Iczhihal est un groupe venant de nulle part, à l'origine inconnu, au nom à te faire gagner au scrabble en terrifiant tes adversaire et qui a sorti cette première démo, dans un registre typiquement black metal.

Juste 4 titres dont le premier est une intro tapant dans un mixe ritual / black, l'aspect ritual évoquant une forme de chamanisme occulte. L'intro met en place une atmosphère singulière, avec les prémices de ce qui va suivre.
Et putain, ça déboite sévère! Du black sans concession, fleurant bon les origines, quelque part entre les bases du true black et un proto black teinté de punk. Alors, soyons d'accord: ce n'est clairement pas pour les amateurs de black léché ou tout propre, avec des vampires en cartons ou autre. Non, ici, c'est clairement du black vindicatif, sombre et malsain, revendiquant complètement son attachement au satanisme (dans l'encart de la tranche du livret de la cassette). C'est très clairement du black, avec les rythmiques qui y sont attachés, déployant une aura très sombre et clairement véhémente.
Les titres ne font pas dans la demi-mesure et vont à font, avec un cortège de distorsions et de larsens, introduisant l'idée de l'altération, pour mieux coller à l'ambiance qui se dégage. C'est bourrin, intense mais non dénué d'une certaine beauté et même d'une certaine classe, car assumant complétement son attachement à ses valeurs.
Mais les titres prennent néanmoins le temps de se développer, créant une atmosphère particulière qui prend dès le début. Et si tout cela fonctionne, c'est parce que le black de Iczhihal a cette résonnance qui renvoie vers les bases du true black, avec une teinte punk qui ressort parfois un peu. Mais c'est surtout que cette démo a une force inattendue: le son.

Habituellement, je parle du son en dernier mais ici, c'est un élément clé. Le son a une teinte et une tonalité spécifique, qui nous plonge directement dans les entrailles de la bête. Le son est très bon pour une démo et ici, pour l'angle d'attaque, on peut même dire qu'il est excellent car engendrant vraiment quelque chose qui met en vie l'entité que représente Iczhihal. Le son dégage vraiment une singularité qui fait que sans lui, la musique n'aurait pas le même impact. Le traitement du son est vraiment spécifique mais n'empêche en aucun cas d'entendre les guitares ou la batterie, qui offre d'ailleurs un son assez cru, proche d'un enregistrement live mais qualitatif. Ca apporte ainsi une dimension supplémentaire à la musique et place le tout dans une démarche assumée pour son côté revendicatif et véhément.
Le chant est purement black. Malsain, parfois semblant éructé, celui-ci colle complètement à ce que la musique développe, appuyant sur le côté malsain du projet. Efficace, direct et sans fioriture, le chant marque et impose son empreinte, qui se grave dans notre esprit.

Iczhihal, drapé de son mystère, nous propose une première démo de black, de ce black vraiment sale mais qui est issu de la source originelle. Une démo que tout fan du genre devrait avoir!