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Three primes of alchemy

Tria Prima

Autoproduction

11 mars 2025 à 15:52:27

Dématérialisé

2025

4 titres pour 19'53''

Une petite vidéo:

Tria Prima est un trio ukrainien formé en septembre 2024, formé du bassiste de Cosmic Jaguar et de deux membres de Manking wrath. Le trio tout neuf propose ainsi un death mélodique symphonique tournant autour de l'alchimie (Tria Prima étant une référence aux trois premiers nombres).

Le groupe nous plonge d'abord dans une atmosphère entre sorcellerie et, justement, alchimie, avec une approche posant une base très dépaysante ayant la faculté de nous projeter dans une autre époque, avant d'obliquer de manière plus frontal vers du death (mais en gardant ce lien à l'atmosphère). Et là, globalement, sur les 4 titres (dont une reprise), j'ai résumé le plus facile. Parce que...

Leur death est mélodique et symphonique (s'appuyant aussi bien sur des synthés que des jeux de riffs particulier ou une basse à l'approche différente) mais avec aussi une forte propension à sentir ce bon vieux death des années 80, bien old school (au niveau des structures et de quelques constructions - qui jouent avec la limite old school plus moderne). Le death tape fort, bien carré, avec une prédominance pour des rythmes soutenus, ne délaissant pas le plaisir d'un ou deux break ou d'amener quelque chose de plus occulte (lié à ces atmosphères).
Les atmosphères s'appuient en partie sur le côté mélodique et symphonique, aidé par les synthés ou certaines structures particulières qui sortent du lots, intensifiant une sensation singulière assez immersive. Le groupe a vraiment mis l'importance sur ce point particulier, celui de faire ressentir une forme de puissance par l'alchimie et jouer avec l'imaginaire collectif qui y est lié (on a tous plus ou moins les mêmes repères). Et ça va loin.
Car oui, Tra Prima ne se contente pas de juxtaposer deux caractéristiques mais les fusionne vraiment, engendrant un death puissant, aussi bien musicalement, que d'un point de vue atmosphérique, assez envoûtant. Le groupe offre cette volonté d'un death qui nous plonge dans quelque chose où le mysticisme, l'occultisme et d'autres éléments se distillent. C'est réellement un travail qui mêle les deux aspects, dégageant une aura, presque une entité, puissante et envahissante.

Le groupe joue avec les codes qui s'offre à lui, posant des titres variés, ayant en commun cette volonté de nous plonger dans un univers alchimique d'où émane quelque chose de sombre, assez malsain mais clairement envoûtant. Cela tient au jeu des structures mais aussi à la variation des tempos, pouvant offrir des moments en total décalage ou amener de la dissonance ou des altérations qui font un lien avec la thématique.
Mais Tria Prima intègre aussi les synthés dans les parties death, allant au-delà de ce que l'on s'attend normalement. Ils sont intégrés à des structures death sans équivoque, apportant une dimension supplémentaire et un moyen de nous altérer les repères, pour faire lien avec l'alchimie et ce qui gravite autour. J'évoquais une approche malsaine, occulte qui habite la musique. Celle-ci est liée au death, apportant un côté parfois un peu morbide, aidé par des structures que ne renierait pas Obituary ou plus largement les groupes de death morbide. Cela s'appuyant sur le son, les structures ou les chants, laissant transparaître une identité forte. Avec cette patte qui évoque un death des années 80, n'hésitant pas parfois à amener quelque chose de plus primitif, en accord avec la thématique.
Le groupe tisse ainsi une trame volubile qui s'appuie sur différentes mécaniques œuvrant dans le même but et allant vers le même point de convergence. L'aspect mélodique et symphonique sert de catalyseur et à mettre en valeur ce côté morbide qui s'exhale, parfois même des parties symphoniques, jouant à un trouble jeu où, si le tempo était ralenti nettement, on aurait un bien étrange funeral doom death, avec des codes un peu déviants.
Et tout ça se confirme par le dernier titre, qui est une reprise de Asphyx, 'Deathhammer' qui fait un lien avec l'approche et l'ambiance, sans pour autant dénaturé l'ensemble.

Les deux chants sont gutturaux, avec un côté très morbide et appuient le côté malsain et cette approche très années 80. Ils jouent sur la complémentarité et vont parfois s'offrir une brève opposition qui donne une dimension plus malsaine à l'ensemble. Il y a un jeu entre les deux chants, notamment lorsqu'ils sont simultanés. Une voix féminine pertinente vient parfois en renfort, ajoutant au mysticisme.
Le son est excellent. Il a cette approche malsaine et occulte, un peu morbide, aidé par les guitares, aux tonalités particulières (c'est parfois très net, jouant sur un décalage sonore intéressant car appuyant l'atmosphère parfois plus oppressante). Les claviers ont aussi cette différence de tonalités, aussi bien pour placer les atmosphères, les parties symphoniques que pour apporter cette dimension ésotérique, en s'appuyant sur cet imaginaire collectif lié à l'alchimie. La basse est très nette, avec deux niveaux de tonalités là aussi (ce qui me fait penser qu'il y a quelque chose dans le concept qui y est lié). On reconnait vraiment l'identité du jeu du bassiste de Cosmic Jaguar mais qui amène aussi une modulation en lien avec la thématique. La batterie a dans la grosse caisse, la caisse claire et les toms cette tonalité morbide, qui joue le contraste avec les cymbales. Il y a un jeu subtile avec la basse, jouant parfois à brouiller les pistes. Les chants sont très audibles, à l'équilibre avec le musique. Les arrangements sont présents de manière pertinente, sans trop en faire, servant en partie de support à l'atmosphère assez singulière.

Tria Prima nous offre un premier EP qui est une excellente carte de visite, posant les bases d'un concept et d'une approche death qui s'avère pertinente et accrocheuse et laisse augurer quelque chose de plus profond. A découvrir absolument!

© Margoth PDF

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