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Spook up your life

Not Bad

Autoproduction

10 juillet 2023 à 14:54:44

Cd digipack

2022

15 titres pour 51'27''

Une petite vidéo:

Not Bad est un groupe de heavy metal fond(u)é en 2014 dont voici le premier album, dans une lignée héritée en partie de Alice Cooper, Misfits et plus globalement l'horreur. Et un bon gros sens de l'humour, le tout plutôt festif.

Bon, tu dois le savoir maintenant, moi et le heavy metal, ce n'est pas une grande amitié. C'est un genre qui a tendance à m'ennuyer profondément, quelque soit les qualités que les groupes peuvent avoir. A de rares exceptions, je n'aime donc pas. Et voici un groupe de plus qui me fait mentir.
Le trio (oui parce qu'ils sont trois du coup), officie dans un heavy qui n'est pas sans évoquer Alice Coper (dans des mélodies, des structures, des gimmicks ou même, évidemment la thématique) et les Misfits (certains titres me rappellent des titres entendus). Mais le trio ne s'arrête pas là et intègre sa propre vision et approche, nous ouvrant un univers où se rencontre frontalement horreur / SF (oui, les deux peuvent très bien cohabiter: Alien, Deadly spawn...) et culture (beaucoup de références de films, de clins d'œil à certaines influences...) et amène une bonne grosse dose d'humour allant des visuels à leur site, en passant par là encore, des éléments musicaux.

Le premier titre instrumental servant d'intro nous plonge dans une ambiance particulière, dont on ne ressortira pas, accompagné d'un son à part et d'une approche qui amène certains éléments que l'on retrouvera au sein de l'album, de manière nettement plus exploité. Et c'est dès 'Pussy poker' que le trio y va vraiment. Pas de doute, on retrouve du heavy pur et dur, du moins dans les codes, mais des altérations savoureuses liant le style à leur univers quelque peu barré. Et dès ce premier titre, les gars injectent des éléments qui viennent à la fois de l'imaginaire collectif et de genres cinématographiques voire quelques animés. Ils puisent dans un passé que l'on peut partagé en même temps qu'ils apportent leur approche et leurs goûts plus spécifiques.
Cela amène des titres très variés mais dont la qualité n'est pas variable. Ils placent la barre assez haut et c'est tout ce qu'il faut. Not Bad propose des ambiances différentes, dont il puise les idées aussi bien dans les films des années 50 que dans des choses plus récentes. Cela dit, l'appuie des éléments plus anciens apporte un cachet qui participe à al fois à l'ambiance et à une notion plus diffuse, plus globale qui renvoie à leur univers.
Les titres ont globalement une approche plutôt brute, dans une forme assez agressive du heavy. Il y a un travail sur les tempos, variés dans la forme mais oscillant entre soutenu et rapide. Si tu es adepte de ballades ou autre, je pense que tu te trompes d'album. Ici, rien de tout ça: le groupe reste fidèle à sa vision, profondément ancrée dans sa culture. Et cela amène des titres qui s'avère plutôt riches en changement de tempos et de structures, apportant un intérêt renouvelé constant car on se demande ce que le groupe va nous faire après un titre ou même au sein de celui-ci, déployant une certaine folie dans son approche.
Les structures sont logiquement dans une lignée heavy mais le trio propose aussi des variations sur celles-ci, jouant avec elles, pour mieux les retourner et faire en sorte qu'elles collent à la fois à leur univers et à ce qu'il nous renvoie. Et pour ça, le groupe va utiliser des éléments conventionnels du style, avec du synthé au besoin, par exemple mais qui va lorgner toujours dans cette direction de l'horreur / SF. D'ailleurs, le groupe utilise les codes des styles cinématographiques de façon pertinente et en logique de ce que le groupe propose.
Mais il va aussi plus loin et nous offre des thèmes, sur cette base, qui vont explorer plus loin les possibilités qu'il se donne, offrant un ensemble cohérent. Et nous fait naviguer dans un univers aux multiples ramifications, lié au concept et à cette approche culturel que le trio porte. Et il n'hésite pas non plus à aller plus loin, en sortant des sentiers battus, à travers des titres qui s'éloignent à la fois des standards du genre et de leur standard, à l'image de 'Love on the deathfloor' ou en amenant des riffs qui vont titiller d'autres sphères, plus extrêmes (et qui trouvent écho dans les vocaux).

Le chant, puisque l'on en parle juste au dessus, me plait bien. On n'est pas dans un chant aigu, loin de là. Il aune tonalité allant de grave à, parfois, guttural, explorant les possibilités en même temps que celui-ci va coller à la thématique du titre où s'exprime le chanteur. Il offre de la modulation, allant titiller d'autres genres, plus extrême, au besoin et avec parcimonie. Rien n'est à l'excès et des chœurs ou des chants féminins viennent parfois apporter une autre approche en complément, nous enfonçant bien dans l'aspect à la fois culturel et de l'imaginaire collectif que le groupe cultive. Ca nous offre pas mal de bonnes idées et de gimmicks dont certains vont te rester en tête.
Le son est excellent. De tonalité plutôt grave, le son est volontairement gras, collant parfaitement à leur approche, avec une basse bien présente, apportant un côté percutant qui fait son effet et donne à l'ensemble ce côté un peu brut. Les orchestrations amènent des effets qui nous renvoie à des séries B voir Z ou des films, travaillant sur l'ambiance par des éléments comme un oscillateur, un thérémine ou encore certaines tonalités plus particulières, en lien avec l'univers du groupe. Le chant et la musique sont à l'équilibre, offrant une bonne grosse claque.

Not Bad nous offre un premier album foutrement extra, avec un univers bien marqué, une pointe de folie mais surtout une occasion de me faire mentir par rapport au heavy. Fans de heavy burné et bien foutu et de films fantastiques (je fais large), ne passez pas à côté. C'est un excellent moment que vous passerez, en plus de laisser entrevoir un gros potentiel en live.

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