Dismal est un groupe chilien qui nous offre un premier Ep qui respire la joie de vivre, sous l’angle du point de vue d’un dépressif sociopathe solitaire n’attendant rien de la vie et qui donnera envie d ‘aller te pendre lors de funérailles d’anniversaire de mime.

Vous l’aurez compris, ici on a affaire à du triste, du pas gai, du sombre. On a un premier de doom death mais le doom death typé des années 80 (celui qui respirait les effluves de formol).

Mais ne vous attendez pas à des accélérations ici et là. Oubliez tout ça, c’est pour les faibles. Ici on a un rythme volontairement lent, très lourd, jouant clairement sur la tristesse et la mélancolie, avec un soupçon de dépression.

Cet Ep s’ouvre sur une intro d’orgue très sinistre mais qui prépare l’ambiance qui va régner au long des autres titres. Ce n’est clairement pas un groupe très joyeux, on en conviendra (et on évitera de l’invité pour un mariage, ça risque de plomber l’ambiance). Le gros de l’Ep se concentre sur Memento Mori qui se développe sur 4 parties, toutes aussi festives qu’une procession funéraire de lépreux.

Le groupe prend le temps (il n’y a pas d’autres mots) pour poser des titres, dégageant volontairement une sorte de malaise sans lequel finalement la sauce ne prendrait pas.

On retrouve souvent une voix death/doom très caractéristique (rappelant un peu ce que faisait Cadaverous Conditions (notamment sur ‘In melancholy’)).

Ici, vous n’aurez pas de fulgurances, pas de break soudain ni d’explosion de folie. Ici ça reste sombre dans le rythme (et même austère parfois), ce qui sur la longueur peut installer un certain malaise. Mais il faut bien l’avouer que ça fonctionne.

Un de intérêts qui font que j’accroche bien sur ce Memento Mori est l’alternance des chants, de façon ponctuelle avec un chant clair et la variation sur le chant death/doom, qui n’est pas linéaire.

L’autre chose intéressante est la forme que prend cet Ep, ressemblant au déroulement d’un éloge funèbre dans un cadre de messe, ce qui nous plonge directement dans l’atmosphère très particulière que développe le groupe, tout en cultivant un doom death éloigné des standards actuels du registre.