Serocs est un groupe mexicain formé en 2009 et qui nous a offert en juin son nouvel Ep. Ceux qui ne connaissent pas le groupe seraient peut-être tenté de penser : ‘Ha tiens, un autre groupe de gore…’. Et bien, c’est perdu. Dommage. Essayez encore… Non ?
Serocs évolue dans un brutal death technique, dans la lignée de Cryptosy. Enfin, mexicain, français et candien parec que, bordel, il y a du beau monde dedans…

Après une douce intro, toute en subtilité (genre 15 secondes, faut pas déconner), le Ep part méchamment avec ‘Anthropic’ qui pose le décor : violence, technique, brutalité et festival de death, avec cassage de nuques et déboitage de tête en règle. Le propos n’est pas à la rigolade, loin de là.

Alors oui, c’est brutal, intense mais ce n’est pas non plus de la rapidité non-stop. Le groupe amène parfois des passages plus élaborés (alors oui, c’est technique à la base donc c’est élaboré. Comprenez donc que c’est encore plus élaboré, un peu comme le gothic flamboyant était le gothic le plus élaboré, en architecture) dévoilant alors des structures d’une densité démentielle (ça tombe bien, le groupe évolue dans une thématique sur la psychologie, ce qui change un peu des habitudes…) et brossant dans le même temps des aspects très mélodiques sur une base bien brutale, donnant quelque chose à la fois aéré et complexe.

Le groupe joue aussi sur des tempos parfois plus modérés, accentué par les plans de batterie qui sont parfois foutrement compliqués (en terme de changement et de complexités), venant en appui ou en contrepoints des autres instruments. Cela donne des morceaux longs et complexes où l’ennui est absent mais qui pourrait donner mal à la tête à quelqu’un qui voudrait intellectualisé la musique.

Si on peut parler parfois de branlettes de manches, on parlera ici de migraine de doigts. Même si on est pas musicien, on sent que les riffs ont un niveau stratosphérique (de par les solos ou même dans les parties les plus rapides). La technique a sa place dans l’audition des morceaux.

Le groupe amène dans cette marmite de brutalité technique beaucoup de variations et de subtilité (qui vous fera faire de la gym à tous les coups, genre abdos de cou), densifiant beaucoup les titres mais gardant en tête une lisibilité, essentielle dans leur cas (sinon, on pourrait se perdre). Et permet de garder une cohérence de bout en bout, là aussi, essentielle.

Le Ep se poursuit avec deux titres datant de 2011, issus d’une démo. Le contraste avec les titres actuels permet de voir l’évolution du groupe sur cette période , apportant un éclairage sur la musique du groupe. Le second titre démo se nomme ‘Anthropic’ est ne vous sera pas inconnu… puisque sa version 2020 ouvre l’Ep est permet de voit vraiment le travail et l’évolution technique du groupe.