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The fates

Grandma's ashes

Nice Prod

16 janvier 2021 à 08:16:35

Dématérialisé

2021

5 titres. Durée : 20’53’’

Une petite vidéo:

Grandama’s Ashes est un trio féminin de la région parisienne qui nous offre leur premier Ep. Ici, on s’éloigne beaucoup du metal extrême et on va plutôt naviguer dans une sphère rock progressif et stoner (mais pas que, car c’est dense), avec de la subtilité, de la finesse et aussi une énergie bien présente. Ca fait un moment que j’ai pu découvrir ce groupe (merci Angie!) mais le contexte a fortement retardé la sortie de cet Ep.
Dans les faits, on a réellement 4 titres, qui précèdent une outro. Et concrètement, dès que tu appuies sur la touche play (ou que tu cliques, je ne sais pas comment tu écoutes la musique moi…), tu comprends que tu pars sur une sorte de voyage initiatique flirtant avec d’autres limites, comme un certain onirisme. Et la musique qui se déploie alors est très dense, à la fois pour les aspects musicaux purs et aussi pour le coté technique (que ce soit la pratique ou par rapport aux rythmes et autres). Et qui m’offre la difficulté de pouvoir rendre vraiment compte de sa complexité.
Alors, petit avertissement : il y a de fortes chances que des titres se gravent rapidement dans votre esprit...
Au premier titre (‘A.A.’), ce qui démarque directement du lot est le son. Car les dames sont parties dans une direction sonore collant parfaitement au style, quelque part vers un son évoquant les années 70 et le southern rock, offrant d’emblée un son chaleureux et accrocheur, qui sert de terreau aux riffs qui se déversent et qui va nous donner ainsi une identité à cet Ep. Il y a aussi ce sens mélodique qui offre des phases éthérées, très oniriques, qui servent de renforts à des structures résolument rock mais qui va puiser dans différentes sphères du rock, ainsi que dans le blues et le jazz. Et c’est autour de cette trame (mais avec beaucoup plus de complexité) que vont nous mener les 3 dames.
Au travers des titres, le trio va nous apporter quelque chose d’énergique, mais pas nécessairement dans le sens stricte du terme, amenant des approches où la subtilité et certainement une vision purement féminine vont créer des strates, offrant plusieurs niveaux d’écoutes, ouvrant des sphères auxquelles on n’aurait pas penser en lisant le titre ou en regardant la pochette.
Appuyant les rythmiques régulièrement (alors, évidemment, ici, pas de pied au plancher, ce serait absurde et ça casserait la musique que nous offre les dames), il se dégage des repères temporelles, structurant la musique. Mais auxquels le trio va jouer des tours, prenant des reliefs blues ou amenant des plans jazzy qui donne ainsi de la densité (en même temps que de la cohérence avec l’aspect plus global).
Le coté rock ressort sur des passages où les structures rythmiques sont appuyés, en même temps que par l’appuie de riffs plus simples que dans les passages plus éthérés, là où on sent qu’il y a du niveau derrière (du fait du jeu mais aussi de la cohérence entre les différentes strates).
Et c’est sur ça que le groupe tisse une couche musicale plus conventionnelle, en ajoutant du stoner, qui apporte ce coté chaleureux et une certaine densité à la musicalité, qui sait s’estomper au besoin, lors de passages délivrant des atmosphères parfois plus feutrées, parfois plus lancinantes et oniriques. Le trio joue avec les codes, brossant aux travers des strates qui se croisent un univers musicale caractéristique, propre au groupe mais aussi une sorte de voyage (j’hésite du coup entre chamanique et initiatique…). Et permet de créer des atmosphères très prenantes, comme par exemple avec ‘Daddy issues’, morceau où la magie opère pleinement, marquant un titre dense, à la musicalité pouvant être légère ou plus intense.
Et il y a un aspect progressif qui rôde aussi dans leur musique, donnant une explication, en même temps que d’autres dimensions, concernant les structures pouvant être assez complexes (mais toujours avec cette subtilité déjà mentionnée). Et ça offre quelque chose qui est vraiment plus dans le ressenti, l’émotionnelle, avec cette approche qui est posée mais bien carrée.
Mais tout ça, ça ne fonctionnerait pas sans le chant, tout en finesse et en subtilité d’Eva, qui amène ce coté onirique, très posé, se modulant en toute logique au besoin des titres mais toujours avec pertinence. Le chant ne va jamais à l’encontre de la musique, offrant une corrélation précise et attractive entre l’aspect musical et le chant. Chant qui est appuyé par les chœurs, fait par Myriam et Edith, venant en support et qui apporte de la densité à l’ensemble, leur permettant de pouvoir explorer ainsi, avec la musique, les possibilités multiples que leur façon de voir la musique leur ouvre. D’autant que depuis le début de l’Ep, il y a cette subtile temporalité flottante, évoquant les années 70.
Le son est au top. Que ce soit pour les instruments (coucou la basse!!! Et qui a vraiment une importance dans la musique, pas simplement un rôle de rythme. La basse apporte son empreinte et une part de l’identité de la musique du groupe), les voix ou le coté plus délicat du mélange des éléments musicaux, qui font l’identité du trio. Le son, la musique et les atmosphères se dégageant de l’Ep sont indissociables, offrant une entité vraiment chaleureuse et que l’on sent que les dames ont donné leur âmes pour créer leur musique. Et on se retrouve avec une petite pépite dans le genre, qui l’air de rien, fait son effet.

© Margoth PDF

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