Hevius nous vient de Seine et Marne, remonte au moins à 2005 (avec un premier album) et possède un site (www.hevius.com) pété du bulbe dans le genre. Musicalement, on est dans un registre que je connais très vaguement, car peu porté dessus : le heavy metal tendance power metal.

Alors, c’est donc un album sur un style qui me passe à coté généralement (je connais des noms, des références mais dans ma collection complète, je dois avoir au mieux 5 ou 6 albums dans le registre sur beaucoup (mais vraiment beaucoup) incluant cd, cassette (ouais!) et vinyles…) et donc j’ai mis dans le mange disque cet album, ne m’attendant à rien du tout, si ce n’est de mélodies sympas et du texte, avec des solos et des descentes de manches.

Je ne vais pas dire que le groupe me fait mentir mais ça reste une très bonne surprise. Pour les amateurs éclairés et les fans du genre.

 

 

Bon je m’aperçois que c’est un peu court, donc je vais détailler un peu plus. Je passerai rapidement sur la production, parfaite et qu’il n’y a rien à en redire (la basse, on entend bien la basse).

Musicalement, donc c’est dans une veine power metal / heavy metal offrant des titres usant des codes des registres, offrant des passages mélodiques (mélodies très soignées il est vrai, c’est accrocheur) et d’autres dégageant un coté épique (mais, déception, pas collé-gram) efficace dans le genre.

Dès ‘Millénaire’, le groupe sort l’artillerie et développe un coté assez catchy, offrant une approche énergique et presque attachante, la musique supportant un chant en français (dont l’intégralité est totalement compréhensible) sur lequel je reviendrai plus loin. Et on se prend vite au jeu de suivre le rythme (pied, tête, autre…).

Les titres sont construits sûrement dans la tradition des registres évoqués plus haut, offrant des morceaux très variés, mais collant toujours au thème que celui en court développe. Même si les morceaux peuvent être long (dans la durée, pas dans le sens négatif) afin de pouvoir laisser les musiciens s’éclater, les paroles sont moins importantes en quantité (que la musique) mais abordant des choses pas si évidentes que ça, voire développe une introspection du groupe.

On retrouve des rythmiques carrées, soutenues (dans le registre), appuyant sur le coté positif de la musique et offrant l’avantage de se graver de suite dans l’esprit et d’entraîner l’adhésion à la musique, faite sans prétentions mais avec les tripes.

Lors de ma première écoute, j’ai décelé un coté décalé subtile, que je mettais sut le compte que je reportais mon mental dans la musique. Et finalement, non. C’est bien ça. Car le groupe joue avec les codes musicaux, brodant en sous couche un coté espiègle très subtile, contrepoids essentiel par rapport justement à certaines thématiques plus sombres que le groupe peut être amené à développer.

Et cela est très clair à l’écoute du titre ‘Hevius et versa’, dont il est clairement le titre à écouter en premier, mettant les choses au clair : c’est un groupe carré, à l’approche un peu décalé mais à l’exécution sérieuse.

La voix de Julien, en plus de chanter juste (ben ça ne paraît pas comme ça, mais c’est important, encore plus si c’est en français…), possède un timbre qui nous fait adhérer (putain, il a un timbre de voix qui m’évoque un autre groupe mais je n’arrive plus à me rappeler duquel qu’il est que c’est donc qu’il me l’évoque…). Il adopte son chant au contexte, apportant parfois une certaine finesse ou une approche plus douce lorsque nécessaire. Et s’avère être une des clefs d’attraction du groupe.

Une très bonne découverte pour moi, qui s’avère accrocheuse et qui donne clairement envie de le réécouter à loisir et de le faire découvrir aux fans du genre. Et à ceux ouverts d’esprit.