top of page

2020 Music Records

CD 11 titres

Durée : 34’55’’

depraved.jpg

Depraved ! Nouvel album ! Voilà ! Rien que ça devrait suffire à vous faire sauter sur la bête. Sauf si vous ne connaissez pas Depraved… Fondé en 1992, Depraved est un groupe nancéen qui est juste culte dans l’underground. Avec un break entre 2004 et 2011, le groupe s’est dit :’Bordel, faut botter des culs !’ et est donc revenu avec un album de fous en 2014 et remettent le couvert avec celui-ci, offrant ainsi leur 4è album (sans compter les démos, Ep et splits…). Voilà, en très gros résumé. Ha oui, ce sont de gros barbares violents pratiquant un grind death de furieux.

 

S’ouvrant sur une intro de toute beauté messieurs mesdames, faite de cris et d’une ambiance de gênes, le premier titre déboule au bout d’un peu plus de 30 secondes. Et bonne nouvelle, le groupe ne s’est pas calmé (j’ai eut peur, un instant, qu’il soit parti errer dans le power heavy FM…). Alors, je ne sais pas si c’est une personne ou un casse-tête qui est à l’origine de leur furie mais… on s’en fout.

On retrouve directement ce qui fait le coté accrocheur de Depraved : leur son, caractéristique et surtout le chant de Kristof (ce chant entre le growl et l’aboiement). On retrouve dans la joie et les sauts contre un mur les rythmiques effrénées (et ce coté parfois martial), la brutalité sans concession, les thématiques pleines de belles histoires, le tout enrobé d’un son massif… bref on retrouve l’esprit Depraved. Avec des titres toujours aussi efficaces.

Rien que cela suffirait pour faire la chronique et vous donner l’envie de vous jeter sur la galette.

 

Mais voilà, le groupe évolue discrètement et amène de nouveaux éléments amplifiant à leur manière la virulence du propos. Mais toujours dans le respect de la brutalité dans ta face.

Notamment un petit coté rock’n’roll amenant plus de rugosité et surtout de possibilités dans les titres (bien qu’à la base, c’est déjà assez large), offrant des aspects contrastés, donnant des oppositions renforçant le coté brutal du groupe.

Le groupe amène aussi des passages plus calmes (c’est tout relatif, faut pas déconner non plus), donnant une certaine progression à des titres, avant un déferlement de brutalité qui enfonce le clou. Des breaks viennent de temps à autres aussi, histoire de bien te péter la nuque et servant de contrepoint à la frénésie de part et d’autre de celui-ci, amplifiant ainsi la brutalité ambiante. Quand il n’y a pas une soudaine ligne de guitare mélodique, dans un contexte plus mélancolique qui élève le morceau (comme dans ‘50 shade of blood’). Et putain, on se prend au jeu que le groupe nous impose, même si on en ignore les règles.

Si les morceaux peuvent développer une durée assez conséquente dans le genre (entre 4 et 5 minutes), le groupe ne se perd pas en conjonctures stériles et va à l’essentiel, en évitant l’écueil de la redondance ou de l’impression de répéter le même morceau, sur une simple variation. Chaque titre est à part, avec son âme, différent des autres. Et c’est clairement l’un des forces de Depraved.

Le seul bémol que je vais émettre, c’est qu’il n’y a que 11 titres… Bon, ça envoie toute l’industrie de la viande avec les machines, c’est net.

Depraved ne fait pas dans la dentelle (ou alors la dentelle de chair?) et livre une véritable guerre. La folie furieuse est toujours là, plus intense que jamais, plus protéiforme, pour mieux asseoir sa domination, sans se reposer sur ses lauriers (Laurus nobilis, celui qui parfume les viandes et les ragoûts…). Et nous livre un album incontournable pour tous fans de brutalité !

bottom of page