

MARGOTH 5
PDF5
The fuckening
Severed headshop
Evarlsating Spew Records
8 octobre 2022 à 09:29:06
Dématérialisé
2022
5 titres. Durée: 20'14''
Une petite vidéo:
Formé en 2010 en Indiana ( à South Bend) et après moult péripéties compliquant l'histoire de Severed Headshop, le groupe sort en 2018 une première démo et un Ep en cette riante année 2022, pour le plus grand plaisir des malades mentaux avides de brutalité!
Après une courte intro pétée du bulbe, le groupe balance les hostilités à travers un deathgrind vindicatif structuré autour d'une vélocité soutenue ponctué ici et là de quelques breaks à te péter les cervicales. Et ça ne rigole pas. C'est très intense, avec un batteur sous acide qui impose un rythme proche de la vitesse de la lumière (avec quelques passages un peu plus cool pour éviter que les autres musiciens ne s'enflamment en jouant trop vite). Les riffs sont très incisifs, suivant le rythme du batteur, avec un niveau de technique élevé partout (sans que ce soit trop de technique). Ca bourrine sec, sans faire de compromis, m'évoquant les vieux Lividity et Mentally Murdered, avec une approche plus moderne et une brutalité plus exacerbée.
Les cinq titres filent vite malgré des durées plutôt longues dans le genre (entre 3 et 5 minutes), permettant au groupe de développer son point de vu musical et de travailler sa polarisation de brutalité. On est dans une approche certes frontale mais qui révèle vraiment l'envie de t'en foutre plein la gueule, histoire que tu comprennes qui est le boss ici. Mais il y a aussi quelque chose qui apparait ici et là: il y a un coté un peu hispanique qui apparait ici et là dans les riffs (notamment dans 'soul excavation' où la gamme jouée est différente, avec une transition très brève mais efficace). Et de découvrir une approche un peu singulière du groupe, allant jusqu'au chant qui a parfois de l'auto-tune semble-t-il, mais pas pour rendre le chant mélodique mais pour injecter plus de malais et ajouter un côté plus macabre.
Et c'est là, au bout de deux ou trois écoutes que tu comprends que le groupe fusionne entre eux différents styles, mélangeant les codes et engendrant ce deathgrind étrange mais foutrement efficace. Car le groupe intègre du deathcore, du brutal death, des aspects heavy metal... ce qui explique les titres, notamment la fluidité de ceux-ci, malgré l'extrême brutalité qui s'en dégage. Et putain, que c'est bon! Car les gars, sur ces base rapide, amène une vision musicale complètement folle où l'intensité fusionne avec la folie, dans des éléments délirants (dissonances, distorsions des sons...).
Le chant est complètement fou. Très guttural, le chanteur est plus proche parfois de l'éructation, avec un rythme soutenu et intègre parfois de l'auto-tune qui apporte une dimension plus malsaine dans l'approche du chant (et dans l'ambiance générale de l'Ep). Outre que c'est original, on ne voit plus du coup quelles autres options auraient pu être choisies, paraissant décalées par rapport à cette voie choisie. Le fait de l'utilisation des effets dans le chant (aussi bien pour l'ambiance qu'un aspect chœurs) est une idée intéressante, qui, au-delà de l'originalité, apporte une identité plus forte.
Le son est très massif, très propre mais avec un léger grain pourtant, pus dans le chant. Les instruments sont bien présents, à l'équilibre, avec une basse audible qui participe à cette folie furieuse. Les arrangements et les quelques apports modernes ne sont pas hasardeux et participe à cette agression auditive foutrement jouissive.
Severed Headshop signe une première carte de visite qui fait mouche et que tout fan de brutalité devrait écouter absolument!