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Try your freedom

Dusk of delusion

Fantai'zic

30 novembre 2023 à 16:47:22

CD digipack

2023

6 titres pour 21'22''

Une petite vidéo:

Dusk of Delusion est un groupe formé en 2016, avec à son actif deux albums, deux Ep et donc voici un nouvel Ep. Celui-ci est la suite de CO.RO.SYS. sorti cette année (et chroniqué par ailleurs ici: https://margothpdf.wixsite.com/margothpdf/coin-des-chroniques-1/corollarian-robotic-system-(corosys)).

Le groupe nous gratifie à nouveau de 6 titres, enfin plus exactement une introduction sous forme de sommaire de titres d'un journal télévisé qui place l'action de l'Ep 3 ans après l'album CO.RO.SYS. et nous ramène ainsi dans cet univers dystopique. Lorsque j'ai reçu le disque, je dois bien avoué que c'était une excellente surprise, l'album étant une petite bombe.
Le groupe reprend donc où il s'est arrêté, avec des titres qui font un lien avec des références culturelles de nouveau. On retrouve immédiatement l'identité du groupe, avec son approche du metal, entre colère, une certaine violence et toujours cette mélancolie qui imprègne les titres et l'angle singulier du groupe. Les cinq titres vont abordées des aspects différents mais il me semble que cette fois, le groupe s'est mis à la place des corollaires, faisant que certains titres me font penser que cette fois, ce sont eux qui s'expriment surtout, même si on retrouve l'ambivalence anti / pro corollaires de l'histoire. Mais cette expression n'est pas libre et se fait plus par un rapporteur, comme si ils étaient considérés comme incapables de communiquer. Comme c'est un Ep, je vais pouvoir me focaliser un peu plus sur les 5 titres.

Bone Meal: un titre plutôt agressif dans sa dynamique, avec l'approche de la nutrition des corollaires, qui fait un lien avec Soleil Vert et Okja (je ne connais pas ce film). Le titre offre une dynamique puissante et agressive dont la mélancolie vient adoucir la trame, jouant avec des structures très définies mais qui livrent un véritable assaut aussi bien émotionnel qu'organique. Le titre se raccroche au journal en faisant un lien avec la guerre au Kamchatka (dont on comprend que les corollaires tombés sont la base de l'alimentation des autres). Le titre est très efficace et amène une dimension cinématographique sur certains aspects. Un véritable petit brûlot qui va te mettre en souvenir l'album.

The hemicycle: le titre offre une autre tonalité, qui se base sur la basse, offrant beaucoup de mélodies et pose une certaine montée en puissance, qui fait le lien avec des débats pour la place des corollaires dans la société. Anti et pro corollaires vont s'écharper et le titre le fait bien sentir, avec des structures plus particulières. Il y a une véritable modulation du titre, opposant des phases très posées (où domine la mélodie) à d'autres, un peu plus brutes où les riffs changent. Forcément le titre fait aussi un lien avec un roman (l'homme bicentenaire) et une série télé Baron noir (que je ne connais pas). Le titre offre une approche puissance dans la modulation de l'émotion. Il n'y a pas d'explosion de brutalité ou quoi que ce soit d'autres. La montée en puissance est vraiment liée à cette idée de débats houleux et de savoir quelle place accorder au corollaires.

Bloks: un titre très mélancolique. La trame est très posé, avec un tempo lent, presque lourd au regard du reste de l'Ep. Le titre est intéressant dans son sujet puisqu'il aborde le contrôle (et le droit?) de minorités et induit une notion d'esclavagisme qui peut en découler (liée aux corollaires). Le tempo est assez lent, jouant juste quelques moments plus intenses. Mélancolie et colère se manifeste, la colère découlant d'une résignation qui explose. Ici il est question d'une milice privée, outil de CoRoSyS pour la sécurité des installations de l'entreprise et la mise hors service de corollaires ou encore la surveillance des opérations de dépeçage (et hop, bone meal revient). Le titre offre une sorte de répit étrange à travers une noirceur très puissante. A.I. et Equilibrium sont les films référents.

Breaking the Wall: le titre développe une ambiance particulière, marquant vraiment des manifestations ou émeutes, mettant en exergue les pro et anti. Le sujet concerne leurs droits. Le titre joue la encore sur la ,modulation, avec un jeu sur la rythmique et un tempo plus soutenu que les précédents titres. Il y a une forme assumé de violence qui se fait sous un angle plus contestataire. La colère devient plus renfrognée ici, changeant de nature. Le titre projette la situation en 2100 et fait une passerelle avec le titre Bloks (pour le règlement des émeutes). La mélancolie y est bien présente, donnant une teinte particulière à la forme de colère présente. Le titre est plus énergique, avec certaines structures qui diffèrent des autres. Le groupe offre un parallèle avec Bloody sunday et V for Vendetta, deux films traitant d'un sujet proche.

Floating blossom: un titre très poétique dans son approche où la mélodie est bien présente mais offrant un contraste entre le chant, les mélodies et certains riffs plus puissants. Le titre est très entrainant et va te rester en tête. La mélancolie y est très puissante (dans le chant ou certains riffs vicieux). Le titre est sombre malgré le côté poétique et ce, pour deux raisons: le roman Pétales Flottant traite de la mise à l'écart de l'écart de la société de tout corollaire dont son propriétaire est mort ou à la suite d'un vol ou d'une perte. Sans possibilité de recourir aux nutriments, les corollaires sont condamnés à se dégrader lentement, jusqu'à ce qu'ils se désagrègent et disparaissent. C'est un angle très cynique, très violent et est la première raison (englobant le pourquoi). L'autre est la mise au ban de la société. On recoupe avec ce titre l'approche des 4 précédents et ce titre est une mise en abime terrifiante, qui permet au groupe d'offrir assez violent dans son fond et à travers une forme qui se montre plus virulente sur son final. Le choix du groupe avec lesfilm The kid et la série Real humans: 100% humains est à la fois très pertinent et terrifiant, du fait des implications sociétales.

Le chant est de nouveau une des clés de l'identité du groupe, avec le timbre de voix de Benoit, si singulier. On retrouve cette modulation du chant et l'efficacité de celui-ci pour les incarnations humains / corollaires. Il semble pousser un peu plus loin l'aspect mélancolique du chant. L'efficacité est complète et amène vraiment une immersion, en plus d'offrir un chant très accrocheur. Clairement l'un des points dominant du groupe.
Le son est excellent de nouveau. On retrouve cette basse bien présente, très brute. Le groupe apporte toujours autant de soin dans les compositions que dans les ambiances et les arrangements, passant par le coté cybernétique qu'il développe. Le groupe offre une modulation du son plus marquée au besoin des phases variées, donnant une profondeur plus importante. Le chant et les chœurs sont à l'équilibre avec la musique et je retrouve vraiment cette identité propre au groupe.

Ce nouvel Ep est de nouveau une pépite dans le genre, continuant le concept dystopique entamé précédemment. Si tu as aimé le précédent, n'hésite pas une seule seconde, on est proche d'un incontournable car immédiatement assimilé (malgré la densité des sujets).

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