On embarque en Espagne avec 5 gaillards venant de la Catalogne et proposant un petit bijou de brutalité, en mixant un deathcore très brutal, du slam death et beaucoup de technique.
‘Genesis’ ouvre l’album, avec une approche mélodique et posé, du moins pendant un peu plus d’une minute, avant que n’arrive une mise en bouche agressive et lorgnant vers le débitage en règle de carcasses (et un moment de pétage de cervicales). Et là, on comprend que ça va chier, genre sévère.

Et effectivement, dès le second titre, on ne rigole plus. Si tu avais un sourire en coin, crois moi, il va partir directement. Déjà, le son est juste massif. Littéralement. Sûrement des maçons qui l’on fait parce qu’il est foutrement épais, mais avec la basse bien brutale, qui s’ajoute aux autres instruments, tous très présents. Et même si tu es une bille en technique instrumentale, il est clair que tu sens très clairement la maîtrise des gars. Et ça part dans la barbarie et la brutalité mais celle qui est vicieuse, protéiforme.

Car le groupe, même si il apprécie la vélocité associée à la virtuosité, il ne cultive pas qu’un coté pied au plancher et prend le soin d’amener des breaks de fous furieux, jouant même sur un rythme ultra lent et lourd, du genre de celui qui sert à envoyer ta tête le plus loin possible par à-coup.
Alternant passages fulgurants, breakdowns suicidaires (et avec ce son et cette basse, ça ne rigole pas) et rythmiques pouvant cultiver un coté martial, le groupe ne nous ménage pas (tant mieux) et ne laisse pas vraiment de répit (puisque tu crois que tu vas pouvoir souffler un peu… mais non), comme sur ‘Intramolecular massacre’ qui pousse au maximum le concept, en allant ralentir méchamment la bête, jusqu’à un break complètement brutal, jouant à la fois sur l’aspect musical et technique.

Cela n’empêche pas le groupe d’amener de la mélodie, de la finesse, en contraste complet avec le fond globale, créant des ambiances ayant la finesse d’un parpaing enveloppé dans du satin : c’est juste beau (‘the human cleansing II’), amenant une bouffée d’air frais…

… pour mieux te martyriser aussitôt, en poussant cette fois les rythmiques à fond et de jouer ensuite justement sur les variations de rythmes et de formes de brutalités (car quelque soit l’angle choisi, c’est brutal). Le groupe jouant sur la technique justement pour appuyer celle-ci (les parties batterie avec la basse sont souvent d’une extrême densité et très agressive).

Le groupe pousse le deathcore dans ses retranchements, repoussant les limites du possibles, en le mixant à du slam death, bien brutal, qui lui aussi fait dans l’extrême (qu’il rend agréable via des lignes mélodiques soudaines et improbables, jusque dans des moments d’extrême violence). Et avec cet aspect, on arrive du coup sur le chant. Celui-ci ne fait pas du tout dans la finesse et revêt deux formes différentes : un chant guttural, au growl foutrement profond et un chant plus agressif, se rapprochant un peu de celui du chanteur de Himura, avec un coté gore plus présent. Mais dont la différenciation, ben c’est un mixe des deux parfois quand il n’y a pas d’alternance.

Je parle depuis le début de technique. Et c’est indéniable. Même si tu es une bille, elle est ultra présente, que ce soit des shreding, des notes dysharmoniques, des parties batteries ultra alambiquées et moult autres folies furieuses, dont le groupe joue, aussi bien sur l’aspect technique pur que sur les constructions et ce que l’on croit acquis. Car là aussi, avec cette façon de faire, le groupe assène une part de sa brutalité de manière magistrale. Et c’est juste jouissif à l’écoute, avec cette palette de violence.

Phrymerial nous livre un album d’une extrême brutalité technique qui, paradoxalement et malgré justement la densité technique s’avère super accrocheur et jouissif. Je ne peux que vous conseiller cet album, qui est un condensé de guerres. Je ne sais pas ce qui les a énervé (ou qui) mais qu’importe : ça dépote de façon très efficace et attractive !