

MARGOTH 5
PDF5
Regurgitative Enema Glorification
Blasting Gore Necrospy
Autoproduction
13 mai 2021 à 08:10:52
Dématérialisé
2021
33 titres. Durée: 47'47''
Une petite vidéo:
Blasting Gore Necropsy est un groupe québécois formé en 1999, avec à son actif 3 démos, avant un silence de quelques années et qui est revenu d'entre les morts récemment, avec un album à l'artwork qui devrait en faire frétiller pas mal.
Le trio (car oui, ils sont trois!) nous propose une approche délicate et tout en finesse un truc un peu fou (voire complètement): de l'industrial goregrind. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça envoie le steak, la vache, m'abattoir et l'industrie complète de la viande dans la gueule. Dès le premier titre, le groupe annonce la couleur: barbarie, folie et un coté moderne via l'indus qui s'imbrique dans le bestiau. Et mine de rien, c'est dense!
L'aspect indus se retrouve via différents éléments (clavier, samples,...) qui permettent au groupe de créer une sorte d'ambiance assez délétère dans le genre, raclant dans diverses ambiances (jusqu'à la très dérangeante intro de 'Terrorismo - Kill the hip-hop scene (kitcherner massacre)' , leur donnant ainsi les moyen de développer une approche très atypique sur certains titres. L'indus se retrouve aussi dans le son, qui marque son appartenance au genre, via des éléments un peu plus étranges (larsen, stridulation...) marquant un coté plus orienté electro (dans l'indus). Voire même des beats techno (jusqu'à des infras basses de cet univers musical).
Mais avec ça, il y a le coté goregrind. Et là, c'est du pur jus, bien rapide, où le gore est poussé à son paroxysme. On retrouve ce qui est très plaisant dans le style. Outre la rapidité et le coté brutal, il y a la voix très gore, oscillant entre growl, pig screw et d'autres, qui apporte beaucoup de diversité et ouvre des perspectives assez différentes d'un titre à l'autre. C'est assez jouissif, allant taper directement où c'est le meilleur (ou le plus gras, je suis en débat avec moi-même). D'ailleurs le chant peut-être vraiment psychotique, voire proche parfois d'un chant slamé qui apporte une surprise soudaine.
Et du coup, les deux univers mêlés donnent une musique assez atypique, clairement détonante, allant même jusqu'à nous balancer des mixes improbables venant de l'indus, comme sur 'Marijuanan dance pt-3', qui amène une base jungle dance à ce goregrind féroce, explosant les limites où les repères, pour le plus grand bonheur de nos oreilles.
Mais le groupe cache un bonus combo: il va clairement au-delà de ce simple mélange. Certains titres dévoilent un troisième registre: du black metal. Des riffs black parsèment en effet l'album, amenant une dose de brutalité en plus, comme avec 'Perpetual Scatologian Infamy'. Et le chant ne se cantonne pas non plus au goregrind, puisque celui-ci va aussi caresser un chant typé black parfois, donnant un peu de noirceur au rouge écarlate du goregrind. Et engendre des ambiances assez particulières mais foutrement efficaces, à la fois malsaine (cette folie sous-jacente) et addictive.
Il y a aussi un coté nostalgique, des moments ouvrant des évocations de groupes, qui vont puiser du coté des années 90, apportant là aussi quelque chose de surprenant mais qui colle parfaitement avec ce que l'on écoute.
Le groupe propose des titres où même si ça va vite (ça va de quelques secondes à plus de 3 minutes quand même), il y a des moments où la rythmique va te faire taper du pied (ça changera de te péter les cervicales ou de te jeter sur les murs), offrant mine de rien une grande variété, usant de codes différents qu'il puise dans les registres précités depuis le début. Ca va vraiment vite, sans ralentissements marqués (hormis un ou deux passages mixant malsain, gore et folie dérangeante) mais avec une idée claire: garder ce coté varié, qui semble l'ADN du trio (en plus de t'offrir un album ressemblant furieusement à une correction de près de minutes, où tu dois subir des assauts au milieu d'un ring, avec un simple curly pour te défendre d'une horde de fous furieux.
Le son est excellent! Bien qu'ouvertement gore, il laisse la place aux éléments propres aux autres styles exploité et surtout, la basse est bien présente, jouant plusieurs rôles (liés à sa qualité d'instrument mais aussi par l'exploitation de codes). Il y a aussi de la richesse dans le son, au-delà des simples éléments musicaux.
C'est clairement un album à recommander aux amateurs de barbaries, aux furieux de gore! N'hésitez pas un instant!