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The Full Weight Of Everything

Nava Calma

Stellar Frequencies

1 janvier 2025 à 09:41:18

Dématérialisé

20204

10 titres pour 41'18''

Une petite vidéo:

Nava Calma est un quatuor allemand avec une chanteuse proposant un mélange shoegaze / dreamo. Tu fasi ce que tu veux avec cette étiquette étrange. Personnellement, je trouve que c'est un mélange entre post metal, post rock et du shoegaze. L'ajout dreamo est assez logique à l'écoute de la musique.

Le groupe nous embarque dans un voyage musical emprunt d'onirisme, et ce, dès le début. Résumé la musique du groupe simplement n'est pas si évident, du fait de la structure des titres et de la musique, se focalisant en partie sur une dynamique posée onirique. Cela va s'axer forcément sur un esthétisme indéniable et efficace qui va prendre appui sur l'essence du post rock et du post metal, mettant en exergue certains aspects, comme la puissance ou quelque chose d'un peu paradoxale avec l'approche shoegaze et onirique, à savoir une forme de noirceur.
Car c'est aussi ça Nava Calma. Un groupe posant une musique plus sensible, émotionnelle mais de laquelle découle quelque chose de sombre, avec beaucoup de subtilité et donc, évidemment, pas avec l'aspect rouleau compresseur.

Et ce qui m'a accroché, au-delà de l'aspect onirique et assez posé, c'est le contraste assumé et clairement dosé entre cet aspect et la puissance découlant de moments rencontrant les deux styles de post, amenant chacun son essence et sa caractéristique principale. Cela amène des moments de puissance, avec des riffs marquants, pouvant jouer sur la lourdeur (et renforçant l'efficacité de la base musicale) ou une forme de violence jouant sur une rythmique marquée (c'est un élément qui s'entend, sur des points précis), pouvant opposer des riffs rapides puissants et une rythmique à l'opposé, plus lente ou même l'inverse. Le groupe joue avec les codes de sa musique et va ainsi proposer une approche qui parfois va nous emmener très loin, avec un onirisme marqué et une puissance (de frappe ou rythmique) assumé, offrant une modulation structurelle.
Nava Calma n'hésite pas non plus à poser des breaks inattendus, jouant sur les oppositions, servant à la fois une stratification de sa musique mais aussi une forme de structuration polymorphe dont le but n'est autre que de poser cet esthétisme onirique comme un élément clé, celui-ci étant le moteur de la musique. C'est omniprésent mais pas nécessairement mis en premier plan, jouant sur la subtilité et la finesse, apportant une vision d'ensemble plus réfléchie qu'il n'y parait au premier plan.

J'évoquais une forme de noirceur onirique. On n'est pas dans une forme volontairement contrastée. C'est dans la subtilité, jouant beaucoup sur les atmosphères et le jeu des mélodies (c'est là que les riffs prennent leur essence et apportent leur raison d'être), ouvrant des passages vers des sphères musicales parfois surprenantes car éloignées de la base. Amenées avec subtilité et des transitions en finesse et fluides, on peut ainsi partir sur des éléments évoquant le ritual, jouant sur le jeu de la batterie et un changement structurel. Ce n'est pas un élément utilisé de manière récurrente, ce qui le rend encore plus pertinent, lié à l'ensemble de la musique du groupe.
La noirceur va aussi passer par la musique (le post rock et le post metal) mais aussi la modulation du chant de la chanteuse (Hannah Louve Benedum), pouvant amener une puissance et une forme d'agressivité plus marquée parfois (toujours dans cette approche onirique marquante). Et lorsque la musique et le chant se fonde ensemble, on embarque dans une forme musicale à la saveur différente mais cultivant cette même idée de l'onirisme.
Onirisme qui passe aussi bien par la musique, le chant que d'autres éléments (des sonorités, un travail sur le son, des apports subtiles...) et un appel à quelque chose d'exotique, qui prend pied de manière nette avec 'I.D.HA.M.A' et sa narration par une voix masculine (en portugais je pense). Cet onirisme passe aussi dans el visuel de l'album que dans les clips, renvoyant à un esthétisme réfléchi, posant une identité forte.

Les titres déploient ainsi différents angles qui se rejoignent à travers cet onirisme mais aussi une dimension émotionnelle évidente, que le choix de certains éléments renforcent, comme l'approche atmosphérique, des accents jazzy ici et là ou l'aspect ritual pouvant exister ici ou là, sans compter d'autres choses diffuses. Leur musique offre une profondeur qui ne se révèle pas de suite, se laissant découvrir, à travers un voyage auditif.
Malgré le côté shoegaze et les codes liés, appuyant l'onirisme, le groupe propose des titres variés et efficace, à l'efficience indéniable et efficace, tenant largement à l'écart l'ennui. Il est vrai que l'approche pourrait désarçonner certaines personnes téméraires mais en ayant un peu de curiosité, on peut plonger dedans (dès le début je me suis fait piéger dans leur univers).
Les titres laissent aussi une trame structurelle émergée de manière globale, dessinant un cheminement qui a pour rôle de nous emmener aux confins de leur univers et des thématiques que le groupe aborde. C'est là aussi que l'aspect plus sombre se terre, sans pour autant être quelque chose de malsain. C'est même plutôt quelque chose proche d'un exutoire, pour offrir une libération (qui se fait sentir sur l'album).

Le chant de Hannah est plein de finesse. Il appuie l'onirisme, jouant avec la subtilité. Mais Hannah sait aussi offrir des moments plus puissants (que ce soit dans l'émotion ou la puissance vocale, renvoyant à la forme de noirceur évoquée), portant une vaste variation vocale, qui apporte son emprise dans l'immersion de l'album. La modulation apporte beaucoup et permet d'offrir un renforcement de l'aspect onirique en même temps que Hannah apporte sa puissance vocale.
Le son est excellent. Il joue sur les deux aspects de la musique, l'onirisme et la puissance. Le traitement des instruments passe par ça et offre principalement deux types de sonorités, l'un étant plus puissant et l'autre laissant la part belle à l'onirisme. Cela amène une structuration dans le son où la basse s'exprime nettement dans les deux aspects (elle est nettement audible, youpi!!). La batterie joue aussi sur cet angle de traitement mais avec la grosse caisse et les caisses claires avoir plus de percutant que les autres éléments. Le chant est toujours compréhensible, avec un placement pouvant être légèrement plus en retarit dans les phases les plus oniriques.

Si tu apprécies les moments de sérénité, avec un onirisme marqué mais qui peut offrir une puissance soudaine en cohérence, alors n'hésite pas un instant. C'est le bon moment, en ce début d'année, de découvrir Nava Calma.

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