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Via aeterna

HurakaDématérialisén

Lacerated Ennemy Records

15 avril 2022 à 14:52:56

Dématérialisé

2022

9 titres. Durée: 42'56''

Une petite vidéo:

Hurakan est un groupe de slamming brutal death deathcore (ouais, vous allez voir là encore, c'est un peu plus compliqué) d'Amiens, formé en 2015 qui nous offre avec Via aeterna son troisième opus, continuant son petit bonhomme de chemin.
Le groupe ne fait pas dans la finesse et à travers une intro ouvrant 'Imperium', on détecte des accents semblant puiser dans le black mais surtout une mise en place d'ambiances et d'atmosphères qui viennent structurer les titres et donner une ligne directrice (plutôt virulente, faut pas déconner non plus). Le titre fait bien monter la tension et fait clairement sentir que ce qui va suivre est sans commune mesure avec ce titre.
Et effectivement, dès le second titre, si tu trouves le premier plus bourrin, dis toi que la barre est placé vachement plus haute. Du genre tu prends un ascenseur et tu montes en haut d'un gratte-ciel de 100 étages (au moins) avec la barre, en partant du 4è sous-sol. C'est très virulent, offrant une brutalité sans faille mais pas de façon aveugle et débile. Car le groupe structure sa violence en offrant pas mal d'angles d'attaques différents ainsi qu'une strate de rythmiques qui ne font pas du tout dans la finesse (à moins qu'une masse de guerre en pleine face ne soit de la douceur?). Le groupe nous donne un ballet de tempos, souvent orienté vers une forme d'hystérie mais sachant quand même donner des breaks vicieux pour te détacher la tête du corps ou amener des contrastes complémentaires dans un jeu de batterie (avec de la double à fond et un tempo lourd sur les caisses) sur un riff plutôt efficace. Le mélange que propose le groupe est détonnant, ne laissant pas de répit, même quand cela semble le cas sur une phase qui est soudainement plus lourde, avant un retour de bâton plutôt vigoureux, qui s'avère assez jouissif. Il y a des fulgurances flirtant avec l'explosion nucléaire dans l'album, plaçant la violence dans un autre état, voire même en la traitant plus comme une entité autonome complémentaire au reste de la musique.
Comme je le disais un peu plus haut, il y a des relents de black (et pas du délicat) qui sont distillés ici et là, ajoutant à la brutalité de la musique et donnant une épaisseur un peu plus importante à leur approche. Et cela leur permet de créer des ambiances et des atmosphères, plutôt sombres et pouvant aussi être agressives, non dénuées d'un certain esthétisme ou mettant l'accent sur une approche plus guerrière, à travers des éléments martiaux qui se fondent dans l'ensemble. Les riffs marquent parfois des lignes très black mais de façon brève. On retrouve aussi ces accents dans des lignes qui se superposent aux structures très typées du groupe, ouvrant un autre niveau d'écoute et de perception, rejoignant la logique d'ambiances ou d'atmosphères et créant un cadre logique à la globalité de l'album. C'est dense, sans conteste mais de manière presque procédurale. Et cela permet d'avoir des titres différents, même si les bases sont les mêmes, offrant un fond commun avec des formes plus libres. Et ce coté black qui est présent colle parfaitement au coté sombre qui suinte de l'album, offrant aussi dans les textes un contraste et un appui de la brutalité de la musique.
Le point d'orgue reste quand ces relents viennent fusionner complètement avec la base du groupe, permettant aux atmosphères de se sublimer et d'offrir une forme hybride qui rabat les cartes et pose des bases que le groupe redéfinit et s'approprie. Et cette approche est complétement explorer sur le dernier titre 'Via aeterna' où le groupe se lâche, allant jusqu'à amener un coté gothique à travers un violon posé sur une base plutôt sous acides (oui, je pense qu'il y en a plusieurs) et qui synthétise tout les éléments les plus esthétiques de l'album dans un final d'anthologie lorgnant furieusement vers une forme cinématographique instrumentale, semblant faire l'ouverture vers une autre facette du groupe qui pourrait bien s'intégrer au reste dans le futur. Et qui fait reboucle avec l'intro du début. Et à ce titre, en regardant les titres des chansons, on comprend que depuis le début, Hurakan nous a mener dans un cheminement, suivant une exploration d'un univers qui ne doit rien au hasard. Tout est réfléchi, lié à la teneur de l'album, créant au-delà d'une cohérence évidente un univers de bout en bout. Le groupe ne laisse résolument rien au hasard, pour mieux nous piéger.
Le chant est aussi un des éléments qui défonce sévère chez Hurakan. Oscillant entre un chant guttural, un chant typé slam et quelque chose d'hybride, Danny y ajoute cet aspect relent black par moment, ce qui imprime encore plus la virulence et cette approche plutôt sombre. Son chant s'avère assez impressionnant dans le registre et colle complètement à l'esprit du groupe et ce vers quoi ils souhaitent tendre.
Le son est massif, très dense et prend un soin aux détails, que ce soit dans les aspérités black, les sonorités et autres arrangements amenant les atmosphères. Malgré la densité de la musique, il n'y a rien de brouillon ou de perte de détails dans la masse, bien au contraire.
Hurakan, avec son troisième album livre quelque chose de monstrueux, vraiment brutal et pourtant loin d'être simple brûlot de brutalité. L'album est dense mais chargé d'éléments qui créant un univers que le groupe nous emmène visiter, sans possibilité de rester indemne. Mais putain, que c'est bon!

© Margoth PDF

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