Issu des cendres de Almond's Drive, Big Batch s'est constitué autour des 3/5è de ce précédent combo. Formé en 2019, le groupe sort en décembre 2020 un premier album et voilà que presque deux ans après, le trio récidive. Alors quoi qu'est-ce donc que Big Batch vous demandez vous peut-être?

Le trio se définit comme un combo power rock / heavy rock. Si effectivement dans le son il y a un petit côté lourd plaisant, personnellement, je rangerai ce trio dans le punk rock, les titres s'en approchant beaucoup et partageant certaines caractéristiques.
L'album s'ouvre sur 'Freaks', qui nous met directement dans le grand bain, avec une approche rock'n'roll lorgnant fortement vers le punk rock, partageant son énergie et cette volonté de faire des titres catchy. Et d'office, ce qui va marquer, c'est que les titres passent vite, l'album défilant sans que l'on s'en rende vraiment compte. Tout en offrant, dans la plupart des titres, un côté hymne qui va assez loin, dans l'identification du groupe. L'impression parfois que le groupe vient du Beaujolais californien, partageant quelques structures propre au punk rock.
On y retrouve ce style assez simple d'approche (mais pas simpliste), permettant au trio de pouvoir balancer la sauce joyeusement (ça dégouline de bonne humeur, on sent clairement que les gars se font plaisir). Il y a aussi des riffs assez caractéristiques du punk rock mais il est vrai que d'autres éléments vont relier la musique à quelque chose d'un peu heavy rock, avec certains éléments dégageant une lourdeur qui, paradoxalement, mettent en avant l'énergie du trio. La basse apporte à la fois ce côté heavy rock et punk rock, suivant son emploi au besoin des titres. C'est direct, sans fioritures. Le trio va à l'essentiel, sans se prendre la tête dans des circonvolutions qui auraient été bien chiantes.

Mais le plus fort n'est pas là. Il y a quelque chose de très particulier et cool chez ce trio. Comme je l'évoquais plus haut, le groupe propose plus ou moins que des hymnes et certains vont plus se démarquer, que ce soit par l'approche plus marquée punk rock ou par une ambiance particulière, venant de la construction même des titres.
Et parmi eux, on ne peut pas louper l'accroche de 'Super hero', qui joue sur une rythmique plus binaire, un refrain qui se grave dans la mémoire et la basse qui offre deux visages complémentaires.
'Best wishes' est aussi un des titres qui marquent, offrant une approche où l'atmosphère est plus importante, amenant aussi une notion de subtilité que le groupe propose, savant moduler ses titres et son approche, offrant des titres plus intimistes. Ce titre joue la carte du refrain qui va te marquer, là aussi mais avec une approche rythmique plus riche, tout en gardant cette notion punk-rock. Ce 'nanananana' va vous rester en tête, c'est garanti.
Mais les deux titres qui sont vraiment dans le plus marquant offrent deux visages différents. Je vais commencer par 'The last to fall'. Parce là, les gars, vous faites fort! Car, outre le côté hymne évident, avec une mise en place progressive, gagnant en puissance, le groupe livre un titre que l'on jurerait être une reprise d'un tube. Alors que non. Le tour de force est la transformation de styles, en une habile transition vers 1'20'', en plus du début acoustique virant à l'électrique fiévreux. Et là, on part dans un hymne où le côté punk domine vraiment, associé à ce coté rock'n'roll, plus en retrait. Celui-ci clôture de façon jouissive l'album.
L'autre est 'Even alive'. Si on a toujours approche énergique punk rock, le groupe amène une notion de subtilité, offrant une forme de retenue au travers d'une mélancolie qui traverse et transcende le titre, avec une intro tout en finesse (offrant un contraste avec le reste). Le traitement du titre est un peu différent des autres, amenant vraiment une atmosphère singulière (tout en gardant la cohérence avec les autres titres).
Alors, pour ceux qui objecteraient que le groupe ne joue pas du punk rock, juste un argument: 'Punk rocker'. Ce titre est l'exemple même du punk rock (en lorgnant plus des formations à la The offsprings et pas vers le bubble punk ou la pop punk). On y retrouve tout ce qui fait le punk rock, en plus de cette envie de vouloir y aller de façon plus franche encore.

Le chant est intéressant là aussi. C'est le batteur, Kevin, qui occupe le chant, les deux comparses jouant les chœurs, avec quelques parties chantées. Et le choix de Kevin est très pertinent, du fait de son timbre de voix rauque, un peu granuleux parfois, collant complètement à l'approche du groupe. Il y a une certaine modulation dans son chant, permettant de glisser quelques éléments des atmosphères au travers de ce biais.
Le son est excellent! Le trio guitare / basse / batterie est à l'équilibre, permettant à la guitare et la basse de s'exprimer et pour cette dernière, d'être très présente, apportant ce côté catchy. Le chant est à l'équilibre, permettant de pouvoir tout entendre, sans avoir d'effort à faire. Pas de fioriture, c'est simple mais efficace, allant vraiment dans cette idée d'énergie directe.

Big Batch est un trio très intéressant, portant le flambeau d'un punk rock efficace et porteur de bonne humeur. Sur 8 titres, 5 à 6 titres sont des hymnes assurés. L'album fait aussi sentir que le meilleur du trio doit être en live, sans le moindre doute. Foncez les yeux fermés, c'est très bon!