

MARGOTH 5
PDF5
Vyomchakra
Absence of light
Autoproduction
31 mars 2023 à 14:57:06
Dématérialisé
2013
9 titres. Durée: 33'15''
Une petite vidéo:
Absence of light est un trio du Kenya qui a pour l'instant ce seul album à son actif mais que je met dans les chroniques pour faire un petit focus sur le groupe, celui-ci, au-delà du côté exotique de la contrée, livrant un putain de black death vindicatif. Le groupe se définit comme un acte de metal extrême, s'appuyant sur la mythologie de l'Inde, deux des membres en étant originaires.
Aimant me perdre sur Reverbnation à temps perdu et éplucher les possibilités cachés des pays, c'est ainsi que j'ai découvert ce groupe (j'ai ai aussi du Botswana, du Burundi ou d'autres pays auxquels on ne pense pas). Et donc, je prend un peu de temps pour Absence of Light, parce que ça dépote aussi!
Sur les 9 titres, 5 véhicules des paroles, les 4 derniers étant des instrumentaux. Le trio installe avec le premier titre une atmosphère particulière, caractérisé par des éléments typiquement indien (dans les sonorités et certains plans). Le titre, servant d'intro, prépare mentalement l'auditeur à recevoir une branlée comme il en prend rarement. Et dès 'Daksha', ça se confirme: ça va être du brutal, sans concessions, amenant un mélange black death entre les vieux Morbid Angel, du Bolt Thrower, Nile et un black oppressant, plutôt rapide mais qui lorgne vers des formes plus primitives. Le tout avec un travail sur l'atmosphère. Cela engendre un monument de brutalité, qui vient se moduler autour de structures caractéristiques mais n'hésite pas à se reposer sur d'autres formes structurelles plus complexes, puisant dans les racines indiennes et surement une part d'éléments kenyans.
Le résultat est quelque chose de massif, qui ouvre les portes d'un univers sombre, malsain mais que l'on ne peut pas rapprocher d'un brutal death occulte ou d'un black débridé. C'est bien plus profond et bien plus dense, apportant une aura singulière à travers les structures parfois très exotiques, qui se mêlent à des patterns de batterie complètement fous. C'est un élément qui se démarque, apportant des rythmes pouvant être martiaux ou bien revêtir d'autres oripeaux, mais gardant toujours cette aura sombre, malfaisante.
Les riffs sont efficaces, plongeant dans les racines de l'Inde mais aussi dans des repères plus conventionnels du black death, bien que certains s'éloignent de tous registres et actes vraiment une approche metal extrême où la nature de celui-ci est volontairement plus flou.
Cela induit des titres assez concis dans le genre (la majorité sous les 3'30'') mais sachant développer des densités flirtant avec le dantesque, puisant dans des mélodies qui aèrent la brutalité omniprésente et amène une approche à la fois exotique et onirique.
Brutalité qui s'exprime d'ailleurs aussi bien dans les rythmiques soutenues qu'à travers les breaks soudains qui amènent la présence d'une lourdeur à notre attention. Lourdeur là aussi omniprésente mais qui devient écrasante dans les breaks, se mêlant à des inclusions plus inhabituel dans nos contrées et nos repères. Et cela renforce le coté brutal, l'aspect malsain. Et c'est d'ailleurs intéressant car le groupe dévoile deux aspects plus singuliers, qui vont être plus ou moins présents selon leur nature sur les titres avec un chant ou ceux instrumentaux.
Cette brutalité devient parfois plus bestiale, à travers des structures ou des patterns de batterie proche de l'hallucination sonore, glissant des rugosités dont on est pas coutumier au milieu d'un déferlement de violence. Et qu'il va contraster violemment avec les riffs pouvant dévoilés des aspects très mélodiques, exotiques et même intégrer des altérations qui ajoutent à l'atmosphère oppressante qui suinte.
Le groupe met aussi des plans complètement liés à la culture indienne, venant de la face traditionnelle, qui va offrir un soudain contraste qui va te faire prendre un tgv en pleine gueule, sans prévenir. C'est à la fois beau, intense et diablement vicieux.
Les titres instrumentaux permettent de se poser sur la technique pure du trio et de s'immerger dans les recoins exotiques, dévoilant des aspects et des détails très riches, bien plus présent que sur les titres avec un chant.
D'ailleurs, le chant est très puissant, profond et guttural. On est sur une sorte de croissement entre le chant de Will Rahmer de Mortician, celui de Nile et celui de Morbid Angel. C'est volontairement caverneux, puissant, dévoilant une étrange résonance qui trouve écho dans la musique amis va prendre parfois des accents plus black, très sombres. Et qui colle à cet univers des dieux indiens.
Le son est incroyablement massif, très puissant et surtout très propre, laissant le loisirs de pouvoirs apprécier les multiples détails et structures qui constituent le cœur de la musique. Le placement de la voix est réfléchi de manière à être un peu en retrait, très légèrement, pour apporter un peu plus d'oppression sans pour autant sacrifier le chant en arrière plan.
Je ne peux que vous conseiller de partir en quête de ce groupe. Efficace, exotique, dantesque et jouissif!