MARGOTH 5
PDF5
2019 Cruel Bones
4 titres
Durée: 40'46''
Forlet Sire est un combo suisse formé en 2013 et qui après une démo en 2014 et un premier album deux ans plus tard (donc en 2016, que c’est mathématique!!) revient maintenant là, de suite, avec un nouvel album intitulé, comme vous avez pu le lire, ‘Holy’.
Alors, je vous vois aborder la question du ‘qu’est-ce donc que joue ce groupe de jeunes cheveux aux vent plein d’avenir ?’. Bon, alors, la pochette nous livre quelques infos mais c’est vachement plus subtile à l’écoute, le groupe évoluant simultanément dans deux sphères musicales qui se recoupent ainsi parfois, pour nôtre plus grand bonheur ou pas. J’ai ainsi nommé le black atmosphérique et le doom. Rien que ça.
Le groupe nous propose ainsi quatre titres ne descendant pas en dessous des 7’45’’. Et honnêtement, c’est tant mieux. Car cela permet au groupe de pouvoir développer sa vision de la musique et leur univers.
S’ouvrant sur ‘Carnage and condor’, le groupe pose d’emblée une base très doomisante, extrêmement posée, sans être lourde (et qui m’évoque un peu, dans la rythmique, ce que proposait le groupe The Goblin, groupe des années 70 qui composait pour des réalisateurs comme Fulci, Argento ou Bava, entre autres mais là, je me disperse…) et qui sera une sorte de fil conducteur que l’on retrouvera au cours des titres.
La sphère black atmosphérique que développe le groupe est très prenante, appuyant sur le coté émotionnel (oui, celui enfoui aux fond de tes entrailles), s’avérant parfois violent mais tout en restant pondéré de par la fusion avec le coté doom.
Comme je le dis parfois, ici, plus qu’un simple album d’un quelconque groupe, on est plus à le prendre comme une sorte de voyage musicale, proche d’une quête initiatique, qui nous cueille sans prévenir et nous emmène vers des sommets insoupçonné de violentes voluptés. Pouvant nous abreuver de violence lors de passages black assez farouches parsemant de manière intelligente les titres, histoire de bien nous rappeler que la base est quand même du black metal.
Les quatre titres sont longs en terme de durée certes mais garantis sans possibilité d’ennuis, du fait de la variété qu’ils renferment, en plus d’un vrai travail sur les atmosphères parfois très poignantes que le groupe libère habilement, montrant clairement qu’il sait ce qu’il fait. Et de nous offrir un album fédérateur, où fans de doom et de black atmosphérique peuvent se retrouver, une symbiose se créant dans leur musique.
L’ambiance générale est assez sombre, jouant justement sur ce mélange mais sans être malsaine, le groupe restant subtilement sur le fil du rasoir sans verser dans le trop obscur ou le trop niai et chiant. Et c’est sans doute cela qui fait que l’album touche, ce contrôle pour ne pas tomber dans une facilité quelconque et offrir une musique aux nombreuses facettes cohérentes et attractives. Je vous conseille de jeter une oreille attentive dessus.