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The world upright

Septénaire

Autoproduction

22 avril 2023 à 13:32:12

Dématérialisé

2022

4 titres. Durée: 21'09''

Une petite vidéo:

Septénaire est un groupe constitué de 6 membres, formé en 2022 et qui évolue dans un registre rock fusion progressif presque instrumental. Voilà, je peux reprendre mon souffle et nous pencher sur ce premier Ep sorti en novembre.

4 titres constituent l'Ep et, malgré le côté progressif, les durées sont tout ce qu'il y a de plus raisonnable. Ici, l'aspect progressif ne tient pas à la durée mais à la forme. Et c'est là que c'est le plus complexe et qui amène le côté progressif en même temps que c'est complexe d'amener une étiquette précise.
Car le groupe va explorer, sur une base rock, des circonvolutions qui vont puiser dans différents genre dont le jazz et amener des tonalités et des couleurs différentes aux titres. Au-delà d'amener de la densité, cela apporte de la structuration et glisse une forme de dialogue musicale qui va remplacer l'absence de chant (enfin le peu de fois où l'on va entendre une voix, plus utilisé comme élément drapant la musique.

L'approche du groupe étant aussi assez singulière sur certains segments, amenant des accents qui nous éloignent vers quelque chose de plus étrange, jouant sur la puissance et un côté diaphane.
La puissance se place dans la base rock et certaines rythmiques, s'alliant parfois au saxophone bariton qui amène un renfort à la puissance, sans verser non plus dans le grand n'importe quoi. Bien au contraire car ils utilisent ce point pour structurer plus puissamment et de façon plus complexe leur musique. Et vont travailler sur le rythme et des ambiances, offrant un millefeuille de structures. Mais loin d'être lourd ou bordélique. Bien loin.
Car le groupe amène aussi des éléments plus légers, comme des notes de flutes ou des voix, qui contrastent avec le côté rock, apportant une notion de retenue en même temps qu'une envie d'envoyer du bois mais en passant par un côté émotionnel, bien plus pertinent que la simple puissance du rock. Et pour ce faire, dans le mille-feuille, il y a un travail sur les rythmiques. Et celui-ci est riche, dense, jouant sur les possibilités, notamment les changements impromptus et le cassage de rythme, glissant une sorte de break qui sert à introduire des éléments propres au groupe (et qu'il puise aussi bien dans le jazz et la musique classique, certains éléments semblant en provenir).

Il n'y a aucun moment où un quelconque ennui peut poindre, le groupe tissant une trame et jouant avec la musique comme pour amener un dialogue entre les parties rock puissantes et les autres, plus subtiles, plus éthérées parfois. Ce contraste sert en partie de colonne vertébrale et nous emmène au-delà des repères sans que l'on y prête attention, pris dans la force de la musique. Comme dans un flot ininterrompu continu, sans que cela ne devienne tempétueux. Et d'amener des moments de suspense, des contrastes et des fulgurances (dans le contexte du style bien-sur), vecteurs d'une vision particulière mais aboutie, sans pour autant se perdre dans trop de méandres.
Le groupe amène aussi des plages plus célestes, par instant, par un piano ou une flute traversière, nous emmenant alors dans une tout autre dimension qui se recoupe avec la musique. Et cela nous amène dans un aspect plus singulier de la composition, offrant une alternance entre la puissance brute (riffs, rythmiques) et une approche subtile, glissant une notion d'ombre et de lumière (qui est renforcée par l'usage des voix et les montées en gammes). C'est très intéressant car cela implique beaucoup d'autres choses et ouvre les perspectives d'un univers musical dense et très riche, à explorer.
Mais tout cela est à relier à quelque chose de plus grand, qui puise allégrement dans le symbolisme. Que ce soit par des aspects musicaux ou par le nom du groupe, l'artwork, le symbolisme dans l'inclusion et les thèmes des titres. Septénaire ouvre ainsi une facette plus obscure, dans le sens de la compréhension, par une démarche voulant apporter de la lumière dans le monde. Et en regardant le sens que portent les titres ou les choix faits, c'est clairement un univers bien spécifique que le groupe commence juste à dévolier.

Le son est très bon, laissant la place à chaque élément. La basse est très présente, amenant sa puissance et son côté massif en contrepoint des instruments moins conventionnels et permet de glisser sur les différentes nappes constituant l'Ep. L'ajout de flute traversière, du piano et du saxophone permet d'enrichir et de densifier le son mais aussi d'ouvrir une perspective dans le traitement du son qui s'avère intéressante là aussi. Le son porte vraiment les dominantes émotionnelles, qui caractérisent beaucoup la musique du groupe.

Une découverte à faire, pour un voyage à part, loin du tumulte quotidien. C'est très riche et ce n'est qu'un début qui laisse augurer quelque chose de plus grand à venir.

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