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2019 Music-Records

Cd digipack 11 titres

Durée : 52’40’’

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J’avais découvert Hellixxir via leur compilation ‘A dull light around’ qui nous offrait en même temps qu’une rétrospective dans l’histoire du groupe la découverte de celui-ci. Résumons brièvement le groupe pour ceux au fond qui viennent d’arriver : c’est un groupe de 5 gars les cheveux au vent (en fait pas tous) formé en 2001 en Isère (comme quoi, il n’y a pas que la neige la montagne) et qui pratique donc un thrash black. Voilà, c’est concis, simple et efficace en présentation.

Et donc, voici que le groupe nous sort son nouveau petit dernier : ‘The black fortress’. Et là, je sens que le suspense est à son comble, de savoir ce que ça donne.

Dès le début, dès les premières secondes de ‘The black fortress’, on sait que ce n’est pas un moment de rigolade autour d’une fondue qui nous attend. Le groupe nous met de suite dans le bain, avec un titre rapide et agressif. On va prendre cher (ou les cervicales / murs / portes / fenêtres, suivant les cas).

Ce qui de démarque de suite, c’est le coté black qui domine pas mal, que ce soit via les lignes mélodiques (oui, il y a de la mélodie mais bordel, ça ne calme pas vraiment le truc) ou le chant, sur lequel je m’étendrais plus loin.

Alors oui, on retrouve des éléments purement thrash qui marque l’essence du groupe, ce mix qui est leur base. Mais si on se contente de ça, on va prendre encore plus char, car le groupe va plus loin dans sa démarche, creusant vraiment ses idées et nous offrant ainsi des titres percutants, forts différents les uns des autres. Ce qui lui permet ainsi d’offrir des variations et des oscillations musicales, offrant de la densité sans avoir à recourir à des ambiances ou atmosphères. Non, le groupe gère cet aspect par la musique et le chant.

Le groupe privilégie aussi la variété dans les tempos, alternant des phases brutales à d’autres plus calmes, posées. On trouve aussi bien du mid-tempo que des breaks qui permettent au groupe d’exhaler sa brutalité par différents biais. Biais allant jusqu’à revêtir des oripeaux d’autres genres pour mieux faire jaillir leur coté black, le rendant très agressif.

Certains pourraient peut-être émettre l’argument que c’est trop répétitif (oui, il y a des fous en liberté, parce que le coté répétitif n’apparaît que si tu réécoutes l’album à la suite et ce plusieurs fois (genre une bonne centaines de fois). Tu auras une répétition des titres…) ou gnagnagnagna. Balayons ses arguments avec, aller soyons fous, 3 titres :

Pure contingency : le titre s’ouvre sur un tempo assez lent mais avec un riff qui nous évoque AC/DC, avant une transition vers un black lent hybride, où le riff revient souvent, imprégnant d’une impression mélancolique le titre, jusqu’au mélange de ce riff avec des éléments purement black. Le titre passe seul, nous plongeant dans un état entre nostalgie et sombre sérénité.

Parapraxis : Même si le titre enchaîne directement avec un black abrasif, le groupe joue aussi avec les codes, notamment par la ligne de guitare et la rythmique qui ne sont pas sans me rappeler celle de Moonspell dans ‘Opium’. Mais le groupe ne piétine pas les plate-bandes du groupe, s’éloignant du registre tout en gardant cette idée dans la musique, offrant ainsi un coté plus aéré à un titre qui aurait pû avoir un coté anxiogène.

Venimous delight : c’est juste un putain de titre black qui va lorgner du coté d’un death malsain. Le titre est très accrocheur, adoptant une rythmique martial qui colle parfaitement avec le chant qui s’adapte en conséquence.

Et aucun titre ne déroge à la règle. On retrouve des éléments rock’n’roll pur dans certains, voir des aspects s’éloignant du metal mais toujours avec ce coté black pas loin, nous offrant un sacré morceau de bravoure sur la durée d’un album. Même le court instrumental ‘Unremembered thougts’, offrant une sorte d’entracte, garde ce coté black mais en mettant le doigt sur la mélodie.

Avec cet album, Hellixxir m’évoque, de par le sens donné à celui-ci ainsi que le coté spontané et un peu dans une certaine urgence, Imperial. Même carburant de base musical, même sensation mais par une forme différente, tout aussi attractive.

Le chant vaut le détour lui aussi. Alexandre n’est pas là pour faire de la figuration, volant d’un chant black parfois très déchiré ou désincarné à un chant death foutrement guttural, glissant ponctuellement un chant clair, qui du coup, paraît foutrement malsain. Très à l’aise dans le chant black (il survole des chants propres à différentes chapelles du black), permettant de créer des impressions, sans user des fameuses atmosphères ou ambiances. Ce qui renforce l’aspect des titres et leur impact. Le chant death (me rappelant un peu celui de Depraved dans ses phases les plus débridées...) est alors un moyen d’appuyer le reste ou de créer un contraste qui engendrer une forme de brutalité qu’une rythmique en tension va intensifier, sans que ce soit obligatoirement rapide.

Hellixxir nous livre un putain d’album pour bien te faire comprendre qu’il faut compter avec eux et que le groupe n’est pas là pour enfiler des perles mais plus pour en découdre. Le metal extrême à des nouveaux professeurs.

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