Mortuary Spawn est un groupe britannique formé en 2020 et qui nous offre ici son premier Ep. Et je ne ferais point de mystères: ca défonce.

Dès l'intro de 'crepuscular imperilment', on se retrouve face à un groupe qui te fait dire que putain, ça va faire très mal. Et c'est bien le cas ici, avec un death fleurant bon le morbid et l'obscure. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le jeune groupe enfonce le clou dans le genre. L'écoulement du titre nous enfonçant dans cette conviction, alternant des passages rapides et d'autres plus lourds, poisseux mais ayant tous ce lien à quelque chose de morbide. Car le groupe distille une ambiance particulière, renvoyant à l'underground de chez underground (mais avec du qualitatif). Et on se prend vite au jeu de suivre (ou vouloir suivre) le rythme que le groupe impose. Et le groupe n'est pas là pour rigoler.
Car leur death fait mal, jouant sur différents biais de brutalité. Déjà sur les rythmiques très variées, pouvant alterner des tempos plus lourds et d'autres très rapides et cela dans une gamme large entre ces deux extrêmes, mais sans jamais réellement redescendre en terme de brutalité. Les rythmiques sont travaillées et en aucun cas dues à un quelconque hasard, tout en gardant une cohésion. Ca peut être vraiment très rapide et installer un soudain break, sans prévenir, en contraste du reste. Jamais bien longtemps, le death reprenant une soudaine vigueur pour bien te défoncer la tronche.
Les riffs offrent aussi un spectre large, allant de riffs rapides à d'autres vraiment complexes et ayant toujours un impact qui te fiat dire que putain, c'est du bon. Les riffs s'appuient forcément sur les rythmiques mais pas toujours, car parfois, ils vont engendrer un sentiment de malaise, créant une ambiance pas trop festive pour le commun des mortels (mais jouissive pour les amateurs de death énervé). Le groupe offre même des contrastes entre les riffs et les rythmiques, offrant une sorte de chaos maîtrisé ultra efficace. De plus, les riffs amènent parfois un coté mélodique, qui vient contraster avec l'ambiance ou le rythme qui s'imposent. On a des descente de manches et des migraine de doigts sans le moindre doute. Et à l'écoute, il est indéniable qu'il y a deux guitaristes, les jeux se recoupant ou contrastant, enfonçant cette ambiance malsaine.
On côtoie ainsi un death complexe qui va puiser dans les origines les plus sombres du genre tout en offrant des écueils plus modernes, les uns se nourrissant des autres. Mais oublier l'aspect death mélodique car ici, il n'y en a pas l'ombre. Le groupe cultive une certaine idée du death, de celle que es aficionados du genre aime. Et qui est diablement entrainant! Bien vu et efficace!
Le chant est bien guttural, ayant ce coté morbid et dégageant un coté qui pourrait évoquer des ambiances de films (en allant nous titiller le cerveau et remuer des évocations). Le timbre est très chargé, descendant vraiment bas parfois, finissant presque comme un murmure poussé.
Les titres ont un coté coup de poing américain dans la gueule, allant vraiment dans l'efficacité et le défouraillage, notamment via deux titres ('Neath the mound of Murids' et ses 2'06'' et 'Odious, the charnel miasma' est ses 2'41'') qui ne font pas dans la finesse (globalement, la finesse on l'oublie d'ailleurs).
Le son suit cette idée du morbid et de l'obscure. C'est massif mais franchement propre, permettant de pouvoir saisir chaque subtilité que le groupe balance. Sur ce point, entendre plus la basse aurait été cool mais c'est vraiment pour chipoter.
Amateur de bon death efficace et racé, foncez découvrir Mortuary Spawn!