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Anthropovore est un duo qui a sorti récemment son second opus, une branlée totale d'un black death primitif. Les deux gars (Steph et Simon), issus de Muertissima, y explorent un concept. Et celui-ci m'a trituré un peu le cerveau et le duo a répondu à mes questions concernant la bête (et un peu plus large), que vous trouverez à la suite. Ainsi qu'un sage conseil à la fin de celle-ci.
Photo venant du label Music Records

1- Salutations nobles troubadours un poil énervés ! Comment allez-vous ? On va commencer par l’historique d’Anthropovore, racontez-nous sa petite histoire !

Steph : Bonjour à toi maître scribe et merci beaucoup de nous accorder cette interview !
Anthropovore est un projet studio de Blackened Death metal créé par deux membres du groupe Muertissima : Simon à la basse, guitare, chant et programmation batterie et Steph à la guitare.
Le groupe s'est créé un peu sur un délire, on se faisait un apéro chez Simon et je lui ai dit « ça te tente qu'on fasse un morceau de black pour déconner ? Genre un titre à fond dans les clichés, limite un morceau à la Darkthrone ». Et c'est parti comme ça, on a fait un premier morceau qui a fortement été apprécié par notre entourage, ça nous a motivé à en faire plusieurs autres, et de là est né notre premier album : Rip and Tear.

Un premier album complètement autoproduit et au final un peu sorti à l'arrache par nos propres moyens, et on a eu la surprise de voir que ça plaisait ! On s'est alors dit avec Simon qu'on allait upgrader la production sonore, de même que le projet dans sa globalité, ce qui s'est fait avec une facilité déconcertante. En très peu de séances nous avions trouvé la vraie identité d’Anthropovore, autant dans le son que dans la composition.

L'esprit de la Bête est là, et aujourd’hui je pense qu'avec notre second album - Boogeyman - tout fraîchement sorti ce vendredi 13 Mai via le label Music-records, n'importe qui n'a qu'à écouter quelques passages sur n'importe quel morceau pour identifier le son d’Anthropovore.

2- Grosse question : quel sens se cache derrière Anthropovore (je ne vois pas complètement mais il doit y avoir un lien avec l’anthropophagie non ?) ?

Steph : À la base nous voulions nous appeler Anthropocène (ère géologique qui représente la présence de l'être humain sur terre à travers ses déchets) mais ce nom était déjà pris par un autre groupe. Et vu que nos chansons sont plutôt misanthropes, nous avons décidé de nous appeler Anthropovore comme pour désigner une entité se nourrissant d'humains et plus précisément de leur humanité. D'autant plus que dans Anthropovore nous avons un troisième membre que nous appelons « la Bête » ! C'est un monstre tout droit échappé de l'enfer pour venir se nourrir de chair humaine dans notre monde.

On retrouve cette entité dans les paroles, dans la musique, et aussi dans les visuels. Quand nous composons avec Simon pour Anthropovore nous avons l'impression parfois d'être possédés tant tout nous paraît évident et naturel (quasiment toutes les prises sont enregistrées en one-shot). C'est de là que nous avons compris que nous étions les marionnettes de la Bête ! La Bête Anthropovore !

Le nom était tout trouvé, une fois de plus soufflé à nos oreilles par la Bête !

3- Vous êtes un duo tonitruant, jeune (car formé en 2020), et issu de Muertissima. Anthropovore est-il ainsi une envie ou même un besoin de revenir à quelque chose de plus primitif, viscéral et direct ?

Steph : En quelques sorte, avec Anthropovore nous voulions vraiment revenir à quelque chose de primitif ! Le but premier est de nous délester de toutes nos émotions les plus néfastes : la colère, la peur, l'anxiété et autres joyeusetés.


4- Vous offrez un Black Death très virulent et appuyant une atmosphère très sombre. Il y a vraiment un aspect old school, qui renvoie parfois à un black très primitif. Ça m’évoque aussi bien Marduk qu’Emperor. Est-ce facile de pouvoir arriver à ce résultat en conciliant vos idées et la ligne directrice musicale dévolue ?

Steph : Revenir à un black très primaire et old school était l'idée première d'Anthropovore. Nous trouvons que c'est la musique la plus adaptée pour y transcrire nos émotions négatives. Étant donné que nous écoutons du métal extrême depuis très longtemps, cela ne nous paraît pas compliqué de rester cohérents tout en gardant notre personnalité.

Simon : Ce qui est compliqué est de garder une trame narrative constante. On me donne un sujet, j’écris dessus et les paroles viennent très vite. De ce fait, garder une cohérence entre chaque morceau devient un véritable défi.
Je suis très éclectique musicalement parlant, par ce fait même j’utilise beaucoup de références à des groupes de tous horizons, et même souvent à des chanteurs Francophones tels que Francis Cabrel, Alain Souchon ou Stephan Eicher.

5- Qu’explore votre album ‘Boogeyman’ ? Explore-t-il les peurs humaines et toutes ses facettes les plus sombres et malsaines ?

Steph : Boogeyman est un album extrêmement sombre. On y explore les peurs intrinsèques de l'humain, des traumatismes de l'enfance à la haine qui en découle. Des monstres cachés sous le lit, ceux cachés dans le placard, cette peur innée commune à l'ensemble de l'humanité : celle du noir. Boogeyman est un album fait d'obscurité. C'est un album volontairement oppressant afin de mettre mal à l'aise l'auditeur. On y explore des facettes très sombres de l’esprit humain, de la dépression à la colère en passant par le désespoir. Ce n'est pas un album à mettre entre les mains d’âmes sensibles.

6- Vous chantez principalement en anglais mais pourtant trois titres sont en français, livrant un impact plus fort. Pourquoi ce choix de langue ?

Simon : C’est assez simple : j’ai intégré entre temps une formation black-metal Montpelliéraine (Supplices) en tant que chanteur. Dans ce groupe, toutes les paroles sont en Français, et ça m’a beaucoup inspiré.
Je n’avais jamais écrit en Français avant, et j’ai voulu utiliser le plus de vocabulaire horrible possible pour choquer. Visiblement, ça a eu son petit effet !

7- On va s’attarder un peu sur ces titres. On va commencer par ‘Purulence cérébrale’. Celui-ci est très intéressant, liant culture, rejet du christianisme et certainement un aspect plus négatif, le narrateur semblant être dépressif (juste mon impression).
a) Vous évoquez, dans les paroles, le horla. Est-ce un lien avec la nouvelle de Maupassant, qui traite aussi du déclin psychologique mais en entretenant le mystère de la possibilité d’un être mauvais tourmentant le narrateur et dont vous vous servez en base pour le titre ?
b) Vous employez des mots très forts mais pas de façon arbitraire, ceux-ci étant clairement réfléchis, appuyant la thématique du titre. Est-ce un vecteur pour vous, pour passer plus facilement et de façon à la fois élégante (du fait du registre de vocabulaire) et de façon brute les émotions négatives exploitées dans le titre ?
c) Ce titre renferme-t-il différents niveaux de compréhension, ouvrant des perspectives différentes ?

Simon : Pour faire court, ce titre aborde plusieurs sujets. La schizophrénie, la misandrie, la misanthropie, la transmigration et l’agnosticisme. La référence au Horla est clairement issue de la nouvelle de Maupassant. Celui-ci est la manifestation physique d’émotions fortes et négatives. Un peu comme la Bête, on va dire.

Pour faire plus long, c’est aussi le point de départ de la chanson, une avancée légère vers le dédoublement de la personnalité, qui peut être interprété comme de la folie.
L’agnosticisme joue également un rôle important, car on le retrouvera plus tard sur un autre titre. Le fait de mentionner le Seigneur, même si c’est pour le porter en dérision juste après, est une preuve d’agnosticisme. Pour moi, c’est un balancier entre croyance et non-croyance qui est le plus enclin à déclencher du ressentiment chez quelqu’un, surtout s’il lui arrive des malheurs à la chaîne… Un peu comme le narrateur, d’où la notion de destinée qui lui échappe. Les entraves trouvées dans son passé ne sont autres que ses pêchés qui le rattrapent.

Tout ceci contribue au vocabulaire soutenu mélangé avec des mots forts, employés pour soutenir chaque émotion négative au moment voulu.

Quant aux différents degrés de lecture, on peut surtout parler de différents points de vue. Ce récit peut être raconté par des personnages atteints de différentes maladies psychologiques marginalisantes, pour en arriver au même résultat : la haine, le ressentiment, la volonté de voir le monde brûler.

Anecdote : « De mon vivant, la femme du diable ne dormira plus sur ses deux oreilles » est une paraphrase de Francis Cabrel, dans « la Corrida ».


8- ‘Torture et mort’ est à la fois le titre le plus long et me semble celui qui est le plus sombre et malsain (ne serait-ce que par la plongée dans le cauchemar dès l’intro).
a) Qu’aborde ce titre, qui semble appuyer quelque chose vers une forme de psychopathie ?
b) Ne serait-il pas un moyen d’aborder le tabou des interdits transgressés et assumés, tout en explorant une part de la folie humaine ?
c) Au final, la vengeance ne serait-elle pas le thème de ce titre ?

Simon : Psychopathie ? C’est une question de point de vue. Imagine qu’un groupuscule extrémiste religieux tue tous tes enfants sauf un, et le capture pour en faire une sorte de réincarnation d’un quelconque démon. N’aurais-tu pas envie de venir leur faire subir les pires horreurs, plutôt que d’attendre une quelconque justice qui pourrait potentiellement se retourner contre toi ?

Si tu dis « oui », à mes yeux tu es quelqu’un d’on-ne-peut plus sain. Aux yeux d’un connard de magistrat random, tu seras un détraqué. Voilà où se trouve la nuance, et ce qui fera que tu kifferas entendre ce titre, ou pas.

L’interdit que la narratrice transgresse, c’est le fait de se faire justice soi-même. C’est un concept que j’adule profondément, car je ne crois pas en la justice telle qu’elle a été établie par l’humanité. Une usine à gaz lente et dévorante, qui finit par nuire davantage aux victimes qu’aux tortionnaires. J’ai la conviction que certaines personnes méritent réellement d’être arrachées à la Terre. Et je pense que ça doit se ressentir au travers de ces paroles, c’est totalement voulu et assumé de ma part !

Ainsi on peut dire que la principale thématique, la justice que l’on se fait soi-même, s’apparente à la vengeance, oui.

Anecdote : « putains d’enfoirés de nom de dieu de merde » vient de l’une des phrases prononcées par Fat Abbott dans la VF South Park, saison 1, épisode « La garçonnière ».

9- ‘Suicide ordinaire’ semble être directement lié à son titre. Mais il y a aussi une dimension psychologique qui l’imprègne.
a) Qu’avez-vous exploré à travers ce titre, qui marque toujours cet aspect narration comme les deux précédents ?
b) Ce titre développe aussi une atmosphère un peu différente, avec un aspect mélodique plus marqué. Est-ce un symbolisme de l’avancée du narrateur vers le grand saut (qui d’ailleurs est à la fin) ?

Simon : Je suis moi-même sujet à ce genre d’idées de façon très régulière, alors c’est un thème qui me tient à cœur. En français, je déteste raconter des histoires autrement que via une trame subjective, sinon la narration est trop éloignée du récit et le tout perd beaucoup en intensité. C’est un exercice réservé aux paroliers bien plus aguerris, et peut-être qu’avec le temps j’y travaillerai.
Cependant, je me dois déjà d’explorer au moins un dictionnaire d’analogies avant de passer au cran supérieur.

Ce titre développe le désespoir du narrateur face à l’hostilité permanente d’une majeure partie de l’humanité à son égard. Cette sensation de ras-le-bol, je la vis moi-même depuis très longtemps, il m’est donc très facile de la narrer correctement, avec des mots à connotation parfois très infantile… Histoire de souligner le fait que cette situation dure depuis vraiment longtemps.
Et cette situation, qu’on le veuille ou non, est souvent une passerelle vers ces envies de tout laisser tomber, une sorte de renoncement face aux difficultés croissantes de la vie et au sort qui semble s’acharner à la moindre occasion.

Je pense ne pas être le seul, et si beaucoup de personnes se retrouvent dans ce texte je n’en serais que plus heureux, car j’écris pour exorciser, pas pour exhorter.
Celui-ci reprend d’ailleurs une partie de « Purulence Cérébrale », dans le sens de la volonté d’éradication de l’espèce humaine. C’est également une préquelle à la chanson suivante, « Seasons of suffering », qui parle de… Mes années de mariage.

Comme Rick Sanchez le dit : un mariage, c’est un enterrement avec un gâteau.

Anecdote : « Sancte Pestis, Nosque a Deo » provient d’un texte du groupe Supplices, dans la chanson « Répurgateurs ».


10- J’en reviens à la narration, qui marque les 3 titres évoqués. Cela semble être un élément important de l’album.
a) Retrouve-t-on cet aspect sur les autres titres (en anglais) ?
b) L’album ne serait-il pas en fait le Boogeyman qui narre son existence, à travers les prismes les plus malsains et sombres de l’humanité, étant la plaie de celle-ci tout en étant la sienne également ? Ou non, je vais trop loin, faut que je me calme ?

Simon : La narration est plus ou moins constante. On est toujours sur du subjectif, parfois dans de l’introspection, du monologue, et parfois dans une sorte de conversation avec une tierce personne qui sera tantôt le sujet, tantôt le narrateur suivant.
Cet aspect se trouve aussi bien sur les textes Français que sur les textes Anglais.

Les titres de l’album évoluent en fonction des tourments qui frappent le personnage principal, qui n’est autre que l’enfant dont on distingue l’ombre sur la pochette. Ave Satani est un rituel symbolisant sa naissance.
Au final, tu n’étais vraiment pas loin de la vérité, bien joué !
La différence avec ton analyse étant que la Bête, ici, représente la personnalité sombre de l’enfant, le croque-mitaine, qui le fait doucement sombrer dans la haine et la folie au travers d’événements affreux et/ou maladie psychologiques, jusqu’au suicide.

Le suicide, ici, étant purement métaphorique : l’enfant se marie dans la dernière chanson, mettant fin à sa vie d’errance et de souffrance, afin de laisser place à d’autres formes de souffrance.

Parce que c’est exactement ça, la vie telle qu’on la connaît : on troque des souffrances contre d’autres souffrances. Des angoisses contre d’autres angoisses. Des fardeaux contre d’autres fardeaux… Le bonheur à l’état pur tel que fantasmé par beaucoup de nos pairs n’est que vulgaire utopie.

La dernière chanson représente mon angoisse la plus forte : me fondre dans la masse et ne laisser aucune trace sur Terre.


11- L’album renferme quand même une dimension psychologique (avec les domaines explorés), en même temps que des éléments symboliques. Avez-vous fait un album qui ouvre des réflexions sur différents niveaux, allant bien au-delà d’une simple envie de proposer une musique plus primitive et brutale ?

Steph : Oui on voulait mettre en exergue plusieurs idées notamment par des symboliques fortes, le tout accentué par la violence de notre musique afin de donner à l'auditeur le sentiment d'être directement concerné et mis à nu par la puissance des sentiments exprimés.
L’album Boogeyman en bon croque-mitaine se nourrit des angoisses, cauchemars et autres traumatismes pour les amplifier et nous torturer avec.

12- Cet album a-t-il aussi une vocation d’être une sorte de thérapie, de pouvoir faire sortir ce qui ronge de l’intérieur en le transposant en musique concrète ?

Steph : La musique d'Anthropovore est clairement une thérapie pour nous. Quand on a commencé le projet, Simon et moi, nous traversions tous deux des périodes de nos vies ou nous n'avions vraiment pas le moral à ce moment-là. On se retrouvait une fois par semaine pour cracher toute notre noirceur dans la musique d'Anthropovore.
Aujourd’hui nous ne sommes plus déprimés comme nous l'étions quand on a commencé, vraiment très très loin même et heureusement pour nous ! Cependant quand on compose pour Anthropovore il nous suffit de repenser à des choses qui nous ont foutu le cafard, mis en colère ou fait chier de toutes les manières qui soient pour qu'on compose cette musique thérapeutique pour nous.

13- Du coup je reviens en partie à la question 3. Quelle est la différence fondamentale entre Anthropovore et Muertissima mais aussi son principal point de convection  (oui, je sais, c’est un peu vicieux) ?

Steph : Il y a beaucoup de différences entre Muertissima et Anthropovore.
La première est le style de musique, Muertissima c'est du bon gros Death old school qui tache avec quelques plan Thrash et Black ! Muertissima est un groupe très énergique dont le but premier est de rendre les gens hystériques dans la fosse et de les pousser à se lancer dans le pit sans aucun ménagement !
Tandis qu'Anthropovore c'est du Black old school avec quelques touches de Death et dont le but premier est de rendre les gens mal à l'aise, de les oppresser, limite de les rendre malades.

Donc pour ce qui est de la musique et des sentiments exprimés, ils sont totalement opposés.
Muertissima pourtant traite de sujet assez lourds : dans notre album Inquisition, on traite de différentes formes d'enfermement de l'homme sous diverses formes (addictions, endoctrinement, enferment physique ou mental) et à travers ce voyage en quelque sorte initiatique, l'album se termine sur la liberté, proposant une fin avec une touche d'optimisme quand même.
Dans Anthropovore, il n'y a pas d'espoir : si au début de l'album on ne se sent pas bien dans sa tête, alors à la fin on se sent encore pire.

Muertissima est taillé pour le fun, le live, la fête, les copains.
Anthropovore pour l’anxiété, les ténèbres, la dépression et la solitude.

Pour ce qui est du principal point de convection, on peut dire qu'il est humain car nous sommes tous deux musiciens dans les deux groupes et au final, bien que littéralement totalement opposés, ces deux groupes nous représentent dans toute notre palette d'émotions de la plus sombre à la plus joyeuse.

14- Est-ce facile de concilier les deux groupes ?

Steph : On a juste dû aménager nos emplois du temps, ainsi qu'une chambre pour la Bête... Mais au final, dormir est-ce si important que ça ?

15- Il y a aussi un aspect culturel dans l’album, le nom du groupe et certaines photos. Je pense notamment à la référence au film ‘Anthropophagous’ de Joe d’Amato (avec le visuel d’une photo où l’un de vous ressemble au protagoniste du film). Est-ce le cas ou du tout, complètement à coté, hasard total ?

Steph : Alors pour le film Anthropophagous’ de Joe d’Amato, personnellement je ne le connais pas du tout et je ne l'ai jamais vu. C'est une lacune culturelle que je vais très vite rectifier. Et étant donné que je m'occupe de toute l'imagerie du groupe grâce à l'aide de notre dessinateur et infographiste attitré Macchabée Artworks, la convergence avec ce film est un pur hasard. Sinon, si je devais citer une grosse source d'inspiration ça serait sans aucune hésitation H.-P. Lovecraft.

16- C’est d’ailleurs intéressant la thématique que vous explorez car ça s’éloigne des clichés habituels du genre. Etait-ce parce que tout a été plus ou moins dit ou exploré, parce qu’il y a des domaines plus denses, moins explorés ou juste l’envie de proposer quelque chose de différent et qui soulève, comme évoqué plus haut, une certaine réflexion ?

Steph : C'est plus en accord avec toute la réflexion qui tourne autour d'Anthropovore.
Comme dit plus haut Anthropovore traite des maux de l'humain et plus particulièrement des maux émotionnels. La Bête qui nous possède et qui est présente dans toute l'imagerie du groupe peut être vue comme la personnification de toutes ces ténèbres enfouies en nous et ayant ainsi pris vie après avoir été extirpées et matérialisées par notre musique. Cette Bête prête à nous dévorer jusqu'à ne plus rien laisser de nous, à l'image de toute les émotions négatives qui nous rongent aussi.
Ce qui est paradoxale c'est que quand on a commencé ce projet nous avions la volonté d'aller à fond dans les clichés pour en jouer... mais au final la Bête Anthropovore a développé une personnalité forte et bien à elle !

17- Peut-on espérer voir un jour Anthropovore sur scène ou c’est un peu plus compliqué et quels sont vos projets ?

Simon : Je ne suis pas fermé à cette idée. Il faut juste trouver des musiciens de bon niveau, pour l’instant nous n’avons ni le temps, ni l’énergie pour ça.

Steph : Ça va être compliqué car nous ne sommes que deux et que techniquement si on voulait reproduire la musique d'Anthropovore sur scène il nous faudrait deux batteurs, quatre ou cinq guitaristes, deux chanteurs et un ou deux bassistes mais qui sait ce que l'avenir nous réserve ? (Sauf la Bête bien sûr, qui a déjà tout prévu)

18- Je vous laisse sur ces derniers mots, en vous remerciant du temps pris à répondre à ces quelques questions. Concluez comme vous le souhaitez, c’est votre interview !

Steph : N'oubliez pas de regarder sous votre lit avant de vous coucher !

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