Embers of an Undying Flame, d’envie irrépressible de construire des paroles autour de tel ou tel univers spécifique. On a naturellement évoqué les thèmes qui nous tenaient à cœur, qui nous inspiraient, et il s’avère qu’il y a plus ou moins un tronc commun. Comme pour l’instrumental, on se dirige avant tout instinctivement sur des thématiques sombres, assez violentes, sans détour.
Si tu évoques aussi la manière dont les textes interagissent avec la musique, on a eu sur cet album une vision très orientée sur la rythmique au moment de la composition, pour que les paroles, les mots, aient le plus d’impact possible. C’est ensuite que l’on a peaufiné l’interprétation avec Aurélien, à l’enregistrement, pour appuyer au maximum sur l’émotion et le contenu des paroles, et aussi apporter le plus de dynamique possible.

9- Les titres semblent suivre une progression sur l’album, évoquant une cascade de réactions en chaîne, induisant, dans l’aspect sombre, une fin qui se veut plus positive, même si celle-ci prend un côté violent (‘Revenge’). Est-ce le cas ou pas du tout, bien essayé mais c’est plus pragmatique ?

Il y a eu une réflexion particulière sur le flow et l’ordre des titres sur l’album, comme c’est le cas pour la majorité des groupes. Je t’avoue que c’est en grande partie un choix pragmatique, même s’il y a aussi une partie de ressenti “émotionnel”, on souhaitait que le rythme, l’intensité, soient correctement amenés. Dans un sens, on l’a un petit peu imaginé comme un set live, avec quelques “respirations” à des moments clés. On est loin d'être sur un album-concept.

10- Certains titres ont des aspects qui vont à la limite des genres, posant une sorte de flou volontaire.
a) Est-ce quelque chose d’important pour vous, de pouvoir aller flirter avec d’autres genres, tant que ceux-ci soient cohérents avec la base et les paroles ?
b) Est-ce aussi une mécanique que vous posez, afin d’orienter l’écoute de l’album vers une réflexion après l’écoute ?
c) Peut-on dire que c’est une façon d’ouvrir le débat et les discussions pour amorcer peut-être des pistes de réflexion ?
d) Ne serait pas une sorte d’approche philosophique, par la méthode du pied-bouche?

On évite par principe de se mettre vraiment des barrières sur les styles, qui de toute façon sont loin d’être parfaitement définies dans les faits, surtout dans un genre aussi varié comme le metal. Et puis, on reste des musiciens : il y a des mélodies, des grooves, des esthétiques qui nous viennent naturellement à la composition de par notre parcours et nos goûts respectifs, cela serait contre-productif de se freiner.
Les seules “limites” que l’on s’impose tacitement, et elles sont peu contraignantes, c’est d’évoluer dans la sphère hardcore/metal et de conserver des idées qui plaisent à chaque musicien, ou à défaut qui ne nous rebute pas. On échange constamment sur tel ou tel riff, tel ou tel arrangement, telle ou telle rythmique pour trouver un terrain d’entente. On a en plus la chance d’avoir des proches qui nous donnent régulièrement un avis extérieur (et on les remercie infiniment !). Le but c’est de se faire plaisir et de donner le meilleur de nous
mêmes. Notre approche n’a rien de très spéciale, et il n’est pas encore question de jouer sciemment avec les codes pour surprendre les gens.
Avec Embers of an Undying Flame, l’enjeu était de retrouver une dynamique de groupe avec le nouveau line-up et de donner vie aux compositions, en grande majorité déjà existantes, en insufflant un peu de notre identité lorsque c’était pertinent. C’est évident quand on entend la voix, mais on a fait en sorte que chaque instrument puisse s’exprimer.

11- Est-ce que cet album se démarque des autres, de par un angle ou un aspect que vous amplifier sur celui-ci ?

Sur le fond et sur la forme, comme on l’a dit avant : les influences musicales du nouveau line-up, les événements personnels, la volonté de passer un nouveau cap esthétique, musical… Et l’envie sera la même pour la prochaine production, tu peux en être sûr !

12- Le visuel et le côté graphique ont-ils une importance pour vous, comme un autre vecteur ou est-ce juste un support d’accroche ?

On a la même démarche et la même exigence qu’avec la musique. Le visuel doit refléter nos intentions, l’identité du groupe, de l’album. Plus que jamais, c’est quelque chose auquel on fait très attention, d’une part parce qu’on a cette sensibilité, et d’autre part parce qu’on sait que c’est plaisant d’avoir en face un groupe qui offre un contenu cohérent et intéressant visuellement.
On a confié toute la création graphique de l’album à un ami de longue date (Julien Henri) qui a su cerner très facilement nos attentes, étant déjà familier avec l’esthétique et l’univers d’Explicit. On est ravi du résultat, qui représente bien à la fois l’ADN d’Explicit, l’aspect émotionnel, la violence des compos/des thèmes abordés, l’évolution esthétique, plus riche et moderne d’Embers of an Undying Flame.

13- Quelles sont les influences derrière le groupe et peut-être celles derrière l’album (incluant un contexte sociétal ou autre) ?

Les influences sont assez larges car on n’écoute pas tous les mêmes choses et ce sont surtout des influences de groupes des années 90 ou 2000. Le groupe a été largement influencé par des groupes comme All Out War, Hatebreed, Full Blown Chaos ou encore Cataract dans les années 2000. Le côté grind vient plutôt de notre batteur qui écoute des groupes comme Nasum (R.I.P), Nails, Brutal Truth ou encore END. On est aussi influencé par le côté speed groovy de groupes comme Get the Shot (anciens albums) ou encore Stick To Your Guns. L’arrivée de Ben a apporté un côté plus musical et moins « frontal » au niveau
de la composition de par ses influences.
Concernant l’influence sociétale, je pense ne rien inventer en indiquant qu’on s’inspire forcément de tout ce qui nous entoure. Le monde, sans vouloir noircir le tableau plus qu’il ne l’est réellement, n’est pas à son apogée. On voit et on entend du négatif de toutes parts (guerres, violences, environnement…), tous ces thèmes, cette ambiance maussade, sont un carburant pour nos textes et nos compositions.

14- Au-delà du groupe et de la musique, il y a l’aspect humain, qui livre des infos sur les gens. Donc, je vais aller un peu sur cet aspect, sans faire trop gala ou people. Que faites vous en marge du groupe, notamment professionnellement ? Est-ce lié à la musique ou à un engagement social (asso, travail…) ?

On a tous un job en parallèle et aucun membre du groupe n’a le statut d’intermittent du spectacle. Bruce vit en Espagne et bosse dans le service qualité d’un département informatique, Aurélien travaille dans l’immobilier et vend des maisons, Rudy bosse dans une boîte pour l’environnement et Ben a pas mal de casquettes dans des boulots qui touchent tous l’audio de près ou de loin (journaliste/testeur de produits high-tech, formateur, consultant, ingé son…).

15- Comment vos familles et amis perçoivent votre musique ? Sont-ils un excellent regard extérieur, en plus d’un soutien nécessaire ?

On a la chance d’avoir pas mal de personnes dans notre entourage qui sont familières avec le metal, et qui en sont même très consommatrices, donc ça permet d’avoir des retours très utiles pour travailler nos compos, notre contenu de manière générale… et même la façon dont on pense nos concerts !
Et évidemment on a toujours eu beaucoup de soutien de la part de nos proches dans notre parcours musical, de la famille, des amis, et on ne les remerciera jamais assez pour ça. Les parents de Bruce et Rudy ont d’ailleurs construit un local de répète dans leur maison quand ils ont commencé la musique et ont toujours suivi les concerts et l’activité des garçons, c’est dire à quel point notre entourage peut s’investir pour nous !

16- Culturellement, vous aimez quoi en termes de cinéma, littérature et musique ? Des conseils ? Et est-ce que certains sujets / goûts peuvent influencer votre musique ?

Ce qui influence notre composition et notre musique au sens large vient avant tout du quotidien dans nos vies mais également au niveau de l’actualité mondiale. On baigne dans la surinformation aujourd’hui donc difficile de ne pas être touché par tout ce qui se passe (politique, écologie, économie). Pour la musique, en particulier, on est ouvert d’esprit. On peut autant écouter du rock, que du metal, de la pop, du rap… Peu importe, on partage tous le même sentiment qu’il y a du bon dans chaque style. Pour ce qui est de la littérature, malheureusement, nos rythmes de vie respectifs ne nous laissent que peu de temps pour lire.

Ben : si tu veux un peu de grain à moudre, des choses plus concrètes, j’ai de mon côté une attache plus forte à la culture musicale, vidéoludique et cinématographique, avec une préférence pour les esthétiques sombres, viscérales, ou qui surprennent par une certaine “complexité”, ou encore un mix inattendu de certains styles… Dans la musique, ça peut se retrouver facilement dans le metal. Pêle-mêle des groupes que j’écoute en ce moment : Cult of Luna, TesseracT, Leprous, Fit For an Autopsy, Every Time I Die, Katatonia, Bleed From Within… Côté jeux vidéo et film, c’est un peu moins vrai car j’apprécie plus facilement des choses plus “légères”. Je suis aussi très friand des esthétiques japonaises (Ran est un de mes films classiques favoris), lovecraftiennes et tout ce qui touche à la dark fantasy aussi.

17- Dans la vie de tous les jours, êtes-vous à l’opposé de votre musique ou bien au contraire, à fond dans le même sens, pour le besoin d’énergie ?

Rudy est absolument comme derrière les fûts, à fond, une vraie pile électrique qui consomme des litres de café par jour. Difficile d’être plus énergique que lui du coup, à côté on passe quoi qu’il arrive pour des moines en pleine méditation ! Plus sérieusement, on garde notre énergie pour les compos, les concerts et tout ce qui gravite autour de la vie du groupe. Le monde, l’information, les gens… tout va à 100 à l’heure, il faut que tout aille vite, que tout arrive tout de suite. On est tous plus ou moins contraints de coller à ce rythme effréné. Le monde de la musique au sens large est devenu tel qu’il faut savoir réagir très vite. Composer rapidement, enregistrer rapidement, faire de la promotion massive, gérer le merch, le booking mais de manière cohérente, être présents sur les réseaux sociaux, contacter des labels, salles, assos…. Je te confirme qu’on a besoin de garder notre d’énergie pour suivre la cadence !

18- Comment est la scène du côté de votre coin de Normandie et avez-vous des groupes à conseiller de découvrir ?

C’est triste de le constater mais je dois dire que la scène metal Normande est peu active, en tous les cas qu’elle l’est bien moins qu’elle n’a pu l’être il y a plus de dix ans. Certes, le metal est par nature un style assez marginal, mais on le ressent vraiment chez nous, surtout lorsqu’on le compare à d’autres régions de l’hexagone pourtant pas si éloignées de nous. On a de moins en moins de lieux/structures pour faire vivre la scène, faire jouer les groupes, accompagner et faire émerger les nouvelles formations dans ce style… Fatalement avec moins d’effervescence et d’actualité, il est bien plus difficile de capter l’attention, de toucher un plus large public, les nouvelles générations, même si les fidèles sont toujours au rendez-vous. Les aficionados se contentent d’aller dans les régions voisines (Bretagne, Nord…), ou à Paris pour aller voir des dates, puisque c’est relativement proche de chez nous. Si on devait citer tout de même une ville normande qui sort un peu plus du lot en termes d’activité, je dirais Cherbourg. Il y a là-bas toujours des groupes et des assos qui se bougent énormément pour organiser des événements, concerts, festivals.

19- Dans la lignée de votre album, quels sont les projets liés ?

Tout d’abord, on espère le défendre au maximum et intéresser le plus de monde possible. Le booking reste une tâche très chronophage et énergivore, la demande importante t’obligeà passer plus de temps dans la gestion des mails, les relances, la prise de contact, etc. On a dans l’idée de faire un clip également. Sinon, on est déjà en train de composer de nouveaux morceaux pour, je pense, être en mesure de diffuser un EP dès qu’on le pourra.

20- Merci d’avoir pris le temps de répondre à ces quelques questions. Lâchez vous pour la conclusion !

Pour conclure, je dirais, écoutez et achetez notre album, parlez de nous autour de vous, faites nous jouer chez vous et surtout continuez au max de faire bouger la scène en allant aux concerts, en achetant le merch des groupes, en soutenant les gens qui se bougent au quotidien pour que tout fonctionne et perdure (salles, assos, webzines et fanzines, radios…). Gojira a démontré aux J.O. que le metal pouvait intéresser un public très large. Le metal est une musique fédératrice, on doit continuer à la faire vivre au maximum en France.

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