Birdflesh existe depuis 1992 et est déjà passé plusieurs fois entre mes mains, pour divers albums / Ep / Split, depuis la grande époque de feu Explosive Diarrheic Assault. Ceci est leur nouvel album, qui continue dans la folie du groupe.

Bon, Birdflesh nous embarque à nouveau dans un délire grindesque qui va forcément te mettre la patate et la joie de vivre. Si le trio évolue dans le grind, sa folie fait que son grind peut partir en tout sens, aller dans une direction improbable et quitter son carcan pour s'éloigner loin, très loin ('Fat pigs') avant de revenir à du lourd, du brutal. Dense, ça le restera toujours, même dans les parties les plus légères. Ici, point de concept, hormis éventuellement la folie des trois gars à l'humour bien pété.

Le groupe marque plus sur cet album son appartenance à la vision du grind qu'il partage avec Macabre, des éléments se retrouvant dans le chant ou des plans musicaux. Sauf que là où Macabre aborde des thèmes récurrents comme les meurtres ou les tueurs en série, Birdflesh aborde des sujets aussi profond que l'admiration de l'amputation, la mélodie de l'inceste (jamais je n'aurais pensé écrire ça un jour...) ou les orgies funèbres. Tout une brochette de délires en tous genres qui partent dans tous les sens mais qui pourtant convergent vers un point commun: chaque titre leur donne l'occasion de partir en sucette, à travers un thème souvent improbable mais avec une ligne directrice: le grind. Car oui, même si les titres peuvent partir loin, il y a toujours un lien au grind, dans la musique, que ce soit la structuration, le côté concis ou justement, cette propension à partir en tous sens, sans se prendre la tête. Et aussi fou que ça puisse paraître, c'est foutrement logique.

Le trio arrive même a amener une ambiance par ci par là, un élément que l'on attend pas. Alors, on est loin d'ambiances complexes. Ici, la trame de l'ambiance c'est l'antre de la folie, le pétage de plomb en règle, l'excellence de poser son cerveau à côté quelques minutes pour juste t'offrir un exutoire totalement barré et jouissif. Et mine de rien, les gars peaufine à chaque effort leur style, respectant un étrange cahier des charges en même temps qu'ils y vont gaiement, dans la furie et la folie. Et ces deux points se retrouvent souvent concis en une fulgurance jubilatoire à laquelle est associée une grosse dose d'humour et de bonne humeur, un peu à l'image de la bonne humeur que dégage 'Carnivorous erection' de Regurgitate (dans un style différent il est vrai).

L'album passe plus vite qu'une lettre à la poste (une poste rapide, efficace et dynamique, donc pas en France), aidé par le chant caractéristique associant le trio, donnant cette sensation folle. C'est fou, c'est pété mais c'est très qualitatif, car le trio apporte une sorte de structuration avec les 3 chants.
Le son est excellent. Massif, propre, avec une basse un peu en arrière plan (tends un peu l'oreille attentivement et tu la percevras) et les chants à l'équilibre. Quelques arrangements avec des samples, qui amènent une ambiance ou une folie plus marquée en toute logique du reste.

Bon, ben voilà: le nouveau Birdflesh est là. Si tu es fan de trucs barrés structurés dans la folie, tu ne peux pas passer à côté. Ni si tu aimes le grind ou Macabre. Ou que tu aimes les groupes bien pétés qui mettent en joie. Foncez!