top of page

The collaboration project

Tarah who?

M&O Music

17 avril 2023 à 14:16:16

CD

2023

12 titres. Durée: 35'19''

Une petite vidéo:

Derrière ce projet on trouve Tarah Carpenter, originaire de France et qui s'est installé à Los Angeles en 2006 (bien que jusqu'à récemment, c'était un duo). Multiinstrumentiste, elle compose te produit sa musique, de la façon qu'elle veut. Elle a à son actif deux albums (en 2014 et 2021). Et il y a maintenant cet album qui va sortir sous peu, fruit de sa collaboration avec d'autres artistes (dont pas un seul ne m'est connu).

Avant de commencer, comment définir le grunge? Bonne question dont je n'ai pas la réponse, mes goûts étant entre deux albums de Nirvana, Silverchair et un ou deux autres, perdus dans les limbes de ma mémoire. Mais à loin de l'approche que cultive Tarah. Le mélange grunge / rock alternatif ne me saute pas du tout aux oreilles. J'y trouve plus une approche punk, que ce soit dans des éléments musicaux, l'exécution ou l'approche elle-même. Un punk plus dans la tradition du punk de base, celui qui ne me transcende pas. Mais on y retrouve une certaine urgence, qui se situe dans des titres parfois courts, aux constructions simples, allant à l'essentiel.
J'ai écouté plusieurs fois l'album et ce n'est pas vraiment ce que j'écoute. Ce n'est pas mauvais, loin de là, Tarah a vraiment un sens de la composition, qui prend vraiment sens dans cet esprit punk, livrant quelques titres qui se démarquent des autres, même si le côté punk n'est pas spécifiquement identitaire.

Si 'Yay or Ny' sonne résolument punk, les autres titres vont avoir cette approche plus dans l'esprit du sans prise de tête. Ou même être à part, pour mon plus grand bonheur auditif ('Asian Blood', entre la batterie et la basse, avec une approche plutôt frontal et assez binaire) ou ma plus grande perplexité ('R.AD.I.O.' en deux parties: une intro et le titre en lui-même, qui a un côté variété française avec un relent rock, très grand public, où les paroles amènent une sorte de troll...). Les titres me passent dessus pour la plupart, sans éveiller plus que ça mon intérêt (mais au moins ne me font pas zapper l'album). On est sur une approche assez grand public même si certains titres abordent certainement des choses plus personnelles. C'est un étrange paradoxe.
Car les titres où il y a des featuring d'artistes qui me sont clairement inconnus ne sont pas ceux qui me transcendent le plus. J'en trouve même certains très radiophoniques. Car oscillant parfois à la lisière d'un pop rock assez formaté de mon point de vue. Et certains dégageant même des évocations de groupes connus ('Canary song' m'évoque fortement, dans la mélodie, l'approche d'un groupe britannique très radiophonique dont le nom m'échappe au moment où j'écris ces lignes), parfois permettant de nous ouvrir ainsi une approche plus rock mais toujours avec cette teinte punk.

Cela dit, les titres qui sont le plus intéressants à mes oreilles sont ceux sans featuring où Tarah se dévoile plus, offrant une part de sensibilité large, alliant des émotions plus puissantes à ce côté punk.
C'est là que j'y trouve ce qui est le plus profond, personnel, avec une approche plus brute où le rock amène de la rugosité. Seulement cinq titres offrent ce point de vue mais c'est surement ceux qui sont les plus parlant et qui nous plonge vraiment dans l'univers de Tarah, dévoilant plus l'aspect humain mais aussi ses influences (du moins une partie). Influences qui recoupent une part de nostalgie parfois, avec un angle d'attaque volontairement désuet, pour mieux coller à son univers mais aussi apporter une identité musicale assez marquante, notamment dans des sonorités ('Money').

Un élément intéressant est le timbre de voix de Tarah. Il est un peu rocailleux et offre un rapprochement avec son approche musicale, lui permettant d'explorer son chant dans des sphères variant un peu. Et se rapprochant plus d'une vision punk parfois, s'écartant de celle du rock des années 90. Et c'est là qu'elle est la plus efficace. Car elle module aussi son cant, ici et là, amenant une pointe d'émotion et de finesse.

Le son cultive se côté punk, avec une approche qui est loin cette fois des standards radiophoniques. Et c'est tant mieux, car elle laisse la basse être présente, avec un grain dans le son, apportant un côté un peu sale qui met en valeur le son de la batterie. Et qui fait là encore un lien avec le punk. C'est énergique, avec une certaine puissance et des altérations qui apparaissent parfois, amenant une part de son identité musicale par ce biais.

Tarah Who? est une découverte car je n'en ai jamais entendu parlé avant. Même si l'album ne me transcende pas, les aspects qui m'accrochent le plus sont ceux où Tarah est elle-même, sans fioriture. Au-delà ça, l'album devrait plaire à ceux qui sont plus ouverts aux approches plus grand public et qui apprécient les featuring contrastant avec les titres solos. Mais qui transpire une certaine sincérité. Et ça, c'est déjà pas mal!

bottom of page