On avait laissé Conquerors (de Reims) avec leur second album (que tu retrouves chroniqué en scrollant plus bas dans le menu des chroniques). On va se focaliser sur ce nouvel album, à paraitre le 21 mai prochain.
On avait donc laissé le trio (car ils sont 3) avec un brutal black thrash des plus savoureux. Et bien, ici, c'est terminé. Aussi étonnant que ce soit, on découvre une facette speed metal. Non, je déconne complètement!
On retrouve bel et bien ce black thrash brutal, chez certainement le groupe le plus brutal signé par Music Records. Et c'est vraiment jouissif dans le genre! On retrouve directement le coté bestial, qui est plus marqué avec, paradoxalement, un son plus propre (amplifiant d'autant le coté malsain et brutal du trio). Il y a un penchant plus sombre, gardant ce coté direct dans le foie avec un gantelet et une approche plus abrasive. Le groupe n'est définitivement pas pour les âmes sensibles.
Dès le premier titre, c'est clair: ça va chier sévère et pas que de la limaille de fer ou des éclats de verre. Il doit y avoir des clous aussi. Le trio ne fait dans la demi-mesure et verse directement sa colère avec une hargne des plus vindicative. Ca va vite, c'est brutal, malsain mais pas de façon basique.
On retrouve les mêmes structures comme sur 'Dawn of war', donnant une architecture aux titres bien plus complexe que ce que l'on pourrait croire. Ce n'est pas parce que c'est bestial que l'approche est simpliste.
Car le rythme chez Conquerors est un élément clé. Il n'y a pas de temps morts, ça défouraille à tour de bras, le groupe ne laisse pas de répit. Le rythme est donc soutenu, avec un aspect martial plus marqué, influant complètement le ressenti et l'ambiance délétère qui s'exhale de la musique. cette ambiance nourrit le coté malsain et un sentiment d'urgence, dévoilant un certain coté punk dans l'esprit, au service d'une brutalité sans concession.
Les titres oscillent entre 3'30'' et 4'30'', n'offrant aucun moment dans la déflagration que le groupe balance sans autre forme de procès. C'est agressif, jusque dans le fond, creusant encore plus l'aspect sombre et même démoniaque, soyons fous! Pour le genre (surtout dans leur cas), ça peut paraître long mais il n'en est rien. Car les titres offrent diverses facettes et une certaine subtilité discrète, ainsi que de la matière, à travers des riffs pouvant avoir une certaine mélodie ou un coté lancinant, entêtant. Si le coté black est indéniablement présent (un black brutal, avec la finesse d'un parpaing et la douceur d'un matelas d'éclats de bouteilles de verre), le thrash se démarque aussi. Mais pas un thrash propre et gentil. Non, non! Un thrash vindicatif, sale, malsain, rappelant les origines du style, avec ce coté urgent. Et plus que jamais, la fusion des deux mondes génère cette chimère. Mais le groupe varie un peu plus ce coté bestial, intégrant des moments de relâchements (Hahahahaha, c'est vite dit! Ca reste du bien énervé), avec quelques breaks qui viennent renforcer la brutalité ou des tempos qui ralentissent, pour mieux faire ressortir la noirceur dominant alors.
Mais ce qui ressort vraiment, c'est le coté bestial, sans concession, avec ce renvoie aux groupes de la fin des années 80, début 90, avec cet état d'esprit cru, malsain et sincère, que le trio remet au goût du jour, avec une colère bien de notre époque.
Car mine de rien, on retrouve vraiment cette période chez Conquerors, m'évoquant cette fois plus Impérial qui aurait forniquer avec encore Sepultura et d'autres groupes plus obscurs, tous aussi bourrins.
Le chant est complètement fou. Morty (le chanteur) est plus que jamais habité et véhicule bien cette vision que le groupe a de la musique. Son chant, entre black vénère et éructation colérique est super efficace, ajoutant de la noirceur au malsain qui s'exhale non-stop.
Le son est moins cru, tout en gardant ce qui fait son identité sonore, ce coté abrasif, agressif, respectant dans une sorte de jusqu'au-boutisme la nature même de ce qu'est Conquerors. Et qui te fait dire que vivement que le covid il arrête ses conneries et que l'on puisse voir sur scène ce trio venant des enfers du grand est.
Amateurs de brutalité et de noirceur en quête d'un groupe cultivant un état d'esprit disparu, foncez (même les autres allez-y!)! Directement tu vas commander, ne cherche pas.