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Yortsed

26 août 2023 à 14:00:23

Time for anger

1992 (réédition 2022)

thrash technique

10 titres pour 57'28''

Yortsed est un groupe sétois formé en 1988 qui sorti cet album en 1992. Ceci est une réédition par le label Metal Exhumator (vous en aurez d'autres, Chris m'a gratifié de quelques pépites qui vont arriver), agrémenté de 4 titres en plus (deux titres inédit de 1990 et deux titres de leur démo de 1990). Et avec cet album, on est en plein dans l'underground et l'exhumation.

1992, ça remonte à loin, quand on regarde le temps passé. Et ici, c'est une partie de l'histoire de la scène metal, plus sur Montpellier, bien ancrée dans l'underground. Les plus anciens ont certainement pu connaitre le groupe (pas mon cas, étant à l'époque bien éloigné du coin).

6 titres constituent 'Time for anger'. Après une introduction à l'atmosphère un peu étrange et envoutante, le quatuor balance la sauce, la saucière et le service de table au complet. Point de doute, c'est du thrash. Je dois avouer que ça me fait penser au premier Metallica, beaucoup d'éléments l'évoquant. Mais ce serait réducteur pour le groupe, des éléments lorgnant vers Slayer ou Anthrax (à chacun les premiers albums, du fait de la date), qui impose un style carré où la technicité est très présente, d'entrée de jeu.
Mais au contexte de l'époque, il y a aussi d'autres éléments qui viennent agrémenter une musique accrocheuse (qui n'accuse pas le poids de son âge) comme le heavy thrash ou le speed thrash. Le groupe ne s'est pas encombré de savoir si il devait suivre tel chemin ou tel autre. Non, il a suivi son instinct et putain, dans le genre, ça devait défourailler.
Le groupe offre aussi une approche plus mélodique à travers certains riffs et amène un contraste détonnant entre les riffs mélodiques et les séquences thrash, glissant même ici et là, quelques fulgurances sous forme de mosh-part. Mais avec une petite variation assez vicieuse, qui te fera sourire: un côté martial assumé dans les rythmiques des mosh-parts. Et oui, le groupe ne rigolait pas. Même si ça nous replace dans un contexte temporel différent de maintenant, l'approche du groupe n'a pas vieillie, ni même l'efficacité et la technicité, parfois importante. Mais sans trahir l'esprit du thrash.

Comme je l'ai dit, on ressent beaucoup une influence Metallica mais avec plus de férocité et cette touche technique qui glisse subtilement de la mélodie qui vient densifier les titres et donner différentes saveurs aux titres. Là où l'approche varie forcément, c'est cette limite de styles que le groupe ne s'est pas mis et qui, à l'époque, devait déboiter sévère en live. Car cette absence de limite glisse aussi un regard parfois vers quelque chose de thrash death, te déboitant soudainement l'occiput ('undying').
La machine à riffs est jouissive. Beaucoup de riffs foutent le frisson et lorsque la machine entière se met en branle, on est rapidement pris dans le jeu et le sérieux du groupe. Point de temps mort, de la variation, des mosh-parts, quelques breakdowns vicieux. Et puis, parfois, des chœurs. Et cela glisse alors, très brièvement vers une forme de crossover, pour mieux revenir à ce thrash technique sans limites, histoire de bien te rouer de coup une fois que tu es au sol.
L'esprit qui habite l'album se retrouve actuellement dans les groupes de revival ou heavy thrash. Le chant y est pour beaucoup, exploitant différentes facettes qui évoque aussi bien Metallica, Slayer ou Anthrax. Mais avec aussi cette approche lorgnant vers le speed thrash, offrant une grande variété au sein du chant, posant un chalon aux différentes ambiances pouvant s'exhaler des titres, amenant aussi bien de l'agressivité qu'une approche plus heavy, abordant un angle rattaché au genre. Le groupe n'avait rien à envier, les titres tabassant avec efficacité et surtout, je le redis, ces putains de riffs assassins!

Les titres inédits ou issus de la démo de 1990 marque plus un côté plus brut, limite plus raw, perdant en clarté mais gagnant un côté bestial, bien marqué sur 'Antichrist' d'ailleurs (est-ce volontaire?). Les titres permettent d'avoir un autre instantané sur une partie de l'histoire du groupe et son approche, qui a rapidement évoluée, allant vers ce qui est gravé sur 'Time for anger'.

'Time for anger' nous ouvre une porte sur un passé qui n'est pas si éloigné que ça de notre époque. Et surtout, même si c'est une réédition, le son est excellent, avec une production puissante et une profondeur marquée. Le son est bien gras, propre et permet de capter les subtilités des instruments (et il vaut mieux, c'est dense). Les titres issus des démos ou les deux inédits ont un son plus sale, plus grumeleux, avec une basse (et même les basses en général) plutôt étrange, comme en retrait, mettant la voix plus en avant, au contraire de 'Time for anger' où le mixe est bien réparti pour les différents éléments.

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