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Signals

Corvius

Music Records

8 avril 2023 à 14:18:36

Dématérialisé

2023

7 titres. Durée: 38'46''

Une petite vidéo:

Corvius est un duo formé en 2018, autour de Chris et Nicolas, avec un concept tournant autour de la science fiction que voici par un magnifique copié-collé:
Année 2306, le temps presse, la Terre a donné la quasi totalité des ressources qu’elle pouvait offrir et les Grandes Puissances militaires se disputent le trône pour une arme technologique plus dévastatrice et instable que jamais : le plasma.
Cette nouvelle onde de choc nous dresse le portrait d’un monde où le futurisme est devenu réalité et l’imagination une opportunité.
L'histoire commence lorsque deux mercenaires militaires Chris et Ame sont enrôlés dans une mission de
colonisation spatiale appelée "C O R V I U S" à bord du tout premier vaisseau spatiale à propulsion plasma "ISS ANTARES" composé d'ingénieurs, de politiciens, de civils et de militaires ayant laissé leur
passé sur Terre pour trouver leur vérité jusqu’aux recoins les plus surprenants et mystérieux de l’univers.'

L'Antares constituant l'équipe musicale de session constitué de 6 autres personnes, respectant la parité homme / femme (avec du beau monde).
Le tout est épaulé par un roman qui sortira cette année et qui m'aurait bien aidé sur cette chronique. Car ce n'est point évident ici.

Le groupe offre une base metal symphonique (un style qui me touche peu voir pas du tout) avec une dimension cinématographique et une approche électronique. La partie cinématographique étant influencée par l'œuvre de Hans Zimmer et apportant une narration qui rejoint une forme cinématographique. Bon, voilà pour mon introduction surement la plus longue depuis mes débuts.

L'album me pose un souci. Bien qu'il soit d'excellente qualité, sans le moindre doute, il y a cette dominance du metal symphonique qui me laisse sur le carreau, n'étant vraiment pas réceptif à ce style. On y retrouve forcément pas mal de gimmicks associés, avec ses codes bien spécifiques, notamment le chant, plutôt lyrique. Et certaines parties musicales qui ne me touche pas. Et cela fait que l'immersion ne m'emporte pas dans l'album et qu'il m'a fallut du temps et beaucoup d'écoutes pour essayer d'y parvenir. Mais rien n'y fait, j'ai du mal. Et cela n'a clairement rien à voir avec une quelconque mauvaise qualité, l'album étant vraiment qualitatif.
J'y trouve parfois quelques longueurs, qui me dispersent un peu. Elles ne sont pas légions ni trop imposantes et servent un peu à l'aération des titres mais me plombe un peu le rythme.
Le groupe propose même des moments qui s'éloignent du metal symphonique, allant titiller des choses parfois un peu plus extrêmes (et qu'un des chants vient compléter), s'alliant à la dimension de la musique cinématographique. Et c'est là aussi que j'ai un souci: j'aime bien l'idée de développer une approche cinématographique mais ici c'est poussé à l'extrême, comme une bande originale d'un film. Et à moins d'être amateur de B.O.F pour être captivé, cela ne fonctionne avec moi. Bien que cela apporte quelque chose de plus vaste que la simple musique.
Il y a le souci des rythmiques qui abordent un tempo relativement calmes. Pas de grands écart de ce coté, cela reste très posé, offrant peu de variations sur ce point. Ce qui n'empêche pas d'avoir des rythmiques parfois complexes. Et je pense que cela est lié au concept qui se couple au roman à venir et qui doit être la clé qui me manque. Parce que...

Il y a des choses qui me plaisent bien dans l'album. Les éléments électro qui ponctuent les titres et apportent une dimension supplémentaire appuyant l'ambiance science-fictionnelle du concept. C'est amené judicieusement, avec une approche réfléchie, se couplant avec un travail de composition intéressant, en dehors des styles précédemment cités. Cela amène certaines structures particulières qui vont faire glisser des passages de titres dans d'autres sphères, notamment plus extrêmes, en jouant aussi sur les sonorités ou les lignes de guitares.
Il y a certains plans aussi qui sont nettement plus complexes mais qui se rattache toujours au metal symphonique, parfois avec une approche plus heavy metal (là, je suis plus réservé aussi). Ce qui est cohérent dans l'ensemble et donne les moyens au groupe d'aller dans des voies qu'il ouvre. Et va explorer.
J'évoquais les rythmiques plutôt calmes. Ce qui n'empêche pas ces dernières de partir dans des approches allant titiller une sorte de dark metal, ici et là. C'est intéressant car cela apporte de la densité et une variation bienvenue.
Le duo derrière le projet a aussi un redoutable sens de la mélodie. Celle-ci domine clairement l'album (les styles le permettant à l'aise) et offre quelques moments plutôt célestes, dans la lignée du concept auquel se réfère la musique. Et cela induit des particularité de construction qui sont développées, sortant parfois du carcan prédestiné.
Cela fait que c'est un album très dense, très riche et qu'il y a même un titre qui m'accroche foutrement bien: 'Beneath humanity'. Ce titre concentre pas mal des éléments qui m'accrochent bien, avec une variation dans les chants, le côté narratif mais surtout une puissance nettement supérieure au reste, notamment au niveau émotionnelle et des transitions (un autre point fort du projet que je n'ai pas évoqué). Le titres devient juste monumental sur le refrain, avec ces transitions incroyables.

Au niveau des chants, là aussi le groupe fait fort: on y retrouve deux chants différents, constitués d'un chant féminin et d'un masculin. Ce dernier apporte à la fois le chant principal et la trame narrative. Il est dans une veine plutôt classique, oscillant entre un chant heavy et plus symphonique, voir axé power metal. Il apporte un contraste avec le chant féminin, qui est plus lyrique mais offre aussi des moments plus agressifs, prenant une teinte saturée, proche du dark. Cela apporte de la densité, du contraste et les chants participent à la structuration des titres.
Le son est excellent, forcément. Car le groupe n'a pas le droit à l'erreur avec ce concept et cette approche, ne pouvant perdre l'auditeur avec un son qui n'amènerait pas une immersion. Il y a beaucoup de profondeur et chaque instrument est audible (y compris la basse). Il y a un soin aux arrangements et multiples détails, ainsi qu'au déploiement des vocaux. Le son amène une notion lié à la science-fiction, en même temps qu'il va se rattacher au style de base, mêlant les deux approches pour les associer à la dimension cinématographique.

Corvius livre un album intéressant, malgré le fait que j'ai du mal à y entrer pleinement. Du fait qu'il me manque surement la clé, sous la forme du roman. Pour les autres, si en plus l'approche mêlant metal symphonique et musique cinématographique vous intéresse, c'est clairement l'album qu'il vous faut découvrir et poncé car ce n'est que le début d'un concept à explorer. Un univers dans notre univers.

© Margoth PDF

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