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The weight of deeds

Disturb

Autoproduction

31 août 2023 à 15:07:28

Dématérialisé

2023

5 titres pour 15'44''

Une petite vidéo:

Disturb est un groupe marseillais fondé (et non fondu, c'est différent) en 1999. Une démo en 2000, suivi d'un Ep en 2001 (The last resort). Concerts et festivals à travers l'Europe (incluant la France). 2004, le premier album 'the worst is to come'. C'est la gloire, à fond (festivals, concerts...). Et c'est la folie: un split avec Fat society en 2006 puis un second album en 2009 ('Conspiracy Behind Your Words'). Et c'est le drame car cet album met fin au groupe. Tristesse, désolation et mistral violent...
En 2020, un réunion tour relance la machine, avec un nouveau line-up. Des concerts fleurisent ici et là et un Ep est enregistré en mars 2023. C'est celui-ci qui nous intéresse. Ha oui, le groupe officie dans un hardcore burné.

5 titres. Juste cinq titres et quinze minutes pour te foutre à terre et te donner une correction. Car dès le début de 'Stay true', le ton est donné: ce sera du hardcore, lorgnant vers la forme US. Et de nous offrir la singularité d'avoir deux chants, jouant du coup avec les tonalités de voix, les dualités et les chœurs. Le groupe choisit un tempo plutôt rapide, t'entrainant dans une saloperie de circle pit où le côté vicieux apparait parfois sournoisement, en posant de bon gros breaks qui viennent te péter les cervicales mais aussi parfois des instants plus proches du beatdown de l'enfer, de celui qui fait très mal.
Car oui, le groupe bourrine pas mal mais sait aussi amener de la variation et de la souffrance, à travers des titres aux durées variables mais qui ont dans leur ADN cette vision du hardcore qui vient te couper les jambes ou te faire te jeter contre un mur. Le groupe n'est pas revenu pour tailler la bavette et se marrer (quoique, on peut se marrer dans un circle, non?).

Mais le groupe, au-delà du hardcore, va asséner des riffs parfois plus proches d'un thrash énervé (et même d'un crossover parfois), qui vient renforcer le côté brut (et même brutal) des titres, surtout avec leur maitrise des breaks et ces quelques moments beatdown. Ca ne choque point et c'est même plutôt instinctif chez le groupe, qui amène, discrètement, une manière d'imposer une rythmique assassine. Car oui, la section rythmique déboite mamie (et tout l'EPHAD), s'appuyant sur une batterie virulente, brutale, avec des patterns souvent classiques dans le genre mais arrivant parfois à te sortir un truc improbable qui enfonce la brutalité (et généralement associé à un système de riffs vicieux et abrasifs), voire même en apportant un effet rouleau compresseur lâché sans frein dans une pente à 15% en ligne droite. Et toi au bout.

Ce qui est aussi bon, c'est que le groupe joue parfois un peu avec les codes et va injecter des passages redoutablement efficaces, alliant par exemple des riffs rapides avec une sorte de break très lourd, donnant un effet singulier mais extrêmement jouissif. Et cela, ce n'est pas utilisé de façon abusive mais avec parcimonie, permettant de garder l'impact de l'idée et d'arriver à tordre notre perception du hardcore. Et cela fait aussi un lien avec les chants.
En effet, il y a deux chants, comme je l'eusse mentionné plus haut. Et c'est une idée terriblement efficace là encore car le groupe joue avec les possibilités qu'offre cette combinaison, en alternant les vocaux (les intonations de voix sont différentes), en jouant la dualité et la complémentarité mais aussi en servant d'appuie sur les chœurs (où il semble que c'est l'ensemble du groupe). Mais le duo de chanteurs module aussi leur voix respectives parfois, glissant une subtilité qui ajoute une couche supplémentaire à la vision du hardcore du groupe.

Le son est massif, appuyant clairement l'intensité et la puissance est bien au rendez-vous. Le groupe ne fait pas de concession et on a quelque chose de dense mais pourtant très digeste et audible. Le choix du soin est aussi apporté aux instruments (et la basse est très nette, malgré le fais qu'elle soit un brin en retrait. Mais ça apporte une profondeur au son intéressante.) qui sont dans un mixe à l'équilibre avec les deux chants. Chants dont aucun des deux ne va prendre sur l'autre. Le groupe posant un juste équilibre.

Disturb revient avec un Ep qui saura ravir les oreilles affutées pour le hardcore et pour les autres, les plonger dans une subtile brutalité qui s'avère jouissive. Ne ratez pas le retour du groupe!

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