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World citizens

Treponem Pal

At(h)ome

29 septembre 2025 à 15:15:56

CD

2025

16 titres pour 1H01'10'' (incluant le Ep Life inside)

Une petite vidéo:

Treponem Pal est un groupe culte que l'on ne présente plus. Et si jamais tu ignores ce qu'il est, internet est ton ami, avce son pouvoir de synthèse mythique. Naviguant dans le metal indus (simplification à l'extrême) teinté d'electro, le groupe a sorti début septembre un nouvel album qui nous intéresse ici.

L'album offre 12 titres qui s'avère dense, tant musicalement que d'un point de vue sonore. Treponem pose un album qui nous remet dans ce que le groupe sait faire, mais avec quelque chose de plus sombre, plus synthétique ici et brassant aussi d'autres sphères, au fil de certains titres. Ce qui est certains, c'est que plus que jamais, c'est du Treponem Pal d'élite ici.

L'album se démarque surtout par la construction des titres, reposant sur cette base metal indus / electro (je simplifie toujours autant) et s'avérant assez compacts et courts, au regard des autres albums. C'est plus intense mais aussi plus sombre, avec une mécanique un peu différente.
Structurellement, le côté indus se démarque par un jeu de boucles, de répétitions et d'un jeu avec l'intensité, selon les titres, aussi bien pour des atmosphères que pour poser un cadre précis. C'est cet aspect qui amène un côté synthétique qui n'est pas, paradoxalement, froid et désincarné. C'est même le contraire car ces boucles et ce côté indus / electro va s'appuyer sur d'autres sphères, comme le ragga ou d'autres qui, parfois, éclairent en particulier un morceau (mais dont le style m'échappe). Parlant ragga, tu retrouveras aussi un titre où le reggae est la base de ce dernier, associé au metal indus, induisant des modulations surprenantes mais logiques ('Escape the pusherman').
Les titres suivent cette trame, non sans ce laisser une très large marge de manœuvre, permettant de nous embarquer dans un voyage aux confins des genres, sans pour autant s'égarer dans des circonvolutions inutiles. Le groupe garde le cap, avec une identité forte et ici, cette approche qui s'avère vraiment plus singulière mais tellement cohérente avec ce qu'a fait le groupe jusqu'à maintenant. D'autant que l'album, au-delà de cette mécanique de boucle va jouer aussi avec les rythmiques (et de par conséquent, avec les tempos).

Les titres proposent aussi bien des rythmiques dansantes ('Mind control') que des choses plus violentes, plus directes, qui servent de supports à des textes qui sont ancrés dans notre époque (qui est plutôt en mauvaise passe on ne va pas se mentir), abordant des thèmes sociaux ou analytiques.
Ces rythmiques variées apportent de la densité et une oxygénation de l'album, qui est assez surprenante, au regard des tonalités sombres, ainsi que des sujets évoqués. Cela permet au groupe de proposer des rythmiques aussi bien dansantes, synthétiques (proche de la techno parfois, souvent associant electro et indus) ou martial (marquant nettement l'aspect indus et l'atmosphère sombre, soulignant au passage les sujets explorés). Et c'est au détour de quelques titres que des éléments chaotiques peuvent apparaître, allant tâter des sphères plus extrêmes (sans pour autant faire n'importe quoi, la cohérence est dans l'ADN de Treponem pal) et allant évoquer aussi une part de nostalgie et des origines du groupe. En effet, derrière tout ça, il y a un esprit punk bien vivant ('punk phenomena').
Mais les rythmiques ont aussi un aspect percutant, qui voit à chaque plan une efficacité nécessaire, participant à quelque chose de plus large. Et ce, quelque soit la sphère que les rythmiques vont explorer, que ce soit plus organique ou plus synthétique. C'est un point crucial, sans lequel l'album aurait une autre teinte. Car le groupe recherche vraiment l'effet de nous marquer, de nous retenir et de nous surprendre.

L'album recèle énormément de facettes qui délaissent les chemins battus pour celui qu'explore Treponem. Cela tisse un album qui est très varié et pourtant extrêmement logique dans son déroulé et son approche, à la fois un lien avec ce qu'est Treponem Pal et avec le côté moderne, actuel, auquel le groupe ajoute son approche qui joue avec les codes et cet aspect synthétique qui s'avère chaleureux, celui-ci reposant sur des tonalités grasses et enveloppantes. Ca casse l'aspect sombre, lui évitant d'être un album noir et d'offrir quelque chose de plus lumineux, paradoxalement. Les titres entre eux se renvoient aussi des passerelles, offrant des écoutes où le niveau de compréhension ou d'écoute sera différent, permettant d'explorer d'autres repères, amenant une vision différente et pourtant cohérente de bout en bout.

L'album précède 4 titres issu de l'Ep Life Inside, reposant sur quatre reprises, reprenant les racines du groupes. Sorti avant l'album, celui-ci offre aussi un trou de serrure sur l'album, marquant en partie une part de ce dernier. Pour l'anecdote, le titre qui m'a le plus surpris (honnêtement, on ne s'y attend pas...) est 'Chercher le garçon' de Taxi Girl (début des années 80). Le titre y a une atmosphère très particulière et pourtant, collant au titre d'origine.

Le chant de Marco est reconnaissable entre mille. Il est caractéristique du groupe mais Marco offre de la modulation (au besoin des styles effleurés mais aussi des ambiances à créer) mais sort aussi des habitudes et va explorer quelques facettes différentes ou va revisiter les bases de Treponem Pal.
Le son est massif, puissant, avec une tonalité sombre mais chaleureuse. Le côté indus apporte un aspect synthétique intéressant, d'autant qu'il développe parfois quelque chose de plus dansant et induisant une modulation du son. On retrouve les instruments habituels bien audibles, incluant la basse. Cette dernière, avec la batterie et le fond industriel joue avec des codes, créant une densité qui se retrouve dans la musique mais aussi dans la nature même de l'album. C'est très réfléchi et clairement un aspect exploré.

Malgré le côté plus sombre, synthétique et les thématiques abordées, Treponem Pal livre un album excellent, très accrocheur, qui te laissera quelques heures pour l'explorer sereinement, du fait de sa densité. C'est un incontournable, clairement!

© Margoth PDF

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