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Impetigo

13 septembre 2022 à 14:43:09

Ultimo mondo cannibale

1990

Goregrind

18 titres; Durée: 44'55''

Impetigo était un groupe de l'Illinois formé en 1987, officiant dans le death grind. Seulement deux albums à leur actif ('Ultimo mondo cannibale' et 'Horror o the zombies', 2 Ep ('Buio omega' et 'faceless'), 3 démos, 5 splits (dont un ultime en 2018) et un live (pour les 20 ans du groupe, une réunion pour cette occasion). Et donc, ici, on va évoquer le premier album du groupe, 'Ultimo mondo cannibale', sorti en 1990.

Le groupe s'est inspiré du film de Rugero Deodato, Ultimo mondo cannibale, sorti en 1977, une des pièces maitresse du gore (et premier film tourné caméra à l'épaule).
L'album intègre des samples venant du film, éléments que le groupe fut l'un des premiers à exploiter. Cela ouvre des intros parfois dérangeantes (du moins pour eux qui ont du mal avec le genre cinématographique servant de base) ou amenant une étrange ambiance, qui s'infiltre sur la durée de l'album. Celle-ci se veut poisseuse et le groupe n'hésite pas à aller au bout de ses idées. Et de poser des bases de ce qui sera une influence majeure dans le goregrind et surtout un impact majeur (ici qui pose les bases des deux variantes du style, alternant entre tempo très rapide et tempo plus lent et lourd).
L'album ne se focalise pas entièrement sur le film, certains titres partant vers une autre voie mais garde toujours se coté poisseux et cette approche assez cradingue. Et la folie est aussi une dominante dans cet album, le groupe se lâchant complètement (je rappelle que c'est en 1990, à l'explosion du genre (grind et goregrind)).
Cet album pose ainsi des fondements qui sont toujours actuels. On retrouve ainsi des caractéristiques que l'on connait. Mais à l'époque, c'était assez différent. Et sur cet album, le chant est très caractéristique, puisant ses inspirations plus dans le cinéma gore (on ne peut ne pas faire le lien entre le chant et les films de Lamberto Bava 'demons' et l'influence de 'Evil dead' de Sam Raimi. L'album pose aussi une forme d'humour décalé que l'on retrouve dans divers titres (que ce soit dans les paroles, l'approche du chant ou certains éléments musicaux, en décalage). On y retrouve quelques clins d'œil aussi, plus calqué sur l'époque ('Jane Fonda sucks part 2'' ou 'Who's fucking who' (qui pose des bases plus vers le porngrind dans les textes)). Mais l'essentiel de l'album reste ancré au film du même nom, les titres s'inspirant fortement de celui-ci (et qui sera l'origine du groupe italien portant ce nom), le groupe voulant vraiment retranscrire le film dans sa vision musicale et la terreur que celui-ci put engendrer lors de sa sortie (une cassette vidéo retrouvée, qui serait du coup un véritable enregistrement, la base du found footage). Mais aussi une forme d'amour au film (ou à une des actrices?) avec le dernier titre 'My lai', clin d'œil à Me Me Lai, jouant Pulan dans le film.
L'album décrit ainsi certaines des séquences du film, oscillant entre viol rituel et anthropophagie, démembrement et autre joyeuseté. La première fois que j'ai écouté l'album, il est clair que je ne savais pas trop ce que j'allais découvrir. L'édition que je possède est le repressage datant de 2000, chez Morbid Records (dont la pochette sert d'illustration, l'originale étant plus libre dans la représentation du film. Cet album fut et reste une véritable claque, du fait de son approche et de ce chant particulier qu'avait adopté Stevo. Le son y participe aussi beaucoup, entre les samples du film et l'adéquation du son de la musique (avec une batterie qui va rappeler les percussions dans le film) même si la technique des années 90 était différente de maintenant. Ce son donne l'identité du groupe et de l'album (on le retrouve sur 'Faceless' et 'Horror of the zombies') en même temps qu'il donne vie à une identité sonore forte que le goregrind conserve encore. 'Maggots', qui sert d'intro à l'album, n'est que le vecteur de l'immersion, la face visible de l'album. Car le véritable assaut commence avec 'Dis-organ-Ized', qui lance réellement les hostilités et les bases à la fois de l'album et du goregrind, même si ici on à l'alternance des deux types de tempos. Au-delà des titres avec les samples pouvant dépasser les 4 minutes, les titres en eux-mêmes cultivent cette urgence typique, avec cet effet bœuf et amplifiant l'aspect gore, renvoyant au film. L'album est complètement fou, le groupe se lâchant parfois totalement. Et certains samples viennent d'autres films, tout aussi délicat, participant pleinement à cette folie furieuse bien craspec. Même plus de 30 ans après, l'album garde son impact et son efficacité, restant résolument un album culte, sans avoir vieilli. Si vous ne le connaissez pas, vous savez ce qu'il vous reste à faire.

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