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Structure

Inner Light

Autoproduction

30 janvier 2024 à 10:21:47

CD digipack

2023

5 titres pour 19'32''

Une petite vidéo:

Inner Light est un quintet metalcore rouennais formé en 2022, ayant sorti un premier Ep (précédé d'un single éponyme en octobre 2022) éponyme (lui aussi) en avril 2023 et le groupe a remis le couvert en décembre dernier avec ce nouvel Ep.

De nouveau, le groupe nous gratifie de 5 titres. Mais avec une petite différence entre les deux Ep. Si le premier offrait un apport mélodique venant ponctuer la musique, ici Inner light se lâche et va nous ouvrir un peu plus son potentiel.
Alors, évidemment, on retrouve les bases du premier Ep (https://margothpdf.wixsite.com/margothpdf/coin-des-chroniques-1/inner-light) avec cette lisière floue entre metalcore et hardcore, la puissance des structures, parfois moins conventionnelle, le chant de Marine et cette approche qui diffère un peu de groupes plus conventionnels dans le genre. La mélodie est toujours présente, mais avec une évolution dans la forme (intégrant quelques solos intéressants car venant contraster avec le fond plus agressif). Mais le groupe va un peu plus loin, notamment dans cette notion de lisière floue. Parce que oui, Inner Light l'explose cette foutue lisière (à la bombe H?).

'As one' ouvre les hostilités et délivre à son début un passage qui sonne foutrement death, que ce soit la rythmique ou le chant de Marine. C'est un moment assez court mais qui a un impact important sur le titre. Et surtout, c'est un élément clé qui apparait car Inner Light intègre à son metalcore teinté des relents death. Pas de manière ostentatoire mais juste là où il le faut, amenant une façon de structurer les titres un peu différente, plus agressive et surtout de pouvoir offrir deux visions de violence et une polarisation intéressante avec l'aspect mélodique qui va se confronter à la fureur d'une bête enragé sous acide. On a indéniablement de la puissance qui s'exprime de nouveau et on reconnait clairement Inner light. Mais si le fond est le même, la forme varie un peu, du fait de ces éléments évoquant le death ici et là, qui joue vraiment sur la musique.

On retrouve les repères que le groupe nous a donné avec le premier Ep mais en n'hésitant plus a aller plus loin, chose intéressante car ouvrant des perspectives accrocheuses que le groupe explore. On a cette approche metalcore du groupe, avec quelque chose de plus dur cette fois, comme si le groupe voulait nous entrainer dans les méandres de profondeurs de violence, 'Structure' offrant une invitation à ce voyage. Et si on suit la trame de l'Ep, il y a une progression (qui est en fait amorcée depuis le premier Ep 'Inner light') dessinant quelque chose de plus vaste, rejoignant cette notion de l'exploration de l'humain et sa psychologie (oui, je simplifie à mort) que le groupe dépeint.
Inner Light déroule ainsi des titres qui font un lien entre le premier Ep et la suite. L'aspect mélodique offre toujours cette part de modulation mais prend aussi un visage un peu différent, notamment dans certains solos ou riffs plus singulier, impliquant à un moment ou un autre, des breaks douloureux ou des ralentissements apportant une certaine lourdeur. Et cette lourdeur est elle-même protéiforme, s'exprimant de différentes manières, que ce soit des ralentissements ou des mosh-parts de toute beauté (franchement, tu vas taper du pied, ton pied va fumer. Ou te jeter contre les murs. Au choix.) Le groupe crée une sorte d'engouement dans lequel on plonge directement, sans plus de cérémonie. L'efficacité est indéniable, du début à la fin. Avec une part de mélancolie ici et là dans certains riffs et passages plus modulés, confrontant cet aspect à une violence plus marquée.

J'évoquais donc du death au début de l'Ep et de ma chronique. Si sur le premier titre c'est marqué et assumé, le groupe ne joue pas la carte du frontale nécessairement. Il joue avec la subtilité mais surtout l'intelligence. Car si des rythmiques ou certains riffs vont obliquer vers le death ici et là, avec les intonations du chant de Marine, le groupe va avoir des moyens plus détournés, comme de la dissonance (on retrouve la dissonance du premier Ep mais il y a vraiment une autre dissonance qui se montre, ouvertement death), plus dans des riffs ou des structures ponctuelles. Ca oblique vers une violence plus marquée mais contenue, à l'image de ce que le groupe nous propose, offrant une cohérence logique. Et cet aspect death est aussi plus diffus, dans le son même de la musique, se mêlant au metalcore. Je ne parle pas de deathcore car ce n'est clairement pas le cas mais bel et bien une association entre deux facettes de brutalités qui ont des atomes crochus.
On retrouve ainsi une fusion des deux éléments dans les rythmiques et certains patterns de batterie (et putain, il y a de la folie dedans!), ouvrant une vision assez logique sur la part sombre explorée par le groupe mais qu'il modère par l'aspect mélodique, offrant une sorte de bivalence laissant poindre une lumière d'espoir. Expliquer des notions comme ça n'est pas simple et le mieux est de poser une oreille sur la musique. Car celle-ci renferme aussi une part des membres du groupe et cela joue sur la nature de la musicalité. Quoi qu'il en soit, ici, le groupe fait un pas en avant, ouvrant une porte sur leur vision du metalcore et de ce qu'ils sont.

Les cinq titres passent facilement, sans la moindre difficulté ni contrainte, tout en offrant une belle densité dans les titres. Les modulations de structures sont toujours présentes, encore plus pertinentes car offrant , semble-t-il, différents niveaux de perceptions (et ce qui explique surement l'intégration d'éléments m'évoquant le death, ainsi que la polarisation plus marquée) mais aussi un cheminement qui marque la progression de l'Ep et du groupe.
La dissonance que l'on retrouve sur certains passages ne sont pas sans évoquer aussi une notion de rêve / imaginaire, notamment quand Marine va moduler son chant ('Exist' est un parfait exemple), glissant l'idée que tout ce passe dans un esprit, faisant un lien malin avec le premier Ep et les concepts que le groupe intègre au travers de sa musique.

Le chant de Marine est reconnaissable, sans le moindre doute. Si on retrouve les éléments caractéristiques de son chant, elle va néanmoins plus loin, avec des vocaux presque gutturaux, faisant un lien de plus vers le death imbriqué ici et là. Son timbre particulier lui permet d'offrir cette variabilité qui apporte de la variation et une forme de bouffée d'air frais, n'hésitant pas à glisser parfois un chant clair pouvant surprendre (bim, 'Exist'). La musique évolue, le chant suit le chemin.
Le son est toujours aussi massif et puissant. Très clair, on a vraiment le plaisir d'entendre chaque instruments et les éléments de la batterie (d'autant que certains patterns sont particulier). On retrouve un son gras, chaleureux et ce son porte aussi des éléments que l'on rattache au death, notamment dans le côté gras et une certaine lourdeur qui se module, avec une profondeur plus marquée me semble-t-il. La basse est bien présente et semble parfois asséner un coup plus brut par moment. Le chant est clairement audible, qui plus est avec la modularité que nous offre Marine. Le mixe est bien équilibré et on reconnait sans le moindre doute la patte d'Inner Light.

Bon, si tu as aimé le premier Ep, celui-ci va directement t'accrocher. Si tu découvres Inner Light par celui-ci, tu vas prendre un grand coup de brutalité dans la face, 'Structure' suivant une évolution logique et marquant de manière plus nette l'identité du groupe. Et putain, hâte de voir le groupe en concert parce que là, on change de niveau et que le groupe nous offre son potentiel!

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